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Libération animale - Page 98

  • Si Cyrulnik pouvait penser...

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    Suite au déplorable article de Boris Cyrulnik (paru ce mois dans « Tribune juive » et condamnant l'admirable livre de Patterson Un Eternel Treblinka), dont on attendait mieux décidément après ses propos dans Si les lions pouvaient parler. Essai sur la condition animale (Gallimard, 1998), je mets à la disposition de notre éminent psychanalyste hexagonal divers articles de l’historienne Elisabeth Hardouin-Fugier prouvant à quel point les nazis étaient peu les amis des animaux qu’il prétend.

    J’ajoute que l’eussent-ils été, cela ne fait pas pour autant des défenseurs des droits des animaux des nazis, de même que ce n’est pas parce qu’Hitler portait une moustache que tous les moustachus s’appellent Hitler. Ce  genre de "raisonnement", partout entendu, est nul, irrecevable et diffamatoire.

    http://tahin-party.org/textes/ferry127-151.pdf

    http://tahin-party.org/textes/ferry.pdf

    * * *

    L'objet du délit, paru dans « Tribune Juive » :

    "COMMENT DESHUMANISER LES HOMMES"

    Dans son livre Un éternel Treblinka (Calmann-Lévy), l'historien américain Charles Patterson compare le traitement réservé aux animaux au massacre des Juifs dans les camps d'extermination. Retour sur un odieux amalgame.

    En 2002 paraît aux Etats-Unis Eternal Treblinka : our Treatment of Animals and the Holocaust (Lantern Books), de Charles Patterson. Il s'intéresse aux douloureux rapports entre l'homme et l'animal depuis la création du monde.

    Traduit et publié en France en janvier 2008, l'ouvrage soutient la thèse selon laquelle « l'oppression » des animaux sert de modèle à toute forme d'oppression, et la « bestialisation » de l'opprimé est une étape obligée sur le chemin de son anéantissement. Après avoir décrit le travail à la chaîne dans les abattoirs de Chicago, il note que Henry Ford s'en inspira pour la fabrication de ses automobiles.

    Quelques années plus tard, on devait retrouver cette organisation du « travail » dans les camps d'extermination nazis, où des méthodes étrangement similaires furent mises en oeuvre pour tétaniser les victimes, leur faire perdre leurs repères, et découper en tâches simples et répétitives le meurtre de masse de façon à banaliser le geste des assassins.

    L'auteur sait qu'un tel rapprochement est tabou. Pourtant, il dédie son livre à la mémoire d'Isaac Bashevis Singer auquel il emprunte une citation : « Les dirigeants de la planète sont persuadés que l'homme est au sommet de la création. Toutes les autres créatures furent créées uniquement pour lui procurer de la nourriture, des peaux, pour être martyrisées, exterminées.  Pour ces créatures, tous les humains sont des nazis ; pour les animaux, la vie est un éternel Treblinka » (« The Letter Writer »). 

    Le titre du livre est ainsi inspiré directement de cette nouvelle. Le prix Nobel de Littérature fut le premier à oser comparer le sort réservé aux animaux d'élevage et celui que les hommes ont fait subir à leurs semblables pendant la Shoah.

    S'inspirant de son combat, Patterson dénonce la façon dont l'homme s'est imposé comme « l'espèce des seigneurs », s'arrogeant le droit d'exterminer ou de réduire en esclavage les autres espèces, et conclut son essai par un hommage aux défenseurs de la cause animale. Difficile de ne pas être scandalisé par cette analogie.

    Pour autant, beaucoup d'observateurs en font valoir la justesse. « Il ne s'agit pas là d'une outrance irresponsable, souligne la philosophe Elisabeth de Fontenay, dans « Le Monde des livres » (11 Janvier 2008). L'auteur nous oblige à accompagner l'effroyable parcours qui aboutit à la tuerie des animaux de boucherie.

    Il veut nous obliger à prendre connaissance de cette violence banale, légale, que des directives encadrent, mais que sa technicité industrielle et son obnubilation par le profit rendent doublement inhumaine : vis-à-vis des bêtes qu'on transporte, qu'on parque, puis qu'on abat, et vis-à-vis des hommes qu'on exerce à l'insensibilité.

    On peut ne pas être d'accord avec cette manière emphatiquement analogique de dénoncer les pratiques de transport et d'abattage. Et pourtant, on aurait tort de reprocher à Patterson de banaliser la destruction des Juifs d'Europe. Il s'est instruit à Yad Vashem et ne cesse d'affirmer l'unicité de ce meurtre de masse. »

    S'il admet que les idées de l'auteur sont défendables, Boris Cyrulnik, quant à lui, considère l'analogie avec Treblinka extrêmement choquante. « Certes, il faut réformer les conditions d'élevage et je ne vois aucune raison qui m'inviterait à torturer les animaux.  Mais je ne veux pas que l'on compare mes parents à des poulets de batteries ou à des moutons ! »

    Définir l'animalité :

    Florence Burgat, directrice de recherche à l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), a consacré sa thèse à la définition de l'animalité dans la philosophie occidentale moderne et contemporaine.

    « J'ai beaucoup écrit sur la boucherie et n'ai jamais eu l'idée de faire la comparaison avec les camps d'extermination. Cela me semble à la fois inutile et risqué. Je comprends parfaitement le rejet que peut susciter ce livre, mais il convient de passer ce premier mouvement (...).

    N'est-ce pas notre devoir à tous de nous interroger sur les traitements industriels que nous infligeons aux animaux ? L'habitude d'utiliser les animaux à toutes les fins qui nous agréent  ne constitue pas un argument qui dispense de réfléchir à la portée des actes que cette habitude, notamment alimentaire, suppose. 

    A-t-on ainsi le droit de faire naître des animaux uniquement pour les engraisser quelques semaines dans les conditions que l'on sait  pour les manger, alors que tant d'autres choses nous sont proposées ?

    Il est fondamental que des voix jusqu'au-boutistes puissent s'exprimer, car elles donnent à réfléchir à un meilleur traitement des animaux au cours de leur exploitation, et au fait même de les exploiter. »

    Au final, l'ouvrage, s'il n'est pas le brûlot d'un illuminé, laisse un goût amer. Peut-être parce que le titre ne passe pas. 

    F. B.

    Boris Cyrulnik. Le psychanalyste, pionnier de l'éthologie animale et de la biologie des comportements, dénonce une comparaison abusive et une contre-vérité.

    Tribune Juive : L'analogie entre le traitement réservé aux animaux et celui des déportés est-elle nouvelle dans la littérature ?

    Boris Cyrulnik : Non. Marguerite Yourcenar a employé un raisonnement identique. Elle est la première à avoir fait cette comparaison : les êtres humains qui sont capables d'envoyer des animaux à la mort en groupe sont les mêmes que ceux qui envoient des hommes à Auschwitz ou Treblinka.

    Certains universitaires américains, Peter Singer en tête, soutiennent qu'élever les animaux en batteries revient à mettre des êtres humains dans des camps de concentration. Lévi-Strauss en a aussi parlé, mais de manière moins brutale. Pour lui, mépriser et tuer les animaux revient à détruire des vies humaines.

    Tribune Juive : Les nazis comparaient les Juifs à des animaux nuisibles...

    Boris Cyrulnik : Dans tout processus raciste, on commence d'abord par le langage : il faut déshumaniser ceux que l'on veut exterminer. Les nazis disaient : « Les Juifs sont des rats qui viennent manger notre pain », « des vipères qui mordent le sein qui leur a donné le lait », ou des « renards rusés ». Si l'on déshumanise les êtres humains, il devient moral de les exterminer.

    La suite logique, ce sont les lois antijuives qui rendent leurs conditions d'existence plus difficiles. Cette analogie qui consiste à comparer les animaux avec des êtres humains que l'on voulait exterminer, c'est une démarche nazie. Du reste, beaucoup de nazis étaient végétariens.

    Tribune Juive : Comment se comportaient-ils avec les animaux ?

    Boris Cyrulnik : Les nazis étaient très gentils avec eux. D'ailleurs, il y avait des lois de protection des animaux, mais pas de lois protégeant les Juifs, les Tsiganes, les homosexuels et les Slaves. Hitler était constamment entouré d'animaux.

    Et en France, lorsque le gouvernement de Vichy a promulgué une loi pour arrêter les enfants et les condamner à mort, il était spécifié que « si les parents ont des animaux, il faudra les confier aux voisins ».  

    On peut massacrer tout un peuple en moins de trois ans, soit sept adultes sur dix, et neuf enfants sur dix, tout en étant très protecteur envers les animaux. La comparaison de Charles Patterson est abusive. Elle est fausse historiquement et choquante humainement.

    Propos recueillis par F. B.

  • Conférence de Gary Francione à Paris

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    Le professeur Francione donnera une conférence portant sur sa théorie des droits des animaux lors d'un colloque parrainé par le Collège International de Philosophie et par l'Institut Veolia Environnement à Paris, le lundi 14 avril 2008.

    Vous êtes priés de vous inscrire à l'avance. Contactez M. Hicham-Stéphane Afeissa (afeissa.hs@wanadoo.fr).

  • Requins, pour qui sonne le glas : " Les Seigneurs de la mer", actuellement au cinéma

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    J’ai enfin eu le temps d’aller voir le film de Rob Stewart Les Seigneurs de la mer, sorti depuis le 9 avril 2008. AVES FRANCE vous conseille ce film révoltant. Entendrez-vous le cri d’alarme de Rob Stewart et de Paul Watson de la Sea Shepherd qui hurlent : « Ouvrez les yeux ! » ?

    Rob Stewart est passionné par les requins depuis son enfance. Biologiste, il est également photographe sous-marin et nage avec les requins, ces animaux mystérieux et craints par les hommes, à cause de l’image véhiculée par les médias et certains films d’horreur.

    Mais Rob va assister à la disparition des requins. Le marché des ailerons de requins sonne le glas de cette espèce, qui contrairement aux baleines ne bénéficie d’aucune protection. Le trafic d’ailerons de requins est tellement lucratif que les gouvernements ferment les yeux, que les mafias se mêlent de ce commerce et que leur protection devient un dangereux périple.

    Rob Stewart va donc rejoindre l’équipe de la Sea Shepherd, association admirable qui lutte contre ce massacre. Avec le capitaine Paul Watson et son équipe, ils vont dénoncer ce trafic et l’indifférence des pouvoirs publics, des dernières réserves du Costa-Rica jusqu’aux îles Galapagos en passant par le Guatemala.

    Paul Watson est considéré par certains comme un pirate, comme un fou qui donnerait sa vie pour mettre un terme à la pêche illégale des baleines et des requins. Mais la vision horrible des massacres des requins ne devrait pas laisser le public indifférent face à ses actions.

    Les requins sont traqués même dans les sanctuaires. On les pêche, on coupe leurs ailerons, puis on les rejette à la mer où ils vont mourir. Mais la disparition programmée de ce super prédateur des mers pourrait bien sonner le glas de l’espèce humaine à long terme, puisque nous perturbons ainsi tout l’équilibre sous-marin.

    Rob Stewart signe un film documentaire et militant, en nous priant d’ouvrir les yeux avant qu’il ne soit trop tard. Suffira-t-il pour que le public prenne conscience de la gravité de la situation et, enfin, demande la sauvegarde de cette espèce ? Il faut sauver les requins !

    Les seigneurs de la mer (le site du film)

    Christophe Coret

    http://www.aves.asso.fr/article.php3?id_article=679

  • Concert classique en l'honneur de Gary Francione

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    Ce Concert sera donné en l'honneur et en la présence du professeur Gary Francione (juriste spécialiste dans les droits des animaux).

    La recette de ce concert sera consacrée à la lutte contre l'expérimentation animale et contribuera également à aider un refuge.

    http://www.michele-scharapan.com/

  • Sarkozy le Tauromaniaque : honte sur les amateurs de torture

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    C'est une nouvelle qui évidemment va réjouir les aficionados. En date du 8 janvier, Cédric Goubet, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, a adressé un courrier aux associations anticorrida, dont la SPA, qui demandent que l'entrée aux arènes aux mineurs de moins de 15 ans (ou 16 ans, c'est selon) soit interdite.

    La réponse présidentielle est non et l'argumentaire avancé est le suivant :

    « La corrida est une tradition à laquelle sont attachés nos compatriotes dans certains territoires français. Ignorer cette tradition serait considéré par ces populations comme un affront et un déni de leur identité. Nous ne pourrons faire évoluer la corrida sans l'adhésion de tous car opposer une partie de la communauté nationale à l'autre serait la pire des politiques. »

    « C'est une excellente nouvelle », lâche André Viard. L'homme de « Terres taurines » s'est débrouillé pour mettre la main sur ce courrier. « Par quelques indiscrétions, on se doutait que la décision serait celle-ci. »

    Cette satisfaction est partagée par Pierre Martin, président de la commission taurine montoise. « Cette décision me semble tout à fait logique. La corrida fait partie de notre culture et de nos traditions qu'on ne cherche pas à imposer aux Français du Nord. »

    « Ils reviendront à la charge. »

    « Nous avons bien compris la manoeuvre qui consiste à tenter de tarir la source en interdisant les corridas aux enfants et aux adolescents », poursuit André Viard. « Pour autant la demande des anticorrida ne repose sur rien. Ils disent que les corridas sont traumatisantes. Mais que dire de certains jeux vidéos ou séries télé. »

    Dans le but de démontrer qu'« aucun enfant n'a jamais été traumatisé par une corrida », le milieu taurin français a décidé de créer un observatoire des cultures taurines. L'annonce de sa création sera faite aujourd'hui à Arles. « Les enfants ne sont qu'un axe de recherche, l'observatoire servira à d'autres choses. »

    Autre nouveauté annoncée aujourd'hui : l'organisation durant chaque feria d'une journée de revendication à l'instar de ce qu'a fait le CRAC (Comité Radicalement Anticorrida) cet été.

    « Les anti vont revenir à la charge, c'est une évidence », estime André Viard. « Ce mouvement animalitaire veut faire reconnaître l'animal comme un être sensible et donc interdire complètement les corridas. » Une interdiction nécessiterait un vote des parlementaires, il est probable qu'ils partagent sur la question le positionnement du président de la République.

    http://www.sudouest.com/130408/toros.asp?Article=190108aP1741457.xml
  • Saisie du Sea Shepherd...

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    La Garde côtière canadienne a arraisonné et saisi le navire de la Sea Shepherd Conservation Society, le Farley Mowat, afin de procéder à l'arrestation de son capitaine et du capitaine en second pour violations présumées du Règlement sur les mammifères marins (RMM) du Canada.

    Ah non, l’on ne tarit pas d’éloges à l’égard de Watson et des plus radicaux du mouvement de libération des animaux. Libération des animaux, je répète l’expression car il semble que les journalistes de la pensée dominante se trouvent dans l’impossibilité de rappeler les motifs pour lesquels des individus deviennent des militants au nom des animaux.

    Certains de nous écrivent à nos vains politiciens qui viennent justement de réaffirmer leur nullité en votant la loi S-203, offrant ainsi aucune autre protection aux animaux de ce beau pays. À noter que le NDP et quelques libéraux auront voté contre, mais passons. D’autres, osant braver la bestiale et imbécile cruauté de l’être humain, envoient leurs lettres et leurs opinions judicieusement filtrées par nos médias.

    Mes amis du Devoir voudraient le changement, mais pas l’agitation qui va avec. Du bruit des manifestations, des paroles fortes, de la rébellion et de la résistance, ils n’en veulent point. Préfèrent-ils la détresse assourdissante de ces chats et de ces chiens torturés en Asie pour de la soupe et de la fourrure, ou le gémissement d’agonie des truies et des verrats découpés et brûlés vifs dans nos abattoirs.

    Préfèrent-ils le son strident des baleines et des phoques qu’on harponne et qu’on matraque inlassablement. C’est toute la Nature qui crie contre l’homme. De ces bruits là, surtout, ils n’en veulent rien entendre. Ils n’en veulent rien parler, encore moins écrire.

    De ces médiocres esprits qui s’attardent sur les mots pour mieux nier les tragédies de ces milliards de créatures sensibles, il n’y en a que trop. S’il est difficile de vaincre la cruauté envers les animaux, c’est précisément parce qu’il n’y a pas assez de gens comme Watson qui depuis 30 ans assiste, impuissant, à tous les massacres possibles contre le genre animal. Impatients, vous dites !

    Cette humanité malsaine qui justifie les pires abominations serait bien implorante, si on lui fait faisait subir ces traitements. Et ces pleutres d’expliquer au peuple que la pitié n’est que pour les humains. Je les ai entendus parler, ces tueurs de phoques, l’autre jour à la télévision, ils émettaient des sons qui rappelaient le langage humain. Comme ils le disent avec si peu de mots, ces sauvages aiment l’abattage de milliers de phoques, c’est un style de vie qui fait leur identité.

    Comment puis-je vous faire évoluer vous et vos progénitures carnivores ? Je me le demande tous les jours, en étant gentil ? Qu’un mouvement de libération animale, soit marginal, ce n’est pas un argument pour démontrer son inutilité. Tous les mouvements de l’Histoire, pour la justice et pour le progrès social sont marginaux. Comment pourrait-il en être autrement ?

    En fait, beaucoup aspirent à ne faire partie ni du club de Steven Guilbeault, sans doute très agréable autour d’une tasse de thé, ni de celui de Louis Gilles Francoeur dont le métier maintenant est de caricaturer le mouvement de libération des animaux et d’ignorer ses bases morales profondes et cohérentes.

    Aucun défenseur des animaux ne prônerait la violence envers les humains et le vandalisme ne semble pas une solution pour arriver à attirer la sympathie du public. Que reste-t-il donc face à la vraie terreur ? Je parle de celle des gouvernements et des industries qui stigmatisent les activistes et intimident tous ceux et toutes celles qui sont une menace à leurs manipulations et à leur sauvagerie contre l’homme, l’environnement et les autres créatures de cette planète.

    Demandez à Gabriel Villeneuve, en proie à une répression judicaire pour avoir organisé des manifestations contre des partenaires de Huntington Life Sciences (HLS), un labo qui fait des tests sur les animaux. Demandez aux activistes de Stop Huntington Animal Cruelty (SHAC) qui purgent de lourdes peines de prison aux Etats-Unis pour avoir créer un site Internet contre HLS ! Il est urgent que les différents mouvements pour la justice et tous les groupes pour le progrès social s’unissent et comprennent qu’ils ont des intérêts communs à défendre.

    www.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2008/04/12/002-saisi_Farley_Mowat.asp

     

    David Ruffieux


    Article du devoir «Les écoterroristes: des impatients marginaux et anti-humanistes»

     www.ledevoir.com/2008/04/12/184768.html

    http://www.cmaq.net/fr/node/29788

  • AVES : " Mexique : biodiversité à vendre !"

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    Samedi 12 avril 2008 par Sylvie CARDONA

    Le Mexique possède une faune et une flore remarquable, parmi les plus riches de la planète. Le trafic d’espèces menacées y est malheureusement florissant, contrôles et sanctions sont insuffisants à endiguer le désastre. Certaines espèces sont déjà en voie d’extinction...

    Le trafic d’espèces sauvages au Mexique semble si florissant que la plupart des experts prédisent l’extinction de certains espèces avant 2030. La moitié des 22 espèces de perroquets est en voie d’extinction et seuls 300 couples d’Ara macao ont pu être dénombrés. Pourtant, ces oiseaux se retrouvent sur les marchés de la capitale et d’autres grandes villes pour y être vendus. Les vendeurs ne se cachent guère. Derrière les cages de canaris, de chiots et de chatons, l’un deux propose à la vente un aigle pour 200 dollars et un aquarium où s’agitent une douzaine de petites grenouilles jaunes vendues 5 dollars pièce. La vente d’espèces menacées est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 9 ans de prison. Cela n’empêche guère les vendeurs de proposer des animaux tels que des tarentules, des singes araignées et des iguanes noirs.

    Les autorités ne disposent pas de chiffres précis quant aux ventes d’animaux protégés. 500 inspecteurs doivent se répartir le travail (outre les espèces menacées, la déforestation et l’application des lois environnementales entrent dans le champ de leurs compétences) pour un salaire mensuel de 750 dollars... Le budget du service est insuffisant et le territoire mexicain trop vaste pour si peu d’hommes.

    Le Mexique fait partie des 15 pays où se concentre la plus grande part de la biodiversité mondiale. Comme dans d’autres pays, le trafic d’espèces menacées occupe le troisième rang derrière celui de la drogue et des armes. Chaque année, ce sont entre 15000 et 23000 animaux qui sont illégalement capturés pour être vendus au Mexique ou exportés. Seule une cinquantaine de personnes sont arrêtées par an.

    60 sites majeurs dans le trafic d’espèces ont été répertoriés au Mexique et font l’objet d’une surveillance particulière. Au sud et à l’est, le commerce d’espèces protégées touche surtout les jaguars, les oiseaux chanteurs, les singes araignées, les crocodiles et autres reptiles, et de rares orchidées.

    Au nord et au centre du pays, ce sont les antilopes, les chèvres des montagnes, lynx, pumas, orchidées, palmiers et cactus qui paient un lourd tribut.

    Les oiseaux de la famille des perroquets sont sur le point de disparaître tant la demande est forte pour ces oiseaux au plumage coloré. Pour un animal qui parvient à l’acheteur, 4 autres meurent durant la capture et le transport, sans compter, pour les oiseaux, les dommages collatéraux comme la destruction des nids et des œufs.

    Une étude publiée en 2007 par l’association Defenders of Wildlife révèle que certains espèces auront totalement disparu du Mexique d’ici 10 à 15 ans.

    Les vendeurs sont prêts à risquer beaucoup pour de l’argent. Le gouvernement doit avant tout éduquer la population et sensibiliser les amateurs d’animaux exotiques dont les caprices et envies aliment le trafic d’espèces menacées. Une campagne pourrait être lancée cette année. Cela suffira-t-il à sauver la faune et la flore du Mexique ? Nous en doutons...

    Sylvie CARDONA

    Co-Fondatrice d’AVES FRANCE
    Chargée de mission
    Adresse de contact : Mairie de Dornes
    Bureau local AVES FRANCE - Nièvre
    A l’attention de Sylvie Cardona
    58390 Dornes
    sylvie.cardona@aves.asso.fr
    Tél. : 06.28.08.23.46

    http://www.aves.asso.fr/article.php3?id_article=676

  • Qu'attend Pierre Rabhi pour devenir vegan ?...

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    Rencontre avec Pierre Rabhi, éveilleur de consciences

    Environnement, économie mondialisée, éthique: peut-on faire cohabiter ces valeurs?

    Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observaient, impuissants, le désastre. Seul le petit colibri s’active, allant chercher quelques gouttes d’eau dans son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d’un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit: « Colibri! Tu n’es pas fou? Tu crois que c’est avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu? » « Je le sais, répond le colibri, mais je fais ma part. » Pierre Rabhi, La part du colibri, l’espèce humaine face à son devenir... « Telle est notre responsabilité à l’égard du monde car nous ne sommes pas totalement impuissants si nous le décidons » (ibidem).

     ***

    Le 12 avril dernier, à Paris, Nature & Découvertes et le magazine Terre Sauvage ont organisé dans le cadre de leurs rencontres « Grands Témoins de la Nature », une conférence grand public avec Pierre Rabhi en invité principal, et, en tant que discutants : Yves Cochet (Les Verts, député de Paris, ancien ministre), Pierre Siquier (dirigeant de l’agence de communication Ligaris et vice-président de la fondation Nicola Hulot), et Bernard Giraud (Resp. développement durable du groupe agroalimentaire Danone).

     

    La discussion y a été structurée autour de trois reportages mêlant questions environnementales, économiques et sociétales.

    Homme sage et rare, écologiste par conviction, Pierre Rabhi est aussi philosophe[1], écrivain, conférencier, expert de renommée internationale dans la lutte contre la désertification, pour la salubrité et la sécurité alimentaires et pour l’agroécologie[2].

    L’agroécologie, dont il a mis en place les méthodes agricoles respectueuses de l’environnement, vise à adapter l’agriculture aux particularités des milieux cultivés et à tirer profit des potentialités offertes par la Nature, sans piller cette dernière ni adopter des pratiques prédatrices.

     

    Pierre Rabhi est également le fondateur du mouvement Terre et Humanisme[3], qui développe sa pensée et organise des séminaires et formations sur l’agroécologie.

    Mais il se définit avant tout comme paysan :

    « Paysan, étymologiquement c’est celui qui tient le pays et qui est tenu par le pays. Il y a comme une étreinte : on tient et on est tenu. Et c’est cette étreinte que j’ai avec un morceau de terre ardéchois depuis 45 ans. »

    « Je suis devenu écologiste à partir du moment où j’ai vu quelles étaient les pratiques agronomiques dominantes ... c’est-à-dire que la terre est devenue un substrat dans lequel on met des produits pour que ça produise, et le côté approche pratiquement sensible, sensorielle, de l’être humain avec la terre qui le nourrit a été rompu, et j’ai compris que le seul avenir que puisse avoir l’humanité, c’est de se réconcilier avec le Vivant. [...] Toute ma vie a été ce défi du retour à la terre, sur une terre très difficile du sud de l’Ardèche dont personne ne voulait. Cela a été comme un chemin initiatique dans lequel on se dit : est-ce que je peux démontrer, expérimenter, mettre en évidence le fait qu’un autre comportement est possible  ? ».

    Pour Yves Cochet, Pierre Rabhi fait partie des personnes qui constituent les sources d’inspiration de l’écologie politique. Pour B. Giraud (Danone), il est un « éveilleur de consciences » au même titre que Mohamed Yunus, prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grammeen Bank, spécialisée dans le microcrédit accordé aux plus démunis.

    Car la pensée de Pierre Rabhi ne se limite pas à ses convictions environnementales ni à ses pratiques agronomiques ; C’est un autre modèle de société qu’il préconise, basé sur les idées de modération, d’éthique, de convivialité et de partage.

    Pierre Rabhi : « Je suis pour une civilisation de la modération et non pas pour une civilisation du toujours plus. Parce que le toujours plus veut dire que le pillage de la planète est accéléré. [...] Et par ailleurs, ce que je constate, c’est que ce manque de modération, il n’instaure absolument pas de la joie ni du bonheur chez les gens ; on est dans un dilemme : on devrait être heureux parce qu’on a tout, et finalement une dimension manque, qui est celle de la joie, parce que ça ne s’achète pas. »

    Le premier reportage diffusé concerne l’agriculture productiviste hors-sol ; Son sujet : la culture intensive sous serres et au goutte à goutte (eau chargée en engrais et traitements divers) de tomates à Almeria en Espagne.

     

    Outre les méthodes de culture, le film a mis en évidence un certain nombre d’effets pervers liés à ce mode de production : paysages défigurés par des alignements de serres sur des kilomètres, pollution du sol et de la terre par les intrants chimiques utilisés malgré le retraitement des eaux de rejet, conditions de vie très dures des travailleurs saisonniers immigrés employés dans ces entreprises ; et grâce à une politique des transports favorable (très faible impact des coûts de transport par route, dans le calcul de prix de revient des tomates), inondation du marché européen par ces tomates à faibles prix de vente, au détriment de productions locales jugées économiquement moins compétitives.

     

    Ce sont ces tomates calibrées, sans goût, mais peu chères, que l’on retrouve toute l’année dans les linéaires des grandes surfaces, ou bien proposées par la restauration de masse.

     

    Car le hors-sol permet de s’affranchir de la saisonnalité des fruits et légumes et de produire en grande quantité et à bas prix un produit standardisé et banalisé.

     

    Mais pour Yves Cochet, « dans moins de dix ans, le monde va changer totalement. Non pas parce que les gens ont des projets politiques merveilleux de fraternité ..., mais à cause de [la] raréfaction des matières premières, [dont le pétrole], et il y aura une relocalisation nécessaire de l’économie. Ce type d’aménagement du territoire et de distribution est condamné dans les dix ans qui viennent. »

    Pierre Siquier : « dans nos civilisations européennes, il faut qu’on nous explique et il faut que les politiques aient un courage politique pour dire que le prix de l’énergie va doubler. Il y a donc une espèce de changement de civilisation qui ne passera que par une explication et une information sur les conséquences de votre comportement personnel. »

    B. Giraud ajoute : « Ce n’est pas que le transport, c’est l’ensemble des externalités qui n’est pas pris en compte aujourd’hui dans le coût de production. L’ensemble de la supply chain, c’est-à-dire la production mais aussi les fournisseurs, raisonne encore ainsi, selon les termes actuels de l’économie. »

    Pierre Rabhi, atterré par ces méthodes agricoles et économiques prédatrices leur oppose celles - plus douces mais tout aussi efficaces - de l’agroécologie :

    « [Il y a] un potentiel existant, qui est d’une puissance extraordinaire : il existe des plantes capables de résister à 9 mois de sécheresse ! Et il n’y a aucun laboratoire au monde, Monsanto y compris, qui pourra créer quelque chose qui a été prouvé au long des millénaires, qui s’est adapté aux milieux et qui est devenu d’une performance absolument sans égale ! »

     

    Il propose donc à titre d’alternative aux méthodes actuelles, de :

     

    « - [dresser] un véritable inventaire des ressources telles qu’elles existent ; ...

    - améliorer les façons culturales, c’est-à-dire donner la possibilité à ces espèces de démontrer toutes leurs performances ;

    Et on augmente ainsi la quantité de production d’une façon telle que l’on résoudra le problème de la faim [dans le monde] ».

    Optimisme que B. Giraud (Danone) souhaite néanmoins tempérer :

    « Quand on regarde l’Afrique, bien sur on peut dire qu’on va revenir aux écosystèmes, mais aujourd’hui, 50% de la population mondiale est urbanisée. Il faut prendre le monde tel qu’il est avec ses difficultés, et c’est dans ce monde-là qu’il va nous falloir trouver des solutions ...

     

    Et si le système actuel était si mauvais, les choses seraient beaucoup plus simples : bien sur on peut dire que l’évolution des modes alimentaires dans les pays développés depuis 30 ans a eu un certain nombre d’impacts négatifs, tels que l’extraordinaire croissance de l’obésité, liée à des changements d’habitudes de vie ; mais c’est aussi autre chose : il n’y a qu’à regarder l’espérance de vie : on vit de plus en plus longtemps.

     

    C’est le mélange de tout ça : on doit changer mais on est dans cet horizon de confort et ça n’oblige pas forcément les gens à changer. »

    Et c’est là précisément que se situe le point de discorde irrémédiable entre écologistes et acteurs du monde économique :

    Quand ces derniers ne parlent que d’ « adaptations nécessaires » à réaliser dans le cadre du système actuel pour dépasser la crise environnementale qui s’amorce, les premiers n’envisagent pas d’autre solution possible qu’un changement radical non seulement de l’économie, mais de la société toute entière. Alors, adaptation du modèle actuel ou changement radical ?

     

    Pierre Rabhi : « Qu’on ne parte pas sur une ambiguïté : quand on établit des systèmes hyper productifs, avec la problématique de l’alimentation, il faut aussi intégrer dans la réflexion les effets sur l’environnement et sur le patrimoine nourricier (ce sont les systèmes vivants, l’eau, etc.).

     

    Dans ces grands systèmes là, le sol est mort. Donc il faut toujours intégrer dans la question alimentaire la sauvegarde et la régénération du patrimoine nourricier. C’est notre démarche à Terre & Humanisme.

     

    Car si le patrimoine fondamental, celui qui permet de faire pousser les plantes dans les conditions les plus naturelles possibles, on va lui chercher des complications alors qu’il existe des espèces adaptées à des situations totalement incroyables, des coûts écologiques et réels s’ensuivront.

     

    Ce patrimoine, au fur et à mesure, se dégrade et aura de moins en moins de capacité à nourrir les populations. [Et au final,] cette surproductivité est négative !

    Elle est totalement négative par le fait même qu’on porte atteinte à ce patrimoine qui devrait être inaliénable, qui ne devrait pas figurer dans la spéculation, et qui, part en même temps qu’il produit des dollars. »

    André Gorz, autre pionnier de l’écologie politique ne disait pas autre chose !

    (Pour s’en convaincre, se reporter à son excellent recueil Ecologica, paru chez Galilée en janvier 2008.


    Deuxième reportage proposé à l’assistance : il concerne cette fois l’élevage hors sol de poulets de chair en Autriche.

     

    L’activité de la société présentée débute avec la ponte des œufs - les futurs poulets - et se poursuit jusqu’à la commercialisation des poulets entiers ou en découpe en grandes surfaces. Les différentes étapes de la vie d’un poulet d’élevage intensif sont :

     

    - Dans un premier hangar sont rassemblées les poules de reproduction auxquelles sont associées des coqs (avec un ratio établi de coqs destinés à féconder un nombre de poules déterminé). Les œufs pondus sont récupérés et mis en couveuse ; puis ils seront scannés, et, premier gâchis, les œufs non fécondés seront systématiquement détruits, les autres resteront dans les immenses couveuses électriques jusqu’à l’éclosion.

     

    - Dès la naissance, les poussins sont récupérés en sortie d’éclosoirs sur des chaînes automatisées et transportés dans un nouveau hangar où ils seront engraissés quelques semaines.

     

    -          Puis, les poulets sont capturés, entassés dans des cages et transportés jusqu’au lieu d’abattage. Raffinement suprême, un représentant de l’abattoir nous explique que les locaux sont éclairés avec une lumière bleue que les poulets ne voient pas, pour ne pas qu’ils stressent trop ... car cela nuit à la qualité de la viande !

     

    -          Les poulets sont sortis des cages, accrochés par les pattes à une chaîne entièrement mécanisée ; ils seront successivement étourdis, égorgés, plumés, vidés, découpés s’il y a lieu, et emballés !


    Pierre Rabhi résume bien le malaise ressenti par l’assistance à l’issue du visionnage de ces images parfois dures : « Voir ces images là, ni la raison, ni le cœur, ni l’esprit ne peuvent donner de réponse ... c’est presque métaphysique quelque part ... l’animal est tout de même le compagnon que l’humanité a eu depuis les origines ! ... Aujourd’hui on en arrive à ne plus du tout percevoir dans ces créatures, des créatures, mais simplement de la protéine, de la protéine sur pattes... Je trouve que c’est totalement indigne de l’humanité. »

    Pour autant Pierre Rabhi n’est pas un apôtre du végétarisme, contrairement à la primatologue anglaise Jane Goodall.

    Lui-même consomme un peu de viande car il estime que son organisme en a besoin, et il laisse au libre arbitre de chacun, le choix de consommer ou non des matières carnées.

     

    « Nous sommes des prédateurs qu’on le veuille ou non. C’est simplement le problème de la prédation humaine qui outrepasse la nécessité. Vous ne pouvez pas comparer [la prédation humaine à celle des animaux] : le lion mange l’antilope, mais il n’a pas de stock d’antilopes, ni de banques d’antilopes, c’est ça la différence ! Si nous répondions strictement à nos nécessités et besoins, ces besoins sont totalement légitimes. »

    Ce qu’il fustige néanmoins, c’est cette promotion de la consommation de viande qui a été faite depuis une trentaine d’années, provoquant une inflation de la demande et la création de ce type d’élevages où « il faut produire le maximum de protéines dans le minimum de temps et d’espace ; ce qui fait le confinement et cette concentration ».

    Par ailleurs, pour doper la croissance des animaux de chair, on va avoir recours à l’agriculture intensive, notamment du maïs, lequel nécessite 400 litres d’eau pour 1 kg de grain récolté.

     

    Encore une fois, les coûts environnementaux, non répercutés dans le prix de vente de cette viande, sont énormes : épuisement des sols cultivés, pollution des sols, sous-sols et des nappes phréatiques par les intrants utilisés et les épandages des lisiers, consommation de grandes quantités d’eau.

     

    Tout cela pour produire, une viande abondante et peu chère, au détriment de ses qualités nutritives et qualitatives, mais surtout au détriment du respect de la vie animale, de l’éthique.

    Ces méthodes hors sol s’opposent radicalement à la culture et à l’élevage biologiques. Pour Yves Cochet, « il vaut mieux de la nourriture saine et de qualité que de l’alimentation productiviste. Du point de vue de l’agriculture française, cela suppose des changements pratiques et de structures. ». Mais, relève-t-il, « il y a 10 ans, il y avait plus de surface agricole utile en bio qu’il n’y en a actuellement. Il y a beaucoup de demande alimentaire bio mais l’offre est faite plutôt par les importations d’Allemagne, d’Italie, il faudrait donc qu’il y ait plus de producteurs. »

    Encore une fois, la volonté politique manque pour organiser la filière biologique et surtout pour lui accorder la place qui lui revient dans le paysage agricole français face au lobby indéboulonnable de la FNSEA, dont nous avons pu constater encore récemment la toute puissance sur la sphère politique, lors du vote de la loi réglementant les cultures d’OGM en France ...

     

    Mais n’envisager la crise environnementale et alimentaire que du coté producteur, constitue un procédé de simplification mensonger et incomplet : c’est aussi à nous tous qu’il appartient de modifier nos habitudes de consommation, pour que de simples consommateurs passifs, nous devenions des consom’acteurs responsables : « Manger bio, c’est beaucoup mieux que manger productiviste ; mais il faut aussi manger saisonnier, local et plus végétal que carné. » (Yves Cochet)

    Pierre Rabhi : « [On parle] de sécurité alimentaire, mais il faudrait aussi introduire le terme de salubrité alimentaire : on produit massivement, mais on produit mal. On produit nuisible. On ne sait absolument pas ce qu’on ingurgite actuellement. On sait parfaitement maintenant que l’alimentation a un effet sur la santé ... »

    Troisième et dernier reportage : interview de Peter Brabeck, dirigeant du Groupe Nestlé de 1997 à Février 2008.

     

    ... Ou comment Peter Brabeck fait l’apologie des OGM comme devant régler le problème de la faim dans le monde, de la mondialisation et du productivisme comme modèle économique indépassable, se félicite quant aux importants profits réalisés par la filière eaux minérales de Nestlé ...

    Pierre Rabhi commente :

    « Son schéma est entièrement construit autour de la notion de profit. L’eau est un don que la Nature a fait à chaque être humain. Il n’y a pas d’usine qui la fabrique. L’accès à l’eau devrait donc être totalement libéré. Et on revient toujours à cette question de modération : si on utilise l’eau sans limitation, car elle est tellement abondante qu’on ne lui donne plus aucune valeur, à un moment il va falloir instaurer une régulation.

    Mais doit-on tout réguler par l’argent ?

    Car l’argent crée des hiérarchies sociales, des potentialités sociales (celui qui a les moyens, celui qui ne les a pas, celui qui peut, celui qui ne peut pas ...) ; cela revient à rééduquer complètement la société sur la valeur de la vie elle-même. »

    A titre de conclusion, chaque intervenant est invité à commenter cette déclaration de Pierre Rabhi :


    « Il ne faut pas s’accrocher aux alternatives en se disant qu’elles vont changer la société. La société changera quand la morale et l’éthique investiront notre réflexion. »

     

    Pierre Rabhi : « Je veux dire aux gens : vous pouvez manger bio, recycler votre eau, trier vos déchets, vous chauffer à l’énergie solaire ... et exploiter votre prochain ; ça n’est pas incompatible ! ... Si l’être humain ne fait pas un travail pour se réadapter à une vie qui intègre la compassion, des valeurs fondamentales d’équité, etc., on pourra faire tout ce qu’on voudra : ce n’est pas le bio qui va sauver le monde ! »

    Yves Cochet : « On va changer de vie. Pas uniquement par une élévation de l’âme mais parce que la situation dramatique qui se présente à nous va faire qu’on y sera obligé. Mieux vaut donc l’anticiper, programmer son advenue, afin qu’elle se passe dans les conditions les plus solidaires, les plus démocratiques, les plus pacifiques possibles. Moi qui connais bien le monde politique, je crois hélas que mes collègues ne l’anticipent pas beaucoup ... »

    Bernard Giraud : « Les entreprises sont faites avec des hommes et des femmes qui sont aussi des citoyens, qui on des enfants, une conscience. Ensuite, si vous voulez que les entreprises changent, vous êtes des consommateurs, des investisseurs ; assumez cette responsabilité. La question n’est pas seulement de s’insurger, elle est aussi d’inventer ensemble des solutions. »

    Pierre Siquier : « Il faut absolument faire le relais des convictions de Pierre Rabhi, même si on n’est pas à 100% en adéquation avec lui ; ... c’est fondamental, car il remet l’homme au centre du débat.  Et on crève de ça aujourd’hui, de ne plus avoir l’homme au centre du débat. »


    [1] Il a publié notamment : L’offrande au Crépuscule (1989, prix des sciences sociales agricoles du Ministère de l’Agriculture), Parole de Terre (1996), Graines de Possible (avec N. Hulot, 2005), Conscience et Environnement : la symphonie de la vie (2006)

    [2] L’agroécologie (à ne pas confondre avec l’agriculture biologique) repose sur des méthodes ayant pour objectif la protection des sols (lutte contre leur érosion), l’optimisation de l’utilisation de l’eau et l’amélioration de la fertilité en ayant recours aux services gratuits de la nature (utilisation de la biomasse végétale et animale, cultures associées et semis direct sur couverture permanente, ...). Voir http://www.pierrerabhi.org/actions.htm pour plus de détails.

    [3] www.mvt-terre-humanisme.org


    http://www.naturavox.fr/article.php3?id_article=3811

  • Lauriane d'Este : "La Condition animale, plaidoyer pour un statut de l'animal" (Sang de la Terre)

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    LA CONDITION ANIMALE

    Plaidoyer pour un statut de l'animal

    Lauriane d'Este

    208 pages

    Ce livre se veut une défense de l’animal par rapport à son actuel statut. Malgré les conquêtes sur le plan législatif et juridique de ces dernières années, jamais la condition animale n’a été aussi malmenée.

    Notre propos a été de démontrer que l’anthropocentrisme et l’anthropomorphisme ont, pendant des siècles, présidé au destin de l’animal.

    Les recherches récentes de l’éthologie lui ont enfin restitué sa vraie place. Un véritable statut de l’animal s’impose aujourd’hui, parce qu’il est notre semblable dans la chaîne de l’évolution.

    Nous proposons quelques pistes. À l’heure où la biodiversité est en péril et où nous perdons de plus en plus nos liens avec la nature, l’animal nous rappelle nos origines. Il participe aussi de la vie et à ce titre est respectable.

    L’humanité ne peut que se grandir en reconnaissant des devoirs envers ce compagnon de l’évolution dont Darwin a fait un frère.

    http://www.sangdelaterre.fr/index.php?edition=sdlt&pag=produit&ref=85169&PHPSESSID=29fd4bd88a4f5f2fe8cf6fa4a247f33c

  • Noël : l’Europe exige que le cochon soit étourdi

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    L’Europe vient de refuser à la Roumanie le droit de tuer un porc sans l’avoir au préalable étourdi.

    Selon le communiqué d’Eurogroup, ONG représentant la plupart des organisations de protection animale, la Commission européenne a en effet refusé d’offrir cette dérogation à la Roumanie : de nombreux Roumains - chrétiens - sacrifient un ou deux cochons, lors des fêtes de Noël. L’abattage se fait à la maison. Or une directive européenne exige que les porcs, les moutons et les chèvres soient étourdis s’ils sont tués à la maison en vue d’une consommation personnelle, rappelle Eurogroup, qui a entre autre l’aïd al-kebir en ligne de mire.

    Voici le communiqué (en anglais)

    “EU rules no exemption on slaughtering for Romania”

    The European Commission has refused to grant an exemption on cultural grounds to Romania over the home slaughter of pigs at Christmas. Many Romanian families kill one or two pigs in the festive season by slitting the animals’ throats, which contravenes a European directive that stipulates pigs, sheep and goats should be stunned first if they are being killed at home for own consumption.

    Source : http://www.eurogroupanimalwelfare.org/

    Cochon, chrétien, Noël. On pourrait penser que nous sommes loin de la question du halal. Et pourtant. Ce refus de la Commission européenne est une petite victoire dans la longue bataille que mènent les associations de protection animale. Ces dernières veulent absolument imposer l’idée que l’abattage rituel et plus particulièrement l’abattage musulman doit être effectué avec électronarcose ou étourdissement. De fait, elles oeuvrent activement. D’autant plus que la question est d’actualité tant en France (Animal et Société) qu’en Europe (voir ci-après).

    Aïd-el-Kébir

    La Commission a reçu des plaintes concernant des infractions à la législation communautaires sur la protection animale à l’occasion de la fête de l’Aïd-el-Kébir en France et en Belgique.

    La Commission est en contacts réguliers avec les autorités nationales correspondantes sur ce sujet et aucun sites d’abattage en plein air n’est aujourd’hui organisé avec le soutien des autorités.

    Les informations fournies par les autorités françaises concernant la célébration de l’Aïd de 2005 indiquent que presque tous les moutons ont été abattus dans des abattoirs officiellement agréés, de façon permanente ou sur une base temporaire. Les abattages illégaux semblent décliner. Cependant dans certains cas, les conditions d’abattage des animaux n’ont pas été entièrement satisfaisantes du point de vue de la protection animale.

    La Commission continuera son étroite collaboration avec les autorités nationales pour améliorer la situation.

    Révision de la Directive 93/119/CE sur la protection des animaux au moment de leur abattage ou de leur mise à mort

    L’Autorité Européenne pour la Sécurité des Aliments a adopté en octobre 2004 un avis et un rapport sur les aspects de bien-être animal des principaux systèmes d’étourdissement et de mise à mort des principales espèces commerciales d’animaux.

    L’Organisation Mondiale pour la Santé Animale a adopté en 2005 des lignes directrices pour l’abattage des animaux à des fins de consommation humaine ainsi que des lignes directrices pour l’abattage des animaux à des fins prophylactiques.

    Source : Initiatives législatives en cours concernant la protection des animaux lors de l’abattage

    http://al-kanz.org/2008/04/11/halal-noel-europe-cochon-electronarcose/