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GHOST DOG - Blog végan abolitionniste, féministe universaliste, iconoclaste - Page 156

  • Massacre de Polytechnique

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     Commémoration à Paris, le mercredi 6 décembre 2006 à 19h, du massacre antiféministe de la Polytechnique à Montréal.

    Le 6 décembre 1989, un homme, Marc Lépine, fit irruption dans l'École Polytechnique de Montréal, armé d'un fusil-mitrailleur. Il pénétra dans une salle de cours, en fit sortir les hommes, hurla : " Je hais les féministes" et tira, tuant quatorze femmes, puis se suicida.

    On trouva sur lui un tract antiféministe ainsi qu'une liste de femmes connues qu'il voulait également assassiner. Au Québec et dans tout le Canada, cet événement marqua les esprits, et aida à prendre encore davanatage conscience de l'ampleur de la violence contre les femmes. Depuis lors, des féministes, à travers le monde portent sur leur vêtement un ruban blanc, qui témoigne de leur engagement contre la violence machiste et pour la paix entre êtres humains, femmes et hommes.

    Nous, "Encore féministes", nous le portons aussi. Comme chaque année. nous nous rassemblerons à Paris, le mercredi 6 décembre à 19h précises, place du Québec, à Saint-Germain-des-Prés. Nous disposerons nos banderoles, ornées de la phrase de Benoîte Groult : "LE FÉMINISME N'A JAMAIS TUÉ PERSONNE - LE MACHISME TUE TOUS LES JOURS". Nous dirons notre refus de la haine et de la violence machistes. À l'appel du nom des quatorze mortes, quatorze femmes déposeront des fleurs. Avec le concours de la chorale féministe les Voix rebelles, nous chanterons l'Hymne des femmes. 

    Nous vous invitons à vous joindre à nous, vêtu-e-s de noir, pour cette commémoration, et à diffuser cette information autour de vous. La cérémonie commence à 19h et dure moins d'une demi-heure : prière d'arriver à l'heure ! Ensuite, nous nous retrouverons pour dîner ensemble au Relais Odéon, 132 boulevard Saint-Germain. Nous préparerons la cérémonie le dimanche 3 décembre, de 15h à 18h, chez Carr's, pub irlandais, 1 rue du Mont-Thabor 75001 Paris, métro Tuileries.

    Réseau "Encore féministes"

    http://encorefeministes.free.fr/ 

  • Richard Doll rémunéré par l'industrie chimique ?

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    Par Pierre Melquiot

     

    Le chercheur britannique Richard Doll fut le premier à établir un lien entre le cancer du poumon et la consommation de tabac. Il travailla ensuite sur les risques potentiels liés à l'exposition professionnelle à des produits chimiques et au développement du cancer. Or il aurait été rémunéré par certaines sociétés de l'industrie chimique, soucieuses de ne pas voir de liens de causalité apparaître entre les produits chimiques et les cancers…

     

    Selon The Guardian (information reprise ensuite par Libération et Le Nouvel Observateur), Doll aurait été rémunéré par des sociétés de l'industrie chimique dans le même temps où ses recherches s'intéressaient aux éventuels effets cancérigènes de certains produits toxiques et chimiques sur la santé humaine.

     

    Né le 28 octobre 1912 à Hampton dans le Middlesex et décédé le 24 juillet 2005 à Oxford, Doll était médecin épidémiologiste. En 1969, il est nommé professeur à Oxford avant d'être anobli en 1971. Il sera également lauréat de la Royal Medal en 1986. Il participera directement à deux découvertes importantes : l'absence de relation entre le milieu socioprofessionnel et la survenue d'ulcères digestifs, et surtout le rôle du tabac dans la genèse des cancers du poumon.

     

    Il a mené des études sur les effets de la pollution chimique et toxique sur la santé humaine. Ses travaux sont d'ailleurs souvent repris par les détracteurs du projet européen REACH. Il a notamment travaillé sur les effets de l'agent Orange, herbicide utilisé par les Etats-Unis au Vietnam, et le chlorure de vinyle, composant du plastique.

     

    Or, d'après le journal anglais, au milieu des années 80, la société chimique américaine Monsanto a payé le chercheur en honoraires de conseil 1.128 euros par jour, alors qu'il effectuait des recherches sur le lien entre agent Orange (produit par Monsanto) et cancer. Il avait à cette époque conclu qu'il n'y avait pas de lien entre les deux.

     

    Par ailleurs, le journal signale que Richard Doll a perçu des honoraires de 22.188 euros de l'Association des producteurs chimiques et des groupes américain Dow chemicals et britannique ICI pour une étude sur le chlorure de vinyle dont l'étude montrait là encore l'absence de rapport entre chlorure de vinyle et cancer (à l'exception du cancer du foie), ce que contredit l'OMS.

     

    Le site adiu.fr affirme en outre que Richard Doll est même devenu « un consultant secret du secteur industriel de l'amiante et entre 1970 et 2001 il a soutenu que l'amiante n'était pas responsable des cancers professionnels constatés chez les travailleurs au contact des poussières d'amiante. » Le site ajoute qu'à 91 ans, il reconnaîtra « que la majorité des cancers étaient dus à des expositions à des produits chimiques. »

     
    Ces révélations soulèvent de nombreuses questions à l'heure ou le projet REACH fait l'objet de débats et que l'on annonce qu'il devra permettre de diminuer les risques de cancer liés aux produits chimiques. Or, selon l'Institut Turgot, qui voit en cette directive la plus néfaste de l'histoire de l'UE, se référant à une étude de Sir Richard Doll et de Sir Richard Peto, « la totalité de la pollution environnementale, dont les produits chimiques ne sont que l'une des sources parmi d'autres, n'est responsable que de seulement 2% des cas de cancer. » « Il paraît donc douteux que REACH ait même le moindre impact mesurable sur le taux de cancer. » Evidemment, si les révélations de The Guardian venaient à être confirmées, cela remettrait en cause, aussi, cette affirmation.
     
    http://www.actualites-news-environnement.com/
    20061209-chercheur-cancer-industrie-chimique.php 
  • Activistes anti-HLS en prison

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    Parce qu'ils se battent depuis des années pour la fermeture d'HLS (ce camp de concentration qui assassine chaque jour cinq cents animaux, soi-disant pour la science), mais aussi contre toutes les souffrances que subissent les animaux, les six membres du bureau de SHAC USA ont pris entre un et six ans de prison.

    POURQUOI ?

    Non pas pour avoir libéré des animaux ou cassé des fenêtres de labos, mais bien pour avoir violé l'"Animal Enterprise Protection Act". Tout cela parce qu'ils organisaient des manifestations.

    Soyons clairs : si aujourd'hui ils se retrouvent derrière les barreaux, c'est pour une seule raison : dehors, ils étaient EFFICACES et GÊNAIENT les tortionnaires.

    Voici les sites qui leur sont consacrés :

    www.supportlauren.com

    www.SupportJake.org

    www.shac7.com/dari

    www.JoshHarper.org

    www.AndyStepanian.com

    www.shac7.com/kevin

    Merci de prendre cinq minutes pour leur écrire un mot de soutien (chaque mail sera lu et gardé : à vous de prendre vos précautions) :

    Jake : lettersforjake@shac7.com

    Darius : lettersfordari@shac7.com

    Lauren : lettersforlauren@shac7.com

    Josh : lettersforjosh@shac7.com

    Kevin : lettersforkevin@shac7.com

    Andy : lettersforandy@shac7.com

    Pour les soutenir et en même temps aider les animaux, n'hésitez pas à leur dédicacer vos actions (tables d'infos, manifestations, etc.).

    Liens :

    http://www.shac7.com
    www.shac.net
    http://www.directaction.info/prison_shac7.htm

  • Royal, une première française

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    Pour la première fois de l'histoire française, une femme est la candidate officielle d'un grand parti politique pour l'élection présidentielle. 

    "Détail" rédhibitoire : Royal défend la corrida. 

    Et le PS, quand même. 

  • "Duras et le dahlia noir", par Lucie Poirier

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    Dans les derniers relents de mon enfance, j’ai vu le téléfilm The black dahlia à partir du roman de James Ellroy. Très vite, j’ai appris qu’être femme c’est être tuée.

    À l’adolescence, ils riaient, les garçons de la classe en disant : « Il l’a tuée et tuer c’est mettre à mort ».

    Car, comment, sans malaise, nommer ce que l’on fait avec malaise ? Ils disaient : « Je vais la mettre », « Je vais la mettre à mort, je vais la tuer ».

    Très vite, donc, j’ai su qu’être femme c’est être tuée sexuellement. J’ai su que la mort pour nous avait à voir avec notre sexe. Notre sexe vu, notre sexe caché, notre sexe exhibé, notre sexe tué.

    Très vite, j’ai su que j’avais le sexe dangereux.

    Puis, à l’Université, avec ceux qu’on appelait les grands auteurs, les grands peintres, les grands réalisateurs, j’ai su que ce sexe était associé au gouffre, au mystère, à la terreur, à l’enfer, à la fin du monde pour l’homme, mais que c’était toujours la femme, la perdante, la souffrante, la maltraitée, la fouettée, la torturée, la tuée.

    Très vite, j’ai su qu’en définitive, ce sexe menaçant et vide pour l’homme était sa calamité à elle, que ce sexe qui devait faire son pouvoir, faisait sa mort, que ce sexe qui menait de l’utérus à la vie lors de la naissance, les auteurs, les cinéastes, les artistes, lui connotaient la mort.

    Ils prétendaient que ce sexe donnait la mort et, justifiés par cette prétention, ils ont attisé le fantasme de la mort des femmes.

    « Le corps est sans défense aucune, il est lisse depuis le visage jusqu’aux pieds. Il appelle l’étranglement, le viol, les mauvais traitements, les insultes, les cris de haine, le déchaînement des passions entières, mortelles. » (Duras)

    Fanny Ardant, de noir vêtue, sur une scène vide, livre le texte de Marguerite Duras, La maladie de la mort, à la 5e salle de la Place des Arts à Montréal.

    Elisabeth Short, trouvée morte en 1947 et devenue objet de fascination sordide depuis lors, avait été surnommée « Black dahlia » à cause de sa chevelure, de ses vêtements et de son élégance.

    Faussement, on a déclaré que c’est à un tatouage qu’elle devait son surnom.

    Faussement, on a raconté qu’elle faisait de la prostitution. Lors de son assassinat, son hymen était intact, son meurtrier l’a déflorée avec violence.

    Mais, associer Elisabeth Short à la prostitution, c’est suggérer qu’elle était en partie responsable de sa mort.

    Car on entretient le préjugé que les femmes méritent la mort.

    « Vous vous dites qu’elle devrait mourir. Vous vous dites que si maintenant à cette heure-là de la nuit elle mourait, ce serait plus facile, vous voulez dire sans doute : pour vous, mais vous ne terminez pas votre phrase. » (Duras)

    Elle-même belle et fascinante, Fanny Ardant s’approche du public avec les phrases de Marguerite Duras qui exprime l’envie d’un homme pour une femme près de lui.

    Cette envie, trouble et complexe, traversée par l’observation et l’imagination, Duras la décrit avec un texte dont la conjugaison oscille entre le présent et le conditionnel, alors qu’Ardant la joue avec une attitude dont la précision comporte de la séduction et de la colère.

    La retenue de Fanny Ardant s’accorde avec l’ambiguïté de l’écriture de Duras ; la présence de l’une, l’écriture de l’autre suffisent pour déployer la polysémie. Qu’Ardant joue sur scène ou que Duras ait signé le texte, rien n’est résolu mais tout est là.

    « Elle vit toujours. Elle appelle le meurtre cependant qu’elle vit. Vous vous demandez comment la tuer et qui la tuera. » (Duras)

    Vendredi le 15 septembre, alors que Fanny Ardant sera encore à la Place des Arts pour La maladie de la mort, dans les cinémas commenceront les projections du film de Brian de Palma Le dahlia noir. Deux versions d’un meurtre d’une femme.

    Duras dit l’envie de la mort d’une femme pour un homme obsédé. Et, à partir des fabulations d’Ellroy, de Palma « glamourise » ce meurtre.

    Récupérer le viol, la torture et l’homicide perpétrés sur une femme pour en faire un divertissement cinématographie relève de l’ignominie. Favoriser l’excitation à travers le meurtre d’une femme, le présenter comme une fascination, c’est entretenir un plaisir misogyne qui n’aide pas à ce que cesse la violence faite aux femmes.

    Au siècle dernier, on entendait : « Un bon Indien est un Indien mort » ; depuis longtemps, et encore aujourd’hui, avec des gros titres choquants, des jeux-vidéos sadiques, des livres de série noire, des clips musicaux brutaux, des films sanglants, on sous-entend :« Une bonne femme est une femme morte ».

    http://www.sisyphe.org/article.php3?id_article=2395 

  • Le fantasme fasciste d'un Hitler végétarien

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    (Le texte ci-dessous a subi quelques modifications par rapport à l'original, afin de mieux refléter mes propres idées. Mes excuses à l'auteure ou l'auteur.)

    « Hitler n'a jamais été végétarien. Et les nazis n'ont jamais eu de politique de respect des animaux. Mais ils l'ont fait croire. Et ce mythe perdure jusqu'à aujourd'hui. Pourquoi les nazis ont-ils mis en avant qu'ils défendaient les animaux ? Pour la même raison qu'ils se prétendaient "socialistes". Afin de tromper les gens, de leur faire croire qu'ils étaient des "révolutionnaires" au service de la "communauté". On trouve ainsi un discours à la radio de Goering, le boucher, daté du 28 août 1933, où il attaque la vivisection et parle de la compassion des "aryens" pour les animaux depuis toujours, etc. Ce discours radiodiffusé suit une loi interdisant la vivisection en Prusse. Interdisant ? Absolument pas. En fait cette loi contenait tout un dispositif permettant de la contourner. La vivisection ne s'est jamais arrêtée en Allemagne nazie. Le journal médical britannique The Lancet a d'ailleurs constaté que cette loi interdisant soi-disant la vivisection n'était pas très différente d'une vieille loi anglaise de 1875. Qui plus est, une loi de 1931, datant d'avant la prise du pouvoir par les nazis, n'a jamais été abrogée. Elle précise que les tests sur les humains ne sont autorisés que si des tests sur des animaux ont été effectués au préalable. Ainsi les demandes officielles de tests se justifient par le manque de résultats provenant des tests sur les animaux, comme dans le premier cas officiel effectué par le docteur Sigmund Rascher pour du "matériel humain" à Himmler le 15 mai 1941 suite à des expériences infructueuses sur les singes.

    Toutes les recherches prouvent que les tests sur les nazis faits sur les humains s'inscrivent dans la continuité des tests sur les animaux. À Buchenwald et Auschwitz, les tests étaient menés simultanément. Eugene Kogon traite d'ailleurs le sujet dans ces oeuvres, et explique que les programmes de stérilisation des nazis provenaient de tests sur les animaux. L'Etat nazi n'a ainsi jamais interdit la vivisection. Ses campagnes en faveur soi-disant des animaux ne visait qu'à se donner une image rassurante à la population, dont la classe ouvrière possédait de grandes traditions progressistes malgré l'écrasement par les nazis de toutes ses organisations. Qu'en est-il de Hitler lui-même ? Hitler n'a jamais été un végétarien. Il n'a jamais choisi le végétarisme de manière éthique. Il a pratiqué une certaine forme de végétarisme en tant que diète à certains moments, en raison de problèmes de santé, à l'estomac. Malgré quelques propos qu'on lui attribue (notamment la comparaison d'un jambon à un cadavre) à certains moments, sa pratique n'a jamais été végétarienne. Le biographe de Hitler, Robert Payne, affirme clairement que le végétarisme de Hitler était une pure fiction, destinée à faire de lui un mythe, un ascète. On peut également citer Dione Lucas, femme très connue aux USA dans les années 50-60 pour avoir été la première à populariser la "cuisine", notamment par la suite à la télévision. Chef de cuisine dans les années d'avant-guerre dans un hôtel de Hambourg, elle eut Hitler comme client avant la seconde Guerre mondiale : celui-ci n'était pas végétarien. Citons également le témoignage d'Albert Speer, ami de Hitler et architecte, qui devait détruire Berlin et bâtir Germania, la nouvelle capitale du Reich.

    De toute manière, même à l'époque, les informations concernant le prétendu végétarisme de Hitler consistait en un vague n'importe quoi. Un article du 30 mai 1937 du New York Times parle d'un Hitler végétarien appréciant à l'occasion le jambon et rendant sa diète plus facile avec une quantité importante de caviar...

    Pourquoi cette image d'un Hitler ascétique et "végétarien fanatique" perdure-t-elle encore aujourd’hui ? Pourquoi le film allemand La Chute [mais aussi Max], qui tente de démystifier Hitler, en fait pourtant quand même un végétarien ?

    La vérité est que la fixation hystérique sur un Hitler fanatiquement végétarien est totalement idéologique. Elle fait partie [de la politique générale tendant à faire des gens des êtres] individualistes, libres mais sans responsabilité collective aucune, et en définitive insensibles à autre chose qu'à leur moi replié sur lui-même. [...] En faisant du nazisme un mal incompréhensible et bestial, c'est-à-dire "animal" [...], on échappe à une analyse [objective] du nazisme. Hitler n'était pas végétarien, et le fascisme [...], mal absolu, [n'est jamais que] le produit d'une société [...] refusant toute conception révolutionnaire. »

    http://veganrevolution.free.fr/articles1/hitler.html

  • Romain

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    " Le seul endroit au monde où l'on peut rencontrer un homme digne de ce nom, c'est le regard d'un chien. "

    ROMAIN GARY

  • Vegan Day à Paris le 31 octobre

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    Buffet, projection de courts métrages et présentation du film Earthlings

    Mardi 31 octobre, à 19 h 30, entrée libre

    Dans le cadre du Vegan Day, venez discuter et vous informer au Non-lieu : 72 bis, rue Philippe de Girard, 75018 Paris (Métro Max Dormoy ou la Chapelle).
    Merci de nous contacter pour confirmation, par mail ou téléphone : 01 45 59 04 35 antispe at no-log.org (remplacer "at" par @).

    Le "Vegan day", c'est quoi ?

    En novembre 1944, Donald Watson, un Anglais, fonda la Vegan Society, 100 ans après la Vegetarian Society (eh oui, 100 ans après !). Depuis 1994, afin de fêter cette création, de nombreux pays (Allemagne, Angleterre, Suisse, Australie, Canada, USA…) célèbrent chaque 1er novembre le « vegan day » ou « journée végétalienne ».

    En français, vegan désigne plutôt les végétarien(ne)s ou végétalien(ne)s boycottant au maximum* les produits issus de l'exploitation animale : le cuir, le lait, les œufs, les produits testés sur les animaux, les zoos… synonymes également de souffrance et de mort pour des milliards d’animaux dans le monde (plus d'infos ici).

    Programme

    Les pieds dans le plat ! - 20 min - 2006 - réalisé par le Collectif Antispéciste de Paris (merci Ivora !)

    Des discussions et réactions de passantEs lors d'actions antispécistes, mises en contrepoint avec des images d'élevages, d'abattoirs et de pêche. Ces images laissent entrevoir comment les arguments spécistes servent à justifier des positions confortables...

    La face cachée de la viande - 15 min - 2003 - de Maria Giannina Mura

    Nathalie et Jeff de l'Association pour l'Abolition de l'Exploitation Animale mènent une action politique de contre-information tous les week-ends dans les rues de Paris. Avec leur « Faunavision » (unité audiovisuelle portable), ils donnent à voir des documents vidéos sur la condition des animaux dans les élevages industriels, les abattoirs et les poissonneries. Des images qui choquent et qui interpellent les passantEs.

    Mais aussi : présentation d'un extrait de Earthlings (film), Cows with guns (dessins animé), Steven the vegan (sketche)...

    Et évidemment : le buffet végétalien ! Pâté campagnard, tartare d'algues, cookies, chocolat blanc, rochers coco et autres délices vous attendent, et que la bonne humeur coule à flots ! Si vous voulez amener une des vos spécialités**, n'hésitez pas !

    * "Au maximum", car la liste des produits animalement non éthique est malheureusement tellement longue, qu'il est quasi impossible de boycotter à 100% les produits issus de l'exploitation animale, qu'il s'agisse des additifs de synthèse testés sur les animaux, des médicaments, de la gélatine dans les pellicules photos, de l'oeuf dans le vin ou les jus de fruits, etc..

    Dans une société non spéciste, nous aurons enfin le choix ! Sur la question du boycott, lire le très intéressant Au sujet de la pureté de Françoise Blanchon.

    ** végétalienne, puisque c'est le Vegan Day, et afin que tout le monde puisse la partager.

    http://antispesite.free.fr/

  • In memoriam, Malibu

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    À mon brave petit compagnon de dix années,
    cent cinquante, et un jours.

  • Deep Throat : la vérité

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    Extrait de La Mondialisationdes industries du sexe. Prostitution, pornographie, traite des femmes et des enfants, éditions Interligne, 2004, p. 194-95, par Richard Poulin, professeur de sociologie à l'Université d'Ottawa.

    « Les témoignages 'explicites' de 'hardeurs' ne sont certes pas nouveaux. [...] Mais le plus pathétique est sans doute celui de Linda Boreman (1981), alias Linda Lovelace, la star du film culte Deep Throat - Gorge profonde - produit en 1972. Deep Throat est l'histoire d'une femme qui n'arrive pas à obtenir de satisfaction sexuelle, jusqu'à ce qu'un médecin (après examen approfondi) découvre son clitoris enfoui dans le fond de sa gorge. La hardeuse explore au cours de tout le film les 'caresses sexuelles buccales'.

    Gorge profonde a été un des premiers films pornographiques à obtenir une audience débordant les salles pornographiques. Il a défié les lois américaines sur l'obscénité et a été présenté dans des salles de cinéma 'ordinaires' ; il a ainsi participé à la 'libération' de la pornographie aux États-Unis et dans le reste du monde occidental. Il a fait de la pornographie un phénomène social acceptable qui ne pouvait être contesté que par des conservateurs, des groupes religieux et des femmes coincées. Près d'une décennie après la sortie du film, qui en a fait une vedette, la hardeuse publie son autobiographie, Ordeal (Épreuve).

    Elle y narre l'histoire du film et celle de son rapport avec son ancien mari et souteneur, Jack Traynor. Ce récit n'est pas une apologie de la liberté sexuelle, du sexe gratuit et du porno chic, mais celui de l'humiliation, de l'esclavage et de l'abus sexuel. Loin d'être consentante, Lovelace est la victime d'un mari proxénète brutal, qui, après l'avoir droguée et prostituée, la place devant les caméras sous la menace d'une arme à feu et la frappe sans la moindre hésitation.

    Afin de réussir les fellations du film sans s'étouffer, elle a dû subir un entraînement pour apprendre à avaler entièrement un pénis. Pendant les mois qui ont suivi, de nombreuses femmes ont été hospitalisées aux États-Unis, victimes de viols de la 'gorge' du fait que leurs petits amis ont tenté de leur faire réitérer à la maison l'exploit de Lovelace, dans un état second et sous la menace.

    Deep Throat a été tourné en 17 jours en Floride et a coûté 26000 dollars américains à réaliser. Il a rapporté à ses producteurs 600 millions de dollars, dont 100 millions en argent  comptant. Linda Lovelace est vite devenue la première superstar du show-biz pornographique, le symbole sexuel de la femme 'libérée'. En fait, c'est un viol à répétition qui a permis à la pornographie de sortir de son ghetto.

    Et son souteneur de mari ne lui a jamais versé un seul dollar pour ses 'prestations'. »

    http://www.socialsciences.uottawa.ca/soc/fra/profdetails....

    ***

    Inside Deep Throat, diffusé samedi 21 octobre sur Canal + à 23h25, la chaîne porno- et tauromaniaque.

    « Après trente ans de distanciation critique, nous étions en droit d'attendre d'un documentaire sur le fameux film Deep Throat qu'il donne à penser le pornographique comme paradigme de la violence exercée sur les femmes, la porno n'en étant jamais, en effet, que l'exacerbation spectaculaire.

    Or ce film est une exaltation continue de l'idéologie qui a permis de produire Deep Throat sans que jamais soit interrogée la logique du système qui l'a rendue possible. Sous le masque de la neutralité, divers intervenants racontent, avec une grivoiserie satisfaite, comment ils ont - avec un film à petit budget et sans acteurs professionels - contribué à la "libération sexuelle" des années 70.

    Nous, en tant que sujets sexués au féminin, n'entendons pas le concept de libération ainsi qu'il nous est montré dans ce documentaire : tout entier voué à la célébration de la sexcision* et de la sexualisation* sous les formes les plus appréciées des spectateurs .

    Le "génie" réalisateur du célèbre film est un ancien coiffeur convaincu du malheur sexuel des femmes condamnées, selon les confidences des clientes de son salon, à la triste position du missionaire dans l'amour ! Lorsqu'on lui offre une caméra, notre coiffeur se met en tête de LIBÉRER la sexualité de ces femmes. Il s'arroge le droit de décider de ce qui manque aux femmes : de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace, à savoir découvrir et pratiquer la fellation.

    Et c'est ici qu'entre en jeu l'héroïne de Deep Throat, l'actrice Linda Lovelace dotée, par le génie créateur de notre coiffeur, d'un clitoris artificiel au fond de la gorge lui permettant non seulement de jouir mais d'instruire le bon peuple américain de l'existence dudit organe (inconnu jusqu'alors des spectateurs, nous disent les sauveurs des femmes) et de l'orgasme clitoridien (inconnu aussi en 70). Bref, voici notre lascar propulsé au zénith par la grâce d'une gorge et d'un vit sucé ainsi qu'on ne le vit jamais (en tout cas sur écran géant).

    Le documentaire prend le spectateur(trice) à la gorge (pardon pour cet involontaire jeu de mots...) en le sommant de se ranger, soit du côté du joyeux drille qui a inventé "le plaisir" pour tous au prix d'un billet de cinéma ou du côté des affreux censeurs à la Nixon qui ont interdit le film pour obscénité.

    Faux dilemme et habileté remarquable du documentariste : choisir la liberté définie par qui détient les codes sexuels de la représentation ou refuser cette expression-là de la liberté au nom d'une idéologie puritaine. En dehors de cette apparente antinomie, point de salut. L'assujettisement sexuel du corps féminin et sa spécularisation anatomique ne sont jamais que l'autre visage de l'interdit d'exister du corps sensuel de la femme (toujours déjà rangée maman ou putain.)

    La manifestation la plus évidente du faux dilemme est le traitement réservé aux discours féministes sur le film et sur la vie de Linda Lovelace, laquelle est l'auteur d'un ouvrage, Ordeal, relatant les sévices qui ont accompagné le tournage du film. Tel est le piège de la neutralité voulue : réduire le discours critique et politique de la porno par de célèbres féministes comme Steinem et les faire basculer dans le camp des censeurs obtus aux côtés de Nixon et de quelque procureur hanté par l'obscénité.

    On peut se demander si la fonction de ce documentaire n'est pas d'empêcher toute réflexion sur la substance nourricière de la porno, à savoir un système où le phallus détient la production de la voix : la gorge de la femme ne servant qu'à recevoir le semen et le sémantique. Le film donne à voir ici dans sa littéralité comment le phallus produit l'aphonie des femmes.

    Les vétérans autosatisfaits de la "libération sexuelle" (ils ont osé montrer une pipe, osé filmer du cul, etc.) se trouvent fort marris d'avoir été censurés par les tenants de la moralité puritaine américaine. N'ont-ils pas tout fait pour leurs concitoyens ? Et dès lors ne sont-ils pas victimes, d'une part de la censure puritaine de la droite conservatrice, d'autre part de la pègre qui leur a pris tous leur sous, via les mafias diverses du capitalisme qui les ont réduits au silence.

    Le film porno était à l'origine, dans les années 70 - nous disent les protagonistes du documentaire - une innocente plaisanterie (où chacun et chacune aurait trouvé son compte) avant de devenir par la disgrâce de la globalisation, de la multiplication des vidéos, DVD et des circuits en tous genres, une industrie d'où feraient défaut le talent, l'invention, le dialogue et surtout l'esthétique. Qu'on se le dise !

    Soigneusement gommée du documentaire, la violence du viol (pourtant soulignée par Linda Lovelace à plusieurs reprises). On ne retiendra que les larmes de l'amie d'enfance qui, voyant Deep Throat au cinéma, comprend la déchéance de Linda, à jamais stigmatisée comme "gorge à bite".

    Ce documentaire fait apparaître comment la neutralité est nécessairement une adhésion à la source même de la domination (telle la Suisse qui, neutre pendant la guerre, garde l'or des nazis). »

    Michèle Causse, écrivaine, Contre le sexage, Paris, Balland, 2000.
    Katy Barasc, philosophe.