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GHOST DOG - Blog végan abolitionniste, féministe universaliste, iconoclaste - Page 154

  • Soutien à Robert Redeker

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    Pétition de soutien en faveur de Redeker :

    http://www.petitionredeker.info/index.php?petition=2&pour_voir=oui&lettre=16

    Le texte par quoi le scandale arriva :

    Voici le texte intégral du philosophe et enseignant Robert Redeker * publié sous forme de tribune dans Le Figaro du 19 septembre 2006 sous le titre "Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ?".

    « Les réactions suscitées par l’analyse de Benoît XVI sur l’islam et la violence s’inscrivent dans la tentative menée par cet islam d’étouffer ce que l’Occident a de plus précieux qui n’existe dans aucun pays musulman : la liberté de penser et de s’exprimer.

    L’islam essaie d’imposer à l’Europe ses règles : ouverture des piscines à certaines heures exclusivement aux femmes, interdiction de caricaturer cette religion, exigence d’un traitement diététique particulier des enfants musulmans dans les cantines, combat pour le port du voile à l’école, accusation d’islamophobie contre les esprits libres.

    Comment expliquer l’interdiction du string à Paris-Plages, cet été ? Étrange fut l’argument avancé : risque de «troubles à l’ordre public». Cela signifiait-il que des bandes de jeunes frustrés risquaient de devenir violents à l’affichage de la beauté ? Ou bien craignait-on des manifestations islamistes, via des brigades de la vertu, aux abords de Paris-Plages ?

    Pourtant, la non-interdiction du port du voile dans la rue est, du fait de la réprobation que ce soutien à l’oppression contre les femmes suscite, plus propre à « troubler l’ordre public » que le string. Il n’est pas déplacé de penser que cette interdiction traduit une islamisation des esprits en France, une soumission plus ou moins consciente aux diktats de l’islam.

    Ou, à tout le moins, qu’elle résulte de l’insidieuse pression musulmane sur les esprits. Islamisation des esprits : ceux-là même qui s’élevaient contre l’inauguration d’un Parvis Jean-Paul-II à Paris ne s’opposent pas à la construction de mosquées. L’islam tente d’obliger l’Europe à se plier à sa vision de l’homme.

    Comme jadis avec le communisme, l’Occident se retrouve sous surveillance idéologique. L’islam se présente, à l’image du défunt communisme, comme une alternative au monde occidental. À l’instar du communisme d’autrefois, l’islam, pour conquérir les esprits, joue sur une corde sensible.

    Il se targue d’une légitimité qui trouble la conscience occidentale, attentive à autrui : être la voix des pauvres de la planète. Hier, la voix des pauvres prétendait venir de Moscou, aujourd’hui elle viendrait de La Mecque ! Aujourd’hui à nouveau, des intellectuels incarnent cet oeil du Coran, comme ils incarnaient l’oeil de Moscou hier. Ils excommunient pour islamophobie, comme hier pour anticommunisme.

    Dans l’ouverture à autrui, propre à l’Occident, se manifeste une sécularisation du christianisme, dont le fond se résume ainsi : l’autre doit toujours passer avant moi. L’Occidental, héritier du christianisme, est l’être qui met son âme à découvert.

    Il prend le risque de passer pour faible. À l’identique de feu le communisme, l’islam tient la générosité, l’ouverture d’esprit, la tolérance, la douceur, la liberté de la femme et des moeurs, les valeurs démocratiques, pour des marques de décadence.

    Ce sont des faiblesses qu’il veut exploiter au moyen « d’idiots utiles », les bonnes consciences imbues de bons sentiments, afin d’imposer l’ordre coranique au monde occidental lui-même.

    Le Coran est un livre d’inouïe violence. Maxime Rodinson énonce, dans l’Encyclopédia Universalis, quelques vérités aussi importantes que taboues en France. D’une part, « Muhammad révéla à Médine des qualités insoupçonnées de dirigeant politique et de chef militaire (...) Il recourut à la guerre privée, institution courante en Arabie (...) Muhammad envoya bientôt des petits groupes de ses partisans attaquer les caravanes mekkoises, punissant ainsi ses incrédules compatriotes et du même coup acquérant un riche butin ».

    D’autre part, « Muhammad profita de ce succès pour éliminer de Médine, en la faisant massacrer, la dernière tribu juive qui y restait, les Qurayza, qu’il accusait d’un comportement suspect ».

    Enfin, « après la mort de Khadidja, il épousa une veuve, bonne ménagère, Sawda, et aussi la petite Aisha, qui avait à peine une dizaine d’années. Ses penchants érotiques, longtemps contenus, devaient lui faire contracter concurremment une dizaine de mariages ».

    Exaltation de la violence : chef de guerre impitoyable, pillard, massacreur de juifs et polygame, tel se révèle Mahomet à travers le Coran.

    De fait, l’Église catholique n’est pas exempte de reproches. Son histoire est jonchée de pages noires, sur lesquelles elle a fait repentance. L’Inquisition, la chasse aux sorcières, l’exécution des philosophes Bruno et Vanini, ces mal-pensants épicuriens, celle, en plein XVIIIe siècle, du chevalier de La Barre pour impiété, ne plaident pas en sa faveur.

    Mais ce qui différencie le christianisme de l’islam apparaît : il est toujours possible de retourner les valeurs évangéliques, la douce personne de Jésus contre les dérives de l’Église.

    Aucune des fautes de l’Église ne plonge ses racines dans l’Évangile. Jésus est non-violent. Le retour à Jésus est un recours contre les excès de l’institution ecclésiale. Le recours à Mahomet, au contraire, renforce la haine et la violence. Jésus est un maître d’amour, Mahomet un maître de haine.

    La lapidation de Satan, chaque année à La Mecque, n’est pas qu’un phénomène superstitieux. Elle ne met pas seulement en scène une foule hystérisée flirtant avec la barbarie. Sa portée est anthropologique. Voilà en effet un rite, auquel chaque musulman est invité à se soumettre, inscrivant la violence comme un devoir sacré au coeur du croyant.

    Cette lapidation, s’accompagnant annuellement de la mort par piétinement de quelques fidèles, parfois de plusieurs centaines, est un rituel qui couve la violence archaïque.

    Au lieu d’éliminer cette violence archaïque, à l’imitation du judaïsme et du christianisme, en la neutralisant (le judaïsme commence par le refus du sacrifice humain, c’est-à-dire l’entrée dans la civilisation, le christianisme transforme le sacrifice en eucharistie), l’islam lui confectionne un nid, où elle croîtra au chaud.

    Quand le judaïsme et le christianisme sont des religions dont les rites conjurent la violence, la délégitiment, l’islam est une religion qui, dans son texte sacré même, autant que dans certains de ses rites banals, exalte violence et haine.

    Haine et violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué, le Coran. Comme aux temps de la guerre froide, violence et intimidation sont les voies utilisées par une idéologie à vocation hégémonique, l’islam, pour poser sa chape de plomb sur le monde.

    Benoît XVI en souffre la cruelle expérience. Comme en ces temps-là, il faut appeler l’Occident «le monde libre» par rapport à au monde musulman, et comme en ces temps-là les adversaires de ce «monde libre», fonctionnaires zélés de l’oeil du Coran, pullulent en son sein. »

    * Robert Redeker est philosophe. professeur au lycée Pierre-Paul-Riquet à Saint-Orens de Gammeville. Prochain ouvrage à paraître: "Dépression et philosophie" (éditions Pleins Feux).

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/20061003.OBS4398/

  • Animal mon prochain

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    De loin, le meilleur article du dossier du Nouvel Observateur consacré aux animaux (Nouvel Observateur, n° 2200) :

    « Nos frères d'en bas », par Jacques Julliard

    Le XXIe siècle pourrait bien être à la fois celui de la réhabilitation de l'animal et celui de son extinction.

    Au train actuel de la disparition des espèces ou de leur réduction à quelques échantillons protégés, l'homme ne tardera pas à se trouver seul avec des saumons d'élevage et des poulets en batterie dans une nature inerte où la disparition des abeilles et autres insectes fera de la pollinisation un problème redoutable.

    Certes, les derniers spécimens des espèces sauvages seront respectés, mais à la manière des Indiens de l'Oklahoma naguère : parqués dans des réserves, neutralisés, folklorisés. Descartes et le système industriel auront eu raison d'eux.

    L'homme, privé de la compagnie de ses « frères inférieurs » (Michelet), de ses « frères d'en bas » (Clemenceau), de ces « enfants muets de la terre » dont parlent les Orientaux, découvrira trop tard que l'animal ne lui est pas seulement nécessaire pour son alimentation ou pour son travail, mais qu'il est une dimension essentielle de son imaginaire, sans laquelle il est condamné à un solipsisme de l'espèce voisin de la folie.

    L'homme coupé de l'animal est comme un couple de tourterelles dans une cage, qui après s'être bécotées en viennent à se battre à mort en transperçant la boîte crânienne de leur partenaire. Ainsi, la reconnaissance de l'homme par l'homme passe par la reconnaissance de l'animal par l'homme.

    Significative est la fureur que suscite chez certains toute marque de pitié envers les bêtes ou de solidarité à leur égard ; oui, significative d'une sorte de mauvaise conscience enfouie sous les couches imperméables de la raison raisonnante. Celle qui ne manque jamais de vous dire que Hitler était végétarien, ou encore qu'il est plaisant de s'apitoyer sur un agneau ou un cochon quand les enfants du Bangladesh ou du Mali meurent de faim.

    Comme si la compassion, cette « pitié suprême », était dans le coeur de l'homme une denrée en quantité limitée, en sorte que tout ce qui est donné à l'un serait enlevé à l'autre.

    Il y a deux fondements, qui souvent se confondent, à cette exceptionnalité dans la nature dont l'homme se prévaut. Le premier, religieux, est fondé sur le fait qu'il est la seule créature formée à l'image de Dieu ; le second, philosophique, est qu'il est le seul être doué de raison : anthropomorphisme dans le premier cas, anthropocentrisme dans l'autre.

    Laissons de côté le premier, qui ne concerne qu'une minorité. Mais il n'y a rien de plus contraire à la raison que cette arrogance de la raison. Ou, pour le dire autrement, il n'y a pas de fondement rationnel, ni même raisonnable, à l'idée que la raison soit le seul fondement possible de la dignité d'un être vivant.

    Tel est pourtant le crime de l'humanisme envers la nature. Sans aller jusqu'aux excès de la théorie des animaux-machines de Descartes et de Malebranche, théorie foncièrement intellectualiste, pur défi à l'esprit d'expérimentation, la plupart des philosophes occidentaux ont fondé, de Rousseau à Kant et à Nietzsche, cette fameuse exceptionnalité de l'homme au sein de la nature sur ce que Rousseau a nommé sa « perfectibilité ».

    Ce que d'aucuns ont rapporté à la station verticale, d'autre à la maîtrise du langage, il le rattache à cette capacité unique, véritable critère distinctif de l'espèce, de s'améliorer grâce à l'apprentissage et à la transmission de ses acquis culturels. Ennemi des effets du progrès, il n'en fait pas moins de lui le propre de l'homme. D'où, malgré les apparences, le pessimisme quasi pascalien de Jean-Jacques...

    On s'est longtemps demandé si les bêtes avaient une âme. On se demande aujourd'hui si elles ont des droits. Il y a en effet deux raisons de respecter l'animal : au nom de l'humanité ou au nom de l'animalité.

    Dans le premier cas, c'est par égard pour nous-mêmes et pour notre propre espèce que nous nous abstiendrons de lui infliger de mauvais traitements ; dans le second, c'est au nom même de ce qu'ils sont.

    Dans le premier cas, nous restons dans le cadre de l'humanisme avec ses deux variantes, la barbare et la bienveillante. Dans le second, c'est au prix d'une relativisation de la place de l'homme dans la nature que nous réintégrons l'animal. Ici, le naturalisme est plus « humain » que l'humanisme, comme en témoignent à des titres divers les visions d'Aristote, de Montaigne, de Maupertuis, de Condillac, de Schopenhauer.

    Viendra le moment où l'abominable malentendu qui fait de l'homme un loup pour l'animal sera remis en cause en raison d'une mutation de notre rapport au vivant, fondée sur les progrès de la sensibilité, la prise de conscience de l'écologie, les découvertes de la science que nous présentons dans ce dossier.

    L'animal n'est pas que nature, il est aussi culture ! On découvrira alors que l'espécisme, cet impérialisme de l'espèce, est à la base du racisme, cet impérialisme de la race. Ce que Balzac (« Une passion dans le désert »), Hugo (« le Crapaud »), Nerval (« Vers dorés ») ont intuitivement compris, Claude Lévi-Strauss le dit d'une forte et prophétique manière :

    « L'homme occidental [...], en s'arrogeant le droit de séparer radicalement l'humanité de l'animalité [...], ouvrait un cycle maudit, et la même frontière, constamment reculée, servirait à écarter des hommes d'autres hommes et à revendiquer au profit de minorités toujours plus restreintes le privilège d'un humanisme corrompu (1). »

    _______

    (1) Cité dans l'indispensable grand livre d'Elisabeth de Fontenay, Le Silence des bêtes, Fayard, 1998. A compléter avec l'anthologie Des animaux et des hommes, par Luc Ferry et Claudine Germé, le Livre de Poche, 1994 ; Les animaux ont une histoire, par Robert Delort, Seuil, 1984 ; et Liberté et inquiétude de la vie animale, par Florence Burgat, Kimé, 2006.

    Jacques Julliard

  • Le Monde : "L'INRA accusé de connivence avec la filière du foie gras"

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    Chaque année, en France, 30 millions de palmipèdes - essentiellement des canards - sont gavés pour produire du foie gras, mets de choix des repas de fête. Le gavage consiste à provoquer une hypertrophie du foie en introduisant, sur une douzaine de jours, de grandes quantités de maïs dans l'estomac de l'animal, à l'aide d'un tuyau, l'embuc. Les associations de défense des animaux dénoncent cette pratique, jugée préjudiciable au bien-être du volatile. Pour combattre leurs arguments, les producteurs de foie gras se retranchent derrière des travaux de l'Institut national de recherche agronomique (INRA).

    Il se trouve que les études en question sont pour partie (jusqu'à 20 %) financées par le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), qui promeut la filière.

    Dans un ouvrage très documenté, intitulé L'INRA au secours du foie gras (Editions Sentience, 274 p., 25 €), Antoine Comiti, président de l'association Stop-Gavage, décortique la façon dont certains chercheurs s'ingénient, à son sens, à produire des données dédouanant cet élevage intensif.

    M. Comiti note que ces travaux visent à contredire les conclusions d'une étude publiée en 1998 par des experts auprès de la Commission européenne, qui condamnait le gavage et avait inspiré des recommandations du Conseil de l'Europe édictées en 1999. Celles-ci interdisaient le gavage dans les pays où il n'était pas encore pratiqué, prohibaient l'usage de petites cages individuelles et réclamaient des études sur des méthodes alternatives.

    MORTALITÉ ÉLEVÉE

    Dans une synthèse des travaux de l'INRA sur la question, présentée en 2004, des chercheurs de l'Institut concluaient que le gavage "n'apparaît pas comme un générateur important d'informations nociceptives (de douleur)", conclusions fondées sur le comportement des palmipèdes et la mesure d'hormones de stress.

    "Il s'agit de pseudo-science et de recherches d'opportunité, conduites par des chercheurs élevés dans le moule de la production animale", tranche Robert Dantzer, tout juste retraité de l'INRA, où il était précisément spécialiste de ces hormones de stress. M. Dantzer, qui figurait parmi les auteurs du rapport européen de 1998, estime qu'"on ignore si la molécule en question est pertinente chez le canard en phase de gavage".

    En revanche, note-t-il, il existe un indicateur de bien-être animal fort lisible, que ses collègues négligent curieusement : celui de la mortalité. Les chiffres sont pourtant disponibles, fournis par les professionnels. En 2002, après 13,4 jours de gavage en moyenne, 3 % des animaux (soit près d'un million) étaient morts, "une proportion six fois plus élevée que chez leurs congénères en élevage classique", rapporte Antoine Comiti.

    "Pour le porc, lors des trois premières semaines de vie, la mortalité peut atteindre 12 %", relativise, curieusement, Patrick Herpin, directeur scientifique adjoint à la production animale. Il rappelle que l'INRA dispose d'un comité d'éthique et d'un groupe baptisé Agri bien-être animal. En 2006, ce réseau de chercheurs disposait d'un budget de 5 400 euros, "totalement insuffisant pour conduire des recherches autonomes", déplore Antoine Comiti.

    Conscient que sa proximité avec le monde agricole peut engendrer des conflits d'intérêt, l'INRA prévoit, depuis plusieurs années, d'élaborer une charte de partenariat socio-économique et d'instaurer un système de "déclaration d'intérêt" pour ses chercheurs.

    Dans l'immédiat, la direction scientifique a proposé un rendez-vous, le 24 janvier, à Antoine Comiti. Végétarien revendiqué, le président de Stop-Gavage estime que des connivences existent avec d'autres filières de production animale et souhaite, à travers l'exemple du gavage, "poser la question de ce qu'il est légitime de faire aux animaux pour les manger".

    H. M.

    http://www.lemonde. fr/web/article/ 0,1-0@2-3228, 36-850337@ 51-850420, 0.html

  • Le Canard Enchaîné : "Conflit de canard - Gavons-nous !"

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    Le Canard Enchaîné – 27 décembre 2006

    Rubrique « Conflit de canard »

    Gavons-nous !

    Le monde entier a beau nous montrer du doigt. Aux Etats-Unis, des villes telles que Chicago ont beau interdire le foie gras dans les restaurants, le gavage des oies et des canards y étant considéré comme un « acte de cruauté ». Pour cette même raison, Israël a beau avoir décidé au printemps dernier de stopper sa production.. . Qu’à cela ne tienne, le foie gras, élevé par les parlementaires français au rang de « patrimoine culturel et gastronomique protégé », marche du tonnerre. En vingt ans, ses ventes ont plus que doublé, et cette année la production française va encore faire un bond de 3 à 4 %.

    Rien que dans l’Hexagone, on en avale 21 700 tonnes par an. Et les Chinois, cette fois, ne sont pas près de nous piquer le marché puisque cet Himalaya de foie gras est « fabriqué » à 90 % par des oies et des canards français. La filière (1,5 milliard de chiffre d’affaires, 30 000 emplois et deux poids lourds : Labeyrie et Monfort) a bien eu la chair de poule quand, en février dernier, un élevage de dindes dans l’Ain a chopé la grippe aviaire. Pendant trois mois, cinquante pays (soit la moitié de nos clients) ont boudé notre foie gras. Mais dès la réouverture des frontières les achats sont repartis de plus belle.

    Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes s’il n’y avait ces casse-pieds de l’association Stop Gavage. Ces traîtres à la patrie viennent d’éditer un rapport qui met le doigt là où ça fait mal : les conflits d’intérêts entre la filière foie gras et l’Institut de recherche en agronomie (Inra). On y apprend que le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras finance largement les recherches de l’Inra sur le bien-être animal. Or c’est grâce aux péremptoires conclusions de l’Inra (« aucun élément scientifique » ne permet de dire que le gavage « est une source de mal-être animal ») que la filière a pu canarder le rapport de la Commission européenne, qui dès 1998 condamnait le gavage, au nom de la souffrance des palmipèdes.

    En France, les conflits d’intérêts, ça fait aussi partie du patrimoine...

  • "Abolition de l’exploitation animale : le voyage ne commencera pas tant que nous marcherons à reculons" (Gary Francione)

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    Gary L. Francione (Traductrice : Carine Dos Santos)

    Dans The longest journey begins with a single step : Promoting animal rights by promoting reform (Le plus grand voyage commence par un simple pas : promouvoir les droits des animaux en encourageant la réforme), Peter Singer et Bruce Friedrich, co-directeur de PETA, déclarent qu’une " drôle " de controverse s’est développée au cours " des dernières années " afin de savoir si les défenseurs des animaux devaient suivre la voie de la protection animale comme un moyen d’obtenir des droits pour les animaux.

    Cette controverse n’est ni " drôle " ni " récente ". Elle n’est pas " drôle " parce qu’il existe une incohérence entre la réglementation de l’exploitation animale et son abolition.

    La controverse n’est pas " récente " en ce sens que la tension entre les droits et la protection a toujours été constante dans le mouvement de défense des animaux au cours des quinze dernières années.

    Ce qui est par contre " récent ", c’est l’émergence d’un mouvement mondial basique défiant l’hégémonie des organisations de protection animale bien établies à la tête du mouvement et qui tente de formuler une alternative, un paradigme abolitionniste.

    Il est par conséquent peu surprenant que Singer, principal théoricien de l’idéologie welfariste [1] et PETA, qui met en place cette idéologie et soutient que toute discussion est " source de conflit " et menace " l’unité " du mouvement, se fassent du souci.

    Il existe au moins 5 raisons pour un abolitionniste de rejeter l’approche welfariste exprimée dans l’essai de Friedrich et Singer.

    1. Le bien-être animal : rendre l’exploitation plus efficace

    Singer et Friedrich déclarent que les réformes de la protection reconnaîtront que les non-humains ont des " droits " et " intérêts ", qu’elles éloigneront de façon significative les animaux du statut de bien ou denrée n’ayant qu’une valeur extrinsèque ou conditionnelle.

    Ils se trompent.

    Les réformes qu’ils soutiennent n’ont rien à voir avec le fait de reconnaître que les animaux possèdent des intérêts moraux significatifs qui doivent être protégés même lorsqu’il n’y a aucun profit économique pour les humains.

    La plupart de ces réformes, tout comme la majorité des mesures de protection animale, ne font rien d’autre que rendre l’exploitation animale plus rentable pour les exploiteurs d’animaux et les enfermer un peu plus dans le modèle de la propriété.

    Il suffit par exemple de s’intéresser à la campagne qui a permis de conclure un accord avec McDonald’s pour exiger de supposés standards " humains " pour les abattoirs et plus d’espace pour les poules de batterie.

    Singer applaudit ces actions de McDonalds, suivies ensuite par Wendy’s et Burger King, comme une " lueur d’espoir " et "les premiers signes d’espérance pour les animaux de ferme américains depuis les débuts du mouvement animal moderne. " (dans N.Y. Rev.of books, 15 mai 2003).

    Friedrich déclare qu’un " véritable changement s’est opéré dans les consciences " concernant le traitement des animaux destinés à la consommation " (dans L.A. Times, 29 avril 2003) et Lisa Lange de PETA se targue de voir que McDonalds a " ouvert la voie de la réforme des pratiques des fournisseurs de fast foods en matière de traitement et d’abattage des bovins et volailles. " (dans L.A. Times, 23 février 2005)

    Les standards d’abattage loués par Singer et PETA ont été développés par Temple Grandin [2] , conceptrice des systèmes de manipulation et d’abattage " humains ".

    Les lignes de conduite de Grandin, qui comportent des techniques de déplacements des animaux dans le processus d’abattage et d’étourdissement, sont explicitement basées sur des critères économiques.

    Selon Grandin, une manipulation appropriée des animaux à abattre " permet à l’industrie de la viande d’être gérée de façon sûre, efficace et rentable ".

    Un étourdissement convenable est important car " il fournira une viande de meilleure qualité. Une électronarcose [3] incorrecte engendrera des caillots de sang dans la viande ainsi que des fractures des os...

    Un animal correctement étourdi produira une carcasse rigide qui ne fait courir aucun risque aux employés.

    Elle soutient qu’une " manipulation souple dans un environnement bien conçu minimisera les niveaux de stress, améliorera l’efficacité et assurera une bonne qualité de viande.

    Une manipulation dure ou un équipement mal agencé est nuisible tant au bien être animal qu’à la qualité de la viande. " ( http:/ /www.grandin.com)

    De façon générale, les améliorations concernant l’abattage et les cages auxquels se réfèrent Singer et Friedrich sont évoquées en ces termes par McDonalds :

    " Les animaux bien traités sont moins enclins aux maladies, aux blessures et au stress, qui ont tous le même impact négatif sur l’état du bétail ainsi que sur les personnes.

    Des conditions correctes de bien être animal sont également rentables pour les producteurs. Se conformer à nos lignes de conduites en matière de bien être animal nous aide à assurer une production efficace et réduit les pertes.

    Ceci permet à nos fournisseurs d’être hautement compétitifs. " ( http:/ /www.mcdonalds.com)

    Wendy’s insiste également sur l’efficacité de son programme de bien-être animal :

    " Des études ont démontré que des méthodes humaines de manipulation des animaux ne se contentent pas d’empêcher des souffrances inutiles, mais fournissent également un environnement plus sûr pour les employés de l’industrie agroalimentaire. " http:/ /www.wendys.com)

    Dans un rapport concernant les réformes volontaires dans l’industrie du bétail, le Los Angeles Times expliquait qu’une " partie des réformes sont dictées par l’intérêt propre.

    Quand un animal est meurtri, sa chair devient impropre et il doit être écarté.

    Même le stress, tout particulièrement juste avant l’abattage, peut affecter la qualité de la viande. " (29 avril 2003)

    Cet exemple (et il en existe d’autres) illustre la façon dont les producteurs de denrées animales, qui travaillent avec d’importants protecteurs des animaux, rendent l’exploitation des animaux plus lucrative en adoptant des mesures qui améliorent la qualité de la viande et la sécurité des travailleurs.

    Mais cela n’a absolument rien à voir avec la reconnaissance de la valeur inhérente des animaux ou de leurs intérêts qui devraient être respectés même lorsqu’il n’y a aucun profit économique pour les humains.

    Les améliorations supposées du bien-être animal sont généralement limitées et justifiées par les profits des producteurs et des consommateurs.

    De plus, les grandes entreprises d’exploitation animale peuvent à présent souligner que les protecteurs des animaux comme Singer ou PETA les admirent pour leur soi-disant traitement " humain " des animaux non-humains.

    PETA a ostensiblement offert à Grandin, consultante pour McDonalds et autres chaînes de fast food, sa récompense du Visionnaire de l’Année 2005 pour ses " améliorations innovantes " des procédés d’abattage et Ingrid Newkirk, de PETA, loue Grandin d’avoir " fait plus pour réduire la souffrance dans le monde que quiconque " (New Yorker, 14 avril 2003)

    On peut sérieusement douter des changements réellement apportés au traitement de l’animal sauf en ce qui concerne la question d’une exploitation efficace.

    Un abattoir qui suit les lignes de conduite de Grandin pour l’étourdissement, l’utilisation des coups et d’autres aspects du processus d’abattage demeure un endroit indiciblement horrible.

    Les poules de batterie qui fournissent la plupart des grandes chaînes de fast food vivent à présent sur une surface équivalente à environ 21,59 cm2 alors que les standards de l’industrie sont à 17,78cm2 mais il serait absurde de dire que l’existence d’une poule de batterie est tout sauf misérable.

    2. Le bien-être animal : Mettre le public plus à l’aise face à l’exploitation animale

    Singer et Friedrich affirment sans aucun support que toute réforme sur le bien-être animal conduira à une meilleure protection des animaux et à la " libération animale ".

    Cela fait maintenant 200 ans que la protection animale existe et rien ne prouve que les réformes sur le bien être aient conduit à une protection significative des intérêts des animaux et encore moins à l’abolition.

    En réalité, nous utilisons plus d’animaux non humains aujourd’hui, et de façon plus horrible qu’auparavant.

    Au point d’avoir conclu des améliorations marginales dans certains aspects du traitement animal qui ont, pour la plupart d’entre elles, été limitées à des mesures rendant l’exploitation animale plus avantageuse.

    Bien qu’il soit en théorie possible d’aller au-delà de ce niveau minimal de protection, le statut des non humains en tant que propriété et le souci résultant de maximiser la valeur de la propriété animale milite fortement contre toute amélioration significative de notre façon de traiter les animaux et assure que la protection animale fera un peu plus que rendre l’exploitation animale plus efficace économiquement et acceptable socialement.

    Quoi qu’il en soit, les réformes proposées pas Singer et Friedrich et qui sont actuellement promues par les associations de protection animale aux Etats-Unis, ne dépassent pas le niveau minimal.

    Singer et Friedrich avancent que les opposants à la protection disent " qu’avant ces réformes, un grand nombre de personnes refusaient de manger de la viande, mais ils ont à présent décidé que, puisque les animaux ne sont plus aussi maltraités, ils peuvent en manger à nouveau. "

    Ni moi, ni aucune personne critiquant la protection animale à ma connaissance n’a jamais énoncé une telle chose.

    J’ai bien dit que la protection animale n’a pas entraîné un grand nombre de non végétaliens à changer leur comportement et à refuser de manger de la viande ou d’autres produits animaux, et que les réformes sur le bien-être ne sont pas susceptibles de prendre cette direction sous peu pour la simple raison qu’elles mettent les gens plus à l’aise face à l’exploitation animale.

    Ce sentiment est le message explicite du mouvement de la protection. Les protecteurs des animaux déclarent que nous pouvons " consommer avec conscience. " (New York Times, 6 octobre 2004, citation de Paul Waldau).

    Dans le dernier livre de Singer, The Way we eat : Why our food choices matter (Notre façon de manger : pourquoi nos choix alimentaires comptent), il affirme avec son co.-auteur, Jim Mason que nous pouvons être " des omnivores conscients " et exploiter les animaux éthiquement si, par exemple, nous ne mangeons que les animaux qui ont été bien soignés et tués sans souffrance.

    Le message envoyé par cette approche est plutôt clair et si Singer et Friedrich pensent réellement que ceci n’encourage pas la consommation de produits animaux, ils se font des illusions.

    De plus, les réformes sur le bien-être peuvent entraîner une hausse de la demande et donc une hausse nette de la souffrance animale.

    La relation entre une demande accrue et des standards " humains " est reconnue par les protecteurs mêmes.

    Par exemple, l’association The Humane Society of the United States édite des brochures dans le but de promouvoir sa campagne pour des alternatives plus " humaines " concernant les cages de gestation des truies et signale explicitement que l’adoption de systèmes alternatifs peut engendrer une demande accrue ou des parts de marché pour les producteurs.

    Je voudrais partager une histoire avec vous, qui bien qu’anecdotique, illustre le problème. Lorsque le magasin " Whole Foods [4]" à côté de chez moi a ouvert, il vendait des produits carnés, mais n’avait pas de rayon viande.

    Il y a maintenant un rayon entier de viande et poisson. Il existe également des affiches dans le magasin faisant de la pub pour le " Animal Compassion Foundation " (± Fondation pour la compassion envers les animaux) établi par Whole Foods, qui finance des projets pour les fermiers et les propriétaires de ranch leur permettant de développer des méthodes d’élevage plus " humaines ".

    Il y a plusieurs semaines, je passais devant l’étal de viande et j’ai fait remarquer à un employé que je trouvais honteux que Whole Foods vende des cadavres.

    Telle fut la réponse de l’employé :

    " Saviez-vous que PETA a récompensé Whole Foods pour sa façon de bien traiter les animaux ? " Oui, c’est vrai. En plus de donner une récompense à Temple Grandin, PETA a également loué Whole Foods pour son " exigence de standards stricts envers ses producteurs. " http://www.peta.org

    The way we eat cite également Whole Foods et noircit des pages et des pages pour encenser l’entreprise comme étant un vendeur de produits animaux éthiquement responsable.

    En mettant de côté qu’il y a un sérieux problème, à savoir si les standards " stricts " dont PETA et bien d’autres sont si fiers ont un effet significatif sur la vie et la mort des animaux dont les cadavres sont vendus chez Whole Foods (un article à venir du Pr Darian Ibrahim de l’Université d’Arizona soutient que ces standards comportent des lacunes), ce type d’approche ne peut qu’alimenter la confusion là où la clarté devrait être présente et encourage les gens à croire que nous pouvons " consommer avec conscience ", ce qui tend à perpétuer et légitimer la consommation de produits animaux.

    Voici un avis paru sur Amazon.com au sujet du livre The way we eat :

    " Inutile de devenir végétarien ou végétalien, bien que le devenir pourrait constituer un bon mode de vie, à la fois sain et moral, mais le livre vous donne vraiment envie d’acheter chez Whole Foods et d’acheter du poulet élever en parcours libre et de faire tout ce que vous pouvez pour que vos besoins en provisions aient une origine décente. "

    3. Le but ? Quel but ?

    Singer et Friedrich expliquent comment la protection animale encourage les " droits des animaux " et déclarent que l’opposition au bien-être animal est " contre productive face au but de la libération animale que nous partageons tous ".

    Quel est exactement ce but que nous partageons tous ?

    Singer est un utilitariste [5] qui a fortement rejeté les droits moraux des animaux non-humains et humains bien qu’il utilise confusément le langage des droits quand cela lui convient. Il en ressort que ceux qui soutiennent que les humains disposent de certains droits, comme celui de ne pas être réduits en esclavage ou d’être utilisés comme une marchandise par d’autres, ne partagent pas le but de Singer en ce qui concerne les humains.

    Pour ce qui est des non-humains, Singer ne s’oppose pas à leur exploitation pour la majorité d’entre eux, il s’inquiète seulement de leur traitement.

    S’il discute l’utilisation, c’est uniquement dans le contexte du souci de ne pas être capable d’assurer un traitement adéquat.

    Mais son but n’est pas l’abolition de l’exploitation animale ; selon la théorie morale générale de Singer, l’abolition ne peut pas être son but. Singer a toujours fortement soutenu que la plupart des non-humains n’ont aucun intérêt à continuer de vivre parce qu’ils n’ont pas conscience d’eux-mêmes dans le même sens que les hommes.

    Par conséquent, ils se moquent de savoir si on les utilise, ils se préoccupent seulement de la façon dont on les utilise.

    Ceci reflète les pensées de Jeremy Bentham, l’utilitariste du XIXe siècle, sur lesquelles Singer base sa théorie.

    Bentham prétend que bien que les animaux puissent souffrir, et avaient donc une importance morale, les animaux ne s’inquiètent pas de savoir, par exemple, si nous les mangeons. Ils s’inquiètent seulement de la façon dont nous les traitons jusqu’à ce que nous les mangions.

    Ce point de vue, qui ne concerne pas l’utilisation en soi mais le traitement, est le fondement de l’idéologie de la protection animale et se différencie de la position des droits des animaux comme je l’ai clairement exprimé.

    Je maintiens que si les animaux ont un intérêt à mener une existence continue (et je soutiens que c’est valable pour tout être conscient), les utiliser comme une ressource pour les humains (même si on les traite " humainement ") n’est pas défendable moralement et nous devrions tendre à abolir et non réguler l’exploitation animale.

    Je soutiens également que Singer se trompe en maintenant qu’il est possible d’accorder une considération égale à tous les intérêts qu’il reconnaît aux animaux en tant que propriété de l’homme.

    Les intérêts de la propriété seront toujours considérés comme moindres face à ceux des propriétaires.

    Cependant, il n’y a pas besoin d’être très philosophe pour évaluer la nature de la " libération animale " selon Singer.

    Son dernier livre soutient non seulement que nous pouvons manger les animaux et leurs sous-produits éthiquement, mais comporte également une information qui devraient éclairer nos idées sur Singer et ses pensées au sujet de la violence envers les non humains.

    Dans The way we eat, Singer et Mason nous racontent qu’ils ont appris qu’un élevage de dindes nécessitait des travailleurs pour assister l’insémination artificielle.

    " Notre curiosité était piquée et nous avons décidé de voir par nous-mêmes en quoi consistait réellement ce travail. "

    Singer et Mason ont passé une journée " à collecter la semence et à l’introduire dans les dindes. " Ils attrapaient les mâles et les maintenaient pendant qu’un autre travailleur " pressait l’organe de reproduction du mâle jusqu’à ce qu’il s’ouvre et que la semence blanche en sorte. "

    En se servant d’une pompe, il la transférait dans une seringue.

    " Singer et Mason devaient ensuite " forcer " les femelles, ce qui sous-entend de les maintenir afin que " leur train arrière soit bien en place et leur organe ouvert.

    " L’inséminateur introduit ensuite un tube dans la dinde et utilise un souffle d’air comprimé pour injecter la semence dans la dinde. "

    Et il n’y avait pas que les dindes qui passaient un mauvais quart d’heure.

    Singer et Mason se sont plaint de leur journée à l’élevage de dindes disant que c’était le travail " le plus difficile, rapide, sale, dégoûtant et le plus mal payé qu’ils n’aient jamais fait.

    Pendant 10 heures, nous avons attrapé et lutté avec des volailles, retournées à l’envers et vus leurs derrières, évité leurs excréments jaillissants en respirant un air vicié par la poussière et les plumes dégagées par des volailles paniquées [6]"

    Et par-dessus tout, ils ont " reçus un torrent d’insultes de la part du chef d’équipe. On a duré une journée. "

    On se demande bien si Singer et Mason y seraient retournés un deuxième jour si les conditions de travail avaient été meilleures.

    Il est vraiment dérangeant de constater que Singer et Mason considèrent moralement acceptable de commettre des violences à l’égard de non-humains quel que soit le but et plus particulièrement pour satisfaire leur curiosité sur " ce qu’implique vraiment ce travail ".

    Je pense qu’il n’y a aucun moyen antispéciste de justifier ce que Singer et Mason se targuent d’avoir fait sans également justifier le viol d’une femme ou la molestation d’un enfant afin de voir ce qu’un acte de violence " implique réellement. "

    On peut peut-être expliquer les actions perverses avec les dindes commises par Singer en se référant à sa citation en 2001 sur le site nerve.com : " les relations sexuelles avec les animaux n’impliquent pas toujours de la cruauté " et que l’on peut y trouver " une satisfaction mutuelle ".

    Quoi qu’il en soit, si la violence envers les non-humains est permise selon la théorie de Singer, il n’y a pas besoin d’en savoir beaucoup plus pour en conclure que cette théorie comporte de sérieux défauts et que ses buts ne sont probablement pas, comme Singer le pense, ceux que nous partageons.

    En ce qui concerne les buts de Friedrich et PETA, une chose est devenue claire au fil des ans : la compréhension des droits des animaux par PETA est, pour le moins, idiosyncratique [7].

    Pour citer un exemple parmi tant d’autres, à ma connaissance, aucune théorie des droits des animaux n’approuverait l’abattage massif de non-humains en bonne santé comme dans le " sanctuaire " PETA d’Aspen Hill en 1991 ou, plus récemment, aux siège de PETA où des employés auraient usé de tromperie pour obtenir des animaux sains qui ont par la suite été tués et jetés.

    Je suppose que si on est d’accord avec Singer, à savoir que les animaux tués par PETA n’avaient aucun intérêt à vivre, mais voulaient seulement une mort " douce " ou " pleine de compassion " alors cela à un sens.

    Personnellement je n’y adhère pas.

    Lorsque les protecteurs des animaux posent des questions aux associations de protection animale, la réponse en bloc est que nous avons tous le même but, nous travaillons tous pour les animaux et toute controverse nuirait à l’unité du mouvement.

    Comme la " consommation avec compassion ", la notion d’unité de mouvement est une fiction utilisée pour maintenir le contrôle du discours et de la stratégie.

    Il n’y a pas d’unité de mouvement parce qu’il existe une différence inconciliable entre la position d’abolitionniste/droits et de protection/règlementation, entre ceux qui soutiennent que nous devrions être aussi " fanatiques " (pour utiliser le terme désobligeant de Singer) au sujet du spécisme que nous le sommes pour l’exploitation humaine et ceux qui, comme Singer, ne le sont pas.

    Les déclarations sur l’unité du mouvement sont tout simplement un autre moyen d’empêcher les protecteurs de remettre en question le contrôle du mouvement exercé par les associations.

    4. La protection ou rien : la fausse dichotomie

    Singer et Friedrich soutiennent que ceux qui se sentent concernés par les non-humains ont deux choix : la protection animale ou ne rien faire pour aider les animaux.

    Ceci sous-entend que la position abolitionniste est trop idéaliste et ne peut fournir une stratégie à court terme.

    Voici un leitmotiv des associations de protection et il ne me paraît pas bien clair de déterminer s’ils y croient vraiment ou si c’est uniquement un slogan.

    Quoi qu’il en soit, Singer et Friedrich nous exposent une fausse dichotomie.

    Nous infligeons de la douleur, de la souffrance et la mort à des milliards de non-humains chaque année.

    Personne, même parmi les abolitionnistes les plus convaincus, ne soutient que l’on puisse arrêter ça du jour au lendemain ou à court terme.

    Le souci des protecteurs est ce qui peut-être fait maintenant.

    De plus, nous vivons dans un monde qui a une durée et des ressources limitées.

    On ne peut pas tout faire.

    Par conséquent, le problème, du moins pour ceux dont le but est l’abolition, devient : que choisissons-nous de faire maintenant qui permettra de réduire la souffrance à court terme, qui pertinent dans l’optique abolitionniste, et qui mettra sur pieds un mouvement politique allant dans la direction de l’abolition ?

    Je ne conseille pas la protection comme choix rationnel pour les abolitionnistes.

    Il est un peu tard pour promouvoir la protection comme le pas qui nous permettra de commencer le long voyage.

    Nous avons dépensé des milliards de dollars et qu’avons-nous à montrer ?

    Voici ma réponse : rien et surtout rien qui ne puisse être décrit comme une utilisation efficace de nos ressources limitées.

    Singer et Friedrich font référence à l’Animal Welfare Act (une loi fédérale aux Etats-Unis supposée réglementer l’utilisation des non humains dans les expériences et expositions) et le Human Slaughter Act américain comme des exemples de lois de protection qui laisseraient les animaux dans les pires conditions si elles n’existaient pas. Je ne suis pas d’accord.

    L’Animal Welfare Act, qui ne s’applique même pas à 90% des non-humains utilisés pour l’expérimentation, n’impose pas de réelles limites à ce que peuvent faire les vivisecteurs en laboratoire.

    Cependant, cette loi fournit une source à citer pour la communauté scientifique et pour les personnes comme Singer et Friedrich afin de rassurer le public quant à la réglementation de la vivisection.

    Le Humane Slaughter Act, qui ne s’applique pas non plus à la majorité des animaux mangés, est cependant destiné à réduire les problèmes de carcasse et à assurer la sécurité des travailleurs. Une fois encore, le but premier de cette loi est de mettre les consommateurs plus à l’aise.

    Cette loi de ne requiert pas plus de protection que n’en fournirait un propriétaire d’exploitation et il existe d’innombrables exemples pour lesquels le gouvernement américain n’applique pas cette loi.

    Singer et Friedrich citent également comme exemple de progrès " les changements de densité d’individus chez les poules, même maigres, qui ont permis de passer de 20% de morts annuelles à 2-3%. "

    Ceci est particulièrement bizarre puisque 100% des poulets finiront par être tués. Toute réduction de mortalité avant l’abattage prolonge la vie des volailles dans d’horribles conditions et augmente les bénéfices des exploitants.

    Les protecteurs ont donc réussi à éduquer les exploitants à, selon les termes de McDonald’s, " assurer une production efficace et réduire les déchets et les pertes. "

    Singer et Friedrich trouveront peut être cela passionnant, pas moi.

    Que peut donc faire un abolitionniste maintenant pour réduire plus efficacement la souffrance à court terme et en accord avec le but de l’abolition ?

    L’approche abolitionniste fournit des indications pratiques à plusieurs égards.

    Un changement conséquent induit que chacun prenne la décision de devenir végétalien [8].

    Le végétalisme, ou suppression de tout produit animal, est plus qu’une simple question de régime alimentaire ou de style de vie : c’est la déclaration par un individu d’accepter le principe d’abolition dans sa propre vie.

    Le végétalisme est le seul véritable but que nous pouvons atteindre, et ce de façon immédiate, dès notre prochain repas.

    Si nous voulons vraiment changer notre façon de traiter les animaux et ne plus les exploiter un jour, il est impératif de créer un mouvement social et politique qui tend vraiment vers l’abolition et considère le végétalisme comme une ligne de base morale.

    Il n’y a, bien sûr, aucune distinction rationnelle entre la viande et les autres produits animaux, comme les œufs ou les produits laitiers, entre la fourrure et le cuir, la soie ou la laine.

    La majorité des associations de protection animale aux Etats-Unis se concentre sur le bien-être animal même si elles soutiennent le végétalisme.

    PETA est un excellent exemple.

    D’une part, PETA encourage le végétalisme.

    D’autre part, les campagnes de PETA sont en général concentrées sur la réglementation traditionnelle du bien-être et soutient activement et de manière déroutante le concept de produits animaux fabriqués " humainement ".

    Cependant, le végétalisme n’est en aucun cas avancé comme une ligne de base morale du mouvement.

    Il est même simplement présenté comme un choix de vie optionnel et est souvent décrit comme difficile et uniquement pour le peu de personnes engagées et non pas comme un moyen accessible d’éliminer l’exploitation.

    C’est la marque du mouvement, dont bon nombre de " leaders " ne sont pas végétaliens, qui présente la position végétalienne/abolitionniste comme " marginale " ou " radicale ", faisant de " la consommation avec conscience " la règle " normale " ou " principale ".

    En réalité, Singer déclare que nous ne devons pas être " fanatiques " concernant la nourriture et qu’un peu " d’indulgence contrôlée envers soi " est acceptable (dans The way we eat , 281, 283).

    Nous ne dirions bien sûr jamais " qu’un peu d’indulgence envers soi " est acceptable quand il s’agit de viol, meurtre, maltraitance d’enfant ou d’autres formes d’exploitation humaine mais le soi-disant nommé " père du mouvement des droits des animaux " assure " qu’un peu d’indulgence envers soi " en participant en tant que consommateurs à l’abattage brutal de non-humains ne doit pas nous inquiéter.

    Il est acceptable (en réalité, attendu) d’être " fanatique " concernant la maltraitance des enfants ou envers d’autres formes d’exploitation humaine, mais Singer nous informe qu’il est admissible d’être flexible quand il s’agit des animaux.

    Un mouvement dont l’abolition est le but doit avoir le végétalisme comme ligne fondamentale de conduite et ne devrait pas promouvoir " la consommation avec compassion " comme ligne directrice.

    Nous devons être clairs.

    La " consommation avec compassion " est un mythe insidieux.

    Tous les produits animaux, y compris ceux portant la mention "élevage respectueux " délivrée par des organisations de protection animale, impliquent une brutalité indicible.

    La culture abolitionniste et végétalienne fournit des stratégies pratiques permettant de réduire à la fois la souffrance animale dès maintenant et de construire un mouvement à long terme qui obtiendra une législation significative sous la forme d’interdictions plutôt que de réglementations " humaines ".

    Cette culture comprend : les boycotts, les manifestations pacifiques, les programmes scolaires ainsi que d’autres actions non-violentes visant à informer le public sur les dimensions morales, environnementales et sanitaires du végétalisme.

    Si, à la fin des années 1980, au moment où la communauté de la protection animale aux Etats-Unis a décidé de poursuivre un ordre du jour mettant en avant la protection, une portion substantielle des ressources du mouvement s’était investie dans la culture végétalienne, il y aurait aujourd’hui des centaines de milliers de végétaliens en plus.

    C’est une estimation très conventionnelle étant donné les centaines de millions de dollars dépensés par les groupes de protection animale pour promouvoir des législations et des initiatives qui protègent les animaux.

    Le nombre accru de végétaliens diminuerait la souffrance en réduisant la demande de produits animaux plus efficacement que tous les " succès " des associations de protection rassemblées.

    Augmenter le nombre de végétaliens aiderait à construire une base économique et politique nécessaire à un changement social de fond duquel résulterait une modification légale.

    Etant donné que nous disposons d’un temps et de ressources financières limités, l’expansion de la protection animale traditionnelle n’est pas un choix rationnel ni efficace si nous recherchons l’abolition à long terme ou la réduction de la souffrance animale à court terme.

    Singer déclare qu’en réalité, " devenir végétalien est encore un trop grand pas pour la plupart de gens. " (dans The way we eat, 279)

    En laissant de côté le fait que les gens pourraient devenir végétaliens si Singer et les associations de protection animale ne leurs disaient pas qu’ils peuvent " consommer avec compassion ", la solution est le végétalisme et non pas les produits animaux " fabriqués humainement. "

    Par exemple, une campagne incitant à faire un repas végétalien par jour, puis deux et enfin trois est plus efficace que de les encourager à consommer de la viande, des œufs ou produits laitiers issus d’animaux " élevés en libre parcours. "

    Mais le message devrait être clair : le végétalisme est le principe de base d’un mouvement qui soutient l’abolition, ce n’est pas le cas de la " consommation avec compassion. "

    A ce moment précis, il est peu probable que les campagnes de réglementation ou de législation qui cherchent à dépasser la réforme traditionnelle de la protection seront un succès ; il n’existe aucune base politique soutenant de telles réformes car le mouvement organisé n’a pas essayé d’en construire une.

    Si les protecteurs des animaux souhaitent poursuivre de telles campagnes, elles devraient au moins inclure des interdictions et non pas des réglementations.

    Ces interdictions devraient reconnaître que les animaux ont des intérêts qui dépassent ceux qui doivent être protégés pour les exploiter et ne peuvent être compromis pour des motifs économiques.

    Les protecteurs des animaux ne devraient jamais proposer d’alternative, supposées plus " humaines ".

    Par exemple, une interdiction d’utiliser les animaux dans une expérience particulière est à favoriser par rapport à la substitution par une autre espèce.

    Je tiens à être clair sur le fait que je ne suis pas enclin à investir quelque ressource que ce soit dans les campagnes de réglementation ou de législation en ce moment.

    Le compromis politique requis résulte généralement en une éviscération du bénéfice recherché. Le mouvement abolitionniste devrait plutôt se concentrer sur le végétalisme, qui est une façon efficace et pratique de réduire l’exploitation animale.

    J’insiste sur une approche non-violente de la part de ce mouvement, tant au niveau des interactions individuelles qu’idéologiques.

    Comme je l’ai bien expliqué, le mouvement des droits des animaux devrait se voir comme la prochaine étape dans le progrès d’un mouvement pacifique, comme un mouvement qui fait monter le rejet de l’injustice d’un cran.

    Le problème de l’exploitation animale est compliqué et profondément enraciné dans notre culture patriarcale et notre dérangeante tolérance envers la violence contre ceux qui sont vulnérables. La violence n’est pas seulement problématique d’un point de vue moral, mais est également une stratégie pratique peu solide.

    Nous n’affronterons jamais le problème avec succès en l’abordant avec violence pour essayer de créer un mouvement social en faveur de l’abolition.

    Comme le disait le Mahatma Ghandi, la force la plus puissante que nous pouvons opposer à l’injustice n’est pas la violence mais le refus de coopérer.

    Il n’y a aucun moyen plus efficace pour refuser de coopérer avec l’exploitation des non humains que de l’éliminer de nos propres vies grâce au végétalisme et incitant les autres à le faire.

    Il est dérangeant de voir que PETA passe plus de temps à critiquer ceux qui s’opposent à l’approche de protection animale que ceux qui ne feront que marginaliser le problème animal en l’associant à la violence.

    Il est également dérangeant de voir à quel point PETA utilise le sexisme dans ses campagnes, brochures, et manifestations.

    Le spécisme est étroitement lié au sexisme et à d’autres formes de discrimination contre les humains.

    Tant que nous continuerons à traiter les femmes comme de la viande, nous continuerons à traiter les non-humains comme tels.

    Il est plus que temps que de vrais défenseurs des animaux informent PETA que son sexisme est destructeur et contre productif.

    5. De quel côté êtes-vous ? Bonne question

    Singer et Friedrich terminent leur essai en demandant : " De quel côté êtes-vous ? "

    Ils nous disent que les exploiteurs d’animaux sont tous opposés au bien-être animal et nous demandent si nous voulons être du côté de ces exploiteurs ou du côté de Singer et Friedrich, qui soutiennent le bien-être animal.

    Cette question pose problème à au moins deux égards.

    Elle suppose tout d’abord que si les exploiteurs d’animaux s’opposent au bien-être animal c’est probablement parce que ce bien-être est nuisible pour eux.

    C’est absurde et montre soit de la naïveté soit de la bêtise.

    Une industrie s’opposera à la réglementation même quand elle ne la conteste pas vraiment et même quand cette régulation peut s’avérer profitable.

    La modification fédérale en 1985 de l’Animal Welfare Act en est un exemple probant.

    Cette loi avait permis de créer des " comités de vigilance animale " pour surveiller les expériences impliquant des animaux.

    Ces comités n’ont pas seulement échoué à fournir toute limitation significative des expériences incluant des animaux, ils ont aussi isolé un peu plus la vivisection des examens publics qu’avant 1985.

    Les vivisecteurs se sont publiquement opposés à la modification de 1985 bien que nombre d’entre eux m’aient confié en privé que la modification était, du reste, peu nuisible à la pratique d’utiliser les animaux.

    Ils s’y sont opposés car ils sont contre le principe de toute réglementation gouvernementale dans ce domaine.

    Il serait difficile de trouver un vivisecteur qui dirait franchement que la modification de 1985 a fait quoi que ce soit pour réduire la vivisection et beaucoup d’entre eux sont à présent ravis de pouvoir dire au public qu’un comité passe en revue toutes les expériences incluant des animaux.

    De plus, Singer et Friedrich se trompent en affirmant qu’un grand nombre d’exploiteurs embrassent publiquement et ouvertement les réformes sur le bien-être applaudies par Singer et Friedrich.

    McDonald’s et d’autres les ont appliquées car ils comprennent que c’est là une bonne affaire. Ils ont effectué des changements minimes qui ont été plus que compensées par la belle publicité que leur ont faite d’importantes associations de protection animale.

    Un actionnaire de ces entreprises aurait raison de se plaindre s’ils n’avaient pas conclu cet " accord " avec PETA et d’autres organisations car il ne peut que maximiser la richesse de l’actionnaire.

    Généralement, je ne pense pas que des questions telles que " de quel côté êtes-vous " sont utiles mais je vais faire une exception dans ce cas et leur poser la même question.

    La voici :

    - Singer soutient que l’utilisation des animaux en soi ne pose pas de problème moral car la plupart des non humains n’ont aucun intérêt à continuer de vivre ;

    - Singer soutient que nous pouvons consommer des animaux de manière éthique ;

    - Singer considère qu’infliger des violences à des non humains est une manière acceptable de s’instruire sur l’exploitation animale ;

    - PETA tue (" euthanasie " n’est pas le mot approprié car il implique que la mort est donnée dans l’intérêt de l’animal) des milliers d’animaux sains car PETA semble partager le point de vue de Singer selon lequel les animaux n’ont aucun intérêt fondamental et moral à continuer de vivre. " Droits des animaux " signifie pour eux exécutions " humaines "

    - PETA soutient des campagnes embrassées par les entreprises exploitant des animaux et leur offre des récompenses.

    - PETA a complètement dénigré le mouvement des droits des animaux en transformant la question de leur exploitation en un énorme coup de pub et a fait du sexisme un thème récurrent de ses campagnes.

    Alors, de quel côté êtes-vous ?

    © Copyright 2006 by Gary L. Francione. Please do not reprint without permission. You may contact the author at : gfrancione@earthlink.net

    Une sélection de liens en complément à cet article :

    Abolition of Animal Exploitation : The Journey Will Not Begin While We Are Walking Backwards” (texte original en anglais
    “ANIMALS (LOST) IN TRANSLATION Animal Rights vs Animal Abuse “

    The Animal Rights Industry Reflections on the Exploitation of Nonhuman Suffering”

    Notes :

    [1] " Welfariste " est un terme dérivé de l’anglais " welfarist " et définit une idéologie axée sur le bien être des animaux et n’est pas incompatible avec leur exploitation. Le mot s’oppose à " abolitionniste ", axé sur l’abolition de l’exploitation des animaux sous quelque forme que ce soit. (N.d.T.).

    [2] Temple Grandin (née le 29 août 1947), Professeur de l’Université du Colorado est une spécialiste de renommée internationale en structures de stockage animalier (livestock en anglais).

    Propriétaire d’une entreprise de conseils sur les conditions d’élevage des animaux qui a fait d’elle une expert de renommée en conception d’équipements pour le bétail, Temple Grandin est également professeur en sciences animales de l’université de Fort Collins (Colorado)..

    [3] Méthode d’insensibilisation et d’immobilisation des animaux par passage d’un courant électrique dans le cerveau..

    [4] Whole Foods est la plus importante chaîne de magasins biologiques aux Etats-Unis.

    [5] L’utilitarisme est une doctrine éthique (dans le sens comportemental) qui pose en hypothèse que ce qui est " utile " est bon et que l’utilité peut être déterminée d’une manière rationnelle. Le père de cette philosophie est Jeremy Bentham.

    C’est cependant avec l’apport de John Stuart Mill que l’utilitarisme devient une philosophie véritablement élaborée. fr.wikipedia.org/wiki/Utilitarisme ∑ Principe selon lequel la valeur de toute chose est fonction de son utilité. www.samizdat.qc.ca/vc/theol/dict_rb.htm.

    [6] Le vocabulaire utilisé par Singer et Mason est largement plus vulgaire.

    [7] Relatif aux caractéristiques propres à chaque individu, qui le distinguent des autres et qui déterminent sa façon particulière de réagir à son milieu et aux agents extérieurs..

    [8] Vegan dans le texte original. Le mot commence à s’utiliser en français également. Cette définition implique le fait de refuser toute forme d’exploitation animale.

    http://www.veganimal.info/article.php3?id_article=548

  • Le Figaro : "Foie gras : débat sur la souffrance des canards"

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    YVES MISEREY

    Publié le 21 décembre 2006

    Les opposants au gavage contestent les résultats de travaux montrant l'absence d'hormone indicatrice de stress chez les canards.

    Un livre dénonce le fait que les recherches sur le bien-être des animaux gavés sont financées par la filière professionnelle.

     « AUCUN élément scientifique ne permet de dire que cette opération (le gavage, NDLR) est une source de mal-être animal. » Cette déclaration catégorique de Daniel Guéméné, chercheur à la station Inra (1) de ­recherches avicoles de Nouzilly, près de Tours, est reproduite sur la couverture d'un livre sorti le mois dernier sur le gavage et le foie gras (2). Juste au-dessus, on peut voir une photo de deux canards dans leur ­cage au moment du gavage : l'animal au premier plan a le bec grand ouvert, encore tout encollé de bouil­lie de maïs, il halète, tandis que l'autre au second plan a le bec maintenu ouvert sans ménagement par l'éleveur qui tient de l'autre main l'embuc, le long tube au bout duquel est fixé un entonnoir. Le message est clair. Les scientifiques de l'Inra ne voient pas la même chose que ce qui saute aux yeux d'une personne sensible : le gavage est un calvaire pour les canards.

    Mais le livre d'Antoine Comiti, militant de l'association Stop Gavage, ne se veut pas seulement un ­réquisitoire contre l'élevage intensif et la souffrance animale. L'auteur, qui est par ailleurs consultant en ­informatique médicale, émet de sérieux doutes sur l'indépendance des chercheurs de l'Inra travaillant sur le bien-être animal. En effet, leurs travaux sont en partie financés par le Cifog (Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras) qui, comme toute filière digne de ce nom, ne vise qu'à développer sa production. Il y a donc, pour lui, un conflit d'intérêts évident quand on leur demande de produire des expertises sur la souffrance des canards gavés. On peut les suspecter de fournir les résultats attendus par les professionnels.  

    « J'aimerais que d'autres équipes dans le monde travaillent sur nos thématiques et puissent nous apporter la contradiction », explique Daniel Guéméné que nous avons rencontré dans son bureau de Nouzilly. « Nos études ont été publiées dans des revues à comité de lecture. Nous avons tout fait dans les règles. Les contrats de recherche que nous avons signés ont fait l'objet de publicité. Je suis tout prêt à accepter les financements de Stop Gavage. »

    Derrière cette controverse, c'est aussi la question du positionnement de l'Inra qui est soulevée. Depuis soixante ans, l'institut public a été au service du développement des filières agricoles, avec le succès que l'on connaît.  

    « Injonction contradictoire »

    Mais aujourd'hui, ces mêmes modèles qu'il a contribué à mettre en place sont remis en cause. La loi pour la recherche votée en mars 2006 fixe désormais un double rôle aux organismes de recherche publique : aider les acteurs économiques à innover mais produire aussi des expertises indépendantes. Il y a là une « injonction contradictoire », comme le reconnaît Rémi Barré, spécialiste de prospective pour la recherche. C'est justement ce que met en lumière le livre d'Antoine Comiti. La direction de l'Inra assure avoir déjà pris en considération ces problèmes. Un groupe de travail « Agri Bien-Être » ouvert à la société civile se réunit régulièrement et le comité d'éthique a réfléchi sur les cadres à donner aux différents partenariats de l'institut.

    La problématique de la souffrance animale fait depuis longtemps l'objet de nombreux débats en Europe du Nord et dans les pays anglo-saxons. Elle est encore émergente dans notre pays. Les professionnels de la filière foie gras se sont appuyés sur les travaux de l'Inra pour apporter la contradiction à un rapport d'experts de la Commission européenne qui, en 1998, avait condamné le gavage, estimant qu'il occasionnait des souffrances pour les canards. Au printemps dernier, Israël a décidé d'arrêter la production de foie gras pour ce motif. Cette année, des villes américaines comme Chicago ont décidé d'interdire la consommation de foie gras dans les restaurants. Daniel Guéméné est ­régulièrement sollicité pour présenter les résultats de ces travaux montrant l'absence d'hormone indica­trice de stress chez les canards lors du gavage. « Quand j'ai commencé à rechercher des indicateurs de stress chez les canards, j'ai été très surpris de ne rien trouver », se rappelle Daniel Guéméné.

    « La question est de savoir si ces indicateurs strictement biologiques suffisent à définir le bien-être d'un animal », s'interroge néanmoins Florence Burgat, directrice de recherche à l'Inra.

    (1) Institut national de recherche agronomique.

    (2) L'Inra au secours du foie gras, ­­ d'Antoine Comiti, éditions Sentience, 25 E.

    http://www.lefigaro.fr/sciences/20061221.FIG000000017_foie_gras_debat_sur_la_souffrance_des_canards.html

    * * *

    Vous en voulez encore ? 

    http://video. google.com/ videoplay? docid=5880879704 649702560

  • Foie gras : oui, le père Noël est une ordure

    medium_Gavage_torture.jpg

    "150 000 canards sacrifiés pour notre plaisir gourmand", titrait ce matin le journal Paris Normandie.

    Ainsi va l'humain, indifférent à tout ce qui n'est pas lui, et torturant l'animal pour son seul (bon) plaisir.

    ***

    Par l'intermédiaire du CIFOG (Comité Interprofessionnel des Palmipèdes à Foie Gras), la filière française du foie gras investit des moyens importants pour tenter de contrer le rapport scientifique de la Commission européenne de 1998 qui concluait au caractère préjudiciable du gavage pour le bien-être des oiseaux. Anticipant l'échec de cette stratégie, elle tente également de faire protéger le foie gras par une dérogation au titre d'exception culturelle aux lois sur la protection animale, sur le modèle de la torture tauromachique.

    Dans cette perspective, le CIFOG s'est adjoint les services d'une agence de communication dont la stratégie est claire : entourer le foie gras d'une aura de luxe et de magie, éviter méticuleusement toute référence au gavage et à l'animal. Ainsi, les porte-parole de la profession sont passés maîtres dans l'apaisement de la conscience des consommateurs, à grands renfort de fausses vérités et d'un lexique soigneusement choisi (sur son site, le CIFOG ne parle pas de gavage mais "d'alimentation progressive et contrôlée").

    Pour voir ce qu'endurent vraiment les oiseaux, regardez ces vidéos tournées en 2004 dans des salles de gavage en France. Si vous êtes journaliste, lisez ces quelques conseils avant de demander à visiter un bâtiment de gavage.

    Voici aussi quelques pages où vous trouverez de nombreux éléments sur la réalité de la production de foie gras. Le contraste avec le discours de la profession y est saisissant : on y parle des animaux et de ce qu'ils subissent. 

    http://www.stopgavage.com/verite.php 

    * * *

    Un extrait de l'émission "L'Arène de France" opposant les pro aux anti foie gras (on admirera une nouvelle fois l'incroyable arrogance et la bêtise de l'abruti de service en chef, j'ai nommé Jean-Claude Brialy) : http://www.youtube. com/watch? v=vG-1h9odd9o

    Un reportage de France 3 Pays de Loire est passé samedi 16 décembre suite à l'action que des militants ont organisée dans les rues de Nantes : http://www.youtube. com/watch? v=EGmgfomVqTM

  • LE LIVRE : L'INRA au secours du foie gras - Enquête sur une expertise publique sous contrôle de l'industrie

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    Antoine Comiti, avec la collaboration d'Estiva Reus, éditions Sentience, novembre 2006, 270 pages.

    Dans cet ouvrage, Stop Gavage révèle la subordination de la recherche publique aux intérêts des producteurs et demande que soient mises en œuvre les réformes nécessaires pour assurer l’intégrité de l’expertise en bien-être animal.

    Présentation (PDF, 591 Ko) - Sommaire - Chapitre 1 (PDF, 727 Ko)

    Se procurer L’INRA au secours du foie gras :

    PDF haute résolution (pour impression) : article (4,5 Mo); chapitre 1 (2,8 Mo)

    Alors que la contestation mondiale du gavage s’amplifie (cf. notre page « Actualité »), alors qu’un nombre croissant de pays interdisent la production de foie gras, alors qu’un rapport d’experts européens conclut que le gavage est préjudiciable aux oiseaux, les recherches menées à l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) sous financement de l’industrie du foie gras aboutissent à une conclusion spectaculaire : aucun élément scientifique ne permet de dire que le gavage est source de mal-être animal !

    Depuis deux ans, Stop Gavage mène l’enquête, passant au crible les études des chercheurs de l’INRA qui concluent à l’innocuité du gavage. Ce travail de contre-expertise a révélé l’ampleur des biais méthodologiques et des données passées sous silence qui ont permis de produire ce résultat « scientifique » grâce auquel la filière du foie gras a obtenu qu’en France le gavage soit légitimé par la loi.

    Le résultat de cette enquête paraît aujourd’hui sous la forme d’un livre : Antoine Comiti, L’INRA au secours du foie gras – Enquête sur une expertise publique sous contrôle de l’industrie, Éditions Sentience, novembre 2006.

    On y apprend – sur l’exemple du foie gras et quelques autres – comment la recherche en bien-être animal est subordonnée aux intérêts des filières viande, avec l’appui du ministère de l’agriculture. L’ouvrage analyse les raisons structurelles conduisant à des expertises biaisées.

    Par la publication de cet ouvrage, Stop Gavage entend alimenter le débat citoyen sur la vocation de la recherche publique et obtenir que des réformes de fond soient entreprises afin d’assurer la probité des études scientifiques sur la condition des animaux dans les élevages.

    La question du bien-être animal doit échapper à l’emprise de ceux qui ont tout intérêt à ce qu’elle soit ignorée.

    2006-10-27 Lettre ouverte à Daniel Guémené, chercheur de l'INRA

    http://www.stopgavage.com/inra/index.php

  • L'Italie propose d'abolir l'expérimentation animale

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    Communiqué de presse - Paris. 18 décembre 2006

    Le mercredi 14 décembre dernier, le Palazzo Marini, à Rome, accueillait une conférence d'information sur la nécessité d'abandonner l'expérimentation animale et sur les engagements que le gouvernement italien a pris dans ce sens. En effet, le Programme de l'Union (présidée par Monsieur Romano Prodi) propose d'encourager la recherche ne faisant pas appel à l'expérimentation animale et d'abolir progressivement cette dernière (page 153 de ce Programme). Le ministre de l'Environnement, Monsieur Alfonso Pecoraro Scanio en personne, soutenait cet événement, a participé à la conférence de presse et a remis le Prix Pietro Croce, du nom de l'une des figures de l'opposition scientifique à l'expérimentation animale, Prix créé à cette occasion, en commémoration du récent décès de ce médecin chercheur.

    L'Italie sera-t-elle ainsi la pionnière en matière de recherche biomédicale véritablement scientifique ? De nombreux chercheurs admettent que l'expérimentation animale ait pu être utilisée "faute de mieux" mais démontrent que les résultats obtenus ne sont pas automatiquement transposables à l'homme. Au XXIe siècle, ces méthodes moyenâgeuses devraient donc être remplacées par les méthodes fiables, rapides et moins coûteuses mises au point dans les deux dernières décennies.

    L'initiative italienne est particulièrement pertinente à l'heure où le Parlement européen vient d'approuver le projet REACH qui propose d'évaluer la toxicité de plusieurs milliers de substances chimiques auxquelles nous pouvons être exposés. Il est regrettable que ce projet ait proposé seulement de "réduire" les tests sur les animaux, plutôt que de les "remplacer", alors même que l'un des responsables scientifiques de la Commission européenne déclare que les tests de toxicité sur les animaux sont "tout simplement de la mauvaise science". Qu'attendent les autorités concernées pour mettre la réglementation en conformité avec les possibilités techniques actuelles ?

    Claude Reiss, président d'Antidote Europe et ancien directeur de recherche au CNRS, était présent le 14 décembre à Rome, en compagnie de plusieurs chercheurs et médecins italiens et britanniques, opposés, pour des raisons scientifiques, à l'expérimentation animale, et oeuvrant pour une meilleure prévention en matière de santé humaine. L'événement était organisé par Equivita, l'un des partenaires européens d'Antidote Europe, et dont le président, Monsieur Gianni Tamino, est professeur de biologie à l'Université de Padoue et ancien député européen.

    Contact : Claude Reiss (33 (0)1 60 12 14 54) ; Fabrizia Pratesi (39 06 32 > 20 720) ; Hélène Sarraseca (33 (0)4 68 80 53 32)

    http://www.antidote -europe.org

    http://www.equivita .it

  • Les adultes végétariens auraient été des enfants intelligents

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    LONDRES (Reuters) 

    Les enfants dont le quotient intellectuel est élevé sont davantage susceptibles de devenir végétariens en grandissant, selon le résultats d'une enquête publiée sur internet par le British Medical Journal.

    Cette étude, réalisée sur plus de 8.000 hommes et femmes âgés de 30 ans dont le QI avait été mesuré quand ils avaient dix ans, montre que plus leur QI était élevé, plus grandes ont été leur chances de devenir ou de se dire végétarien à l'âge adulte.

    Pour chaque hausse de 15 points de QI, la probabilité de devenir végétarien augmente de 38%, affirme l'étude. Après ajustement pour tenir compte de facteurs comme la catégorie sociale et l'éducation, le lien demeure.

    Plus de 33% des hommes et des femmes de l'étude se décrivent comme végétariens mais disent manger de la viande blanche et du poisson.

    Seulement un peu plus de 4% sont de stricts végétariens et 2,5% sont végétaliens, c'est à dire qu'ils ne consomment aucun produit d'origine animale, que ce soient des oeufs ou des produits laitiers.

    Les conclusions de cette étude, affirme le Dr Catherine Gale, épidémiologiste à l'université de Southampton en Angleterre, vont dans le même sens que d'autres études montrant que les personnes qui sont plus intelligentes ont tendance à s'alimenter plus sainement et à faire davantage de sport.

    « Les végétariens ont tendance à avoir une tension moins forte, moins de cholestérol et ont un risque moindre de mourir de maladie cardiaques coronariennes », a ajouté le médecin.
     
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    http://www.latribun e.fr/info/ Les-adultes- vegetariens- auraient- ete-des-enfants- intelligents- ~-OFROE-GB- VEGERATIENS- ETUDE-20061215TX T-$Db=News/ News.nsf