GHOST DOG - Blog végan abolitionniste, féministe universaliste, iconoclaste - Page 105
-
-
Un autre pamphlet végan (Gary Francione)
Chères collègues et chers collègues :
Eric Prescott et ses collègues de l’Association végane de Boston ont créé un excellent pamphlet portant sur l’importance du véganisme.
Lorsque je parle d’éducation créative et non-violente au véganisme, c’est à ce genre de travail auquel je pense.
Gary L. Francione
http://www.abolitionistapproach.com/fr/2008/11/03/un-autre-pamphlet-vegan/
-
Vidéo "La Bonne science contre la mauvaise science" (André Ménache)
La version sous-titrée en français de la vidéo (8 minutes) d'André Ménache sur la « Bonne science contre la mauvaise science » peut être visionnée en cliquant sur le lien : http://animal- tv.org/html/ english/movie_ good_bad_ science_French. html
Un précieux argumentaire à caractère scientifique à assimiler et à utiliser lors de vos discussions et débats sur l'expérimentation animale.
A faire circuler à tous vos contacts et carnets d'adresses.
Tous ensemble, éradiquons le fléau de la vivisection.
www.international-campaigns.org pour les droits des animaux
-
Surpopulation et environnement : pourquoi je ne veux pas faire d'enfant
La surpopulation mondiale et l’agrocarburant faminogène (1)
par Guillaume
Les défis auxquels l’homme devra faire face en ce 21e siècle menacent la survie même de l’espèce humaine.
Rien que leur énumération donne la chair de poule : le réchauffement climatique, la désertification (2), la pollution de l’air, de la terre et de l’eau, la pénurie d’eau potable, la surpopulation, la disparition du pétrole en 2040, le gaz et l’uranium en 2050, la pénurie de matières premières, les guerres religieuses et le terrorisme religieux au nom de Dieu, d’Allah, de Mahomet, de Jésus et tous les autres gourous qui rendent les gens « fous ».
L’énumération de ces diverses catastrophes qui menacent la planète entière, qu’elles soient naturelles ou provoquées par l’homme, nous fait penser que la deuxième moitié du 21e siècle risque d’être apocalyptique.
On aurait dû pratiquer le « malthusianisme » (3) depuis au moins cinquante ans, pour éviter la surpopulation, cause « principale » des catastrophes actuelles, afin de sauvegarder assez de matières premières et d’énergies non renouvelables pour les générations futures.
Mais comment faire une politique démographique restrictive avec les curés, les imams, les rabbins, etc., tous opposés à la contraception, préférant que les enfants meurent de faim, plutôt que d’empêcher leur naissance ?
Le 3e Congrès du WWF admettait déjà en 1973 que l’explosion démographique était la cause principale de la crise de l’environnement et affirmait sa conviction que tous les gouvernements avaient le devoir d’envisager les mesures à prendre sur le plan mondial pour stabiliser et finalement ramener la population humaine à un niveau adapté à la capacité de charge des terres et des océans.
Ces mesures devaient être prises de toute urgence, non seulement en vue d’assurer la conservation des ressources naturelles, mais également pour permettre à l’humanité de jouir d’une qualité optimale de vie (4). Rien de cela ne s’est réalisé.
Chaque jour il y a environ 400.000 personnes en plus sur la terre et la population actuelle de 6,5 milliards d’êtres humains s’accroît chaque année de plus de 80 millions de personnes (5).
À ce rythme, on estime qu’en 2050 il y aura 4 milliards d’êtres humains en plus.
La population de l’Inde a dépassé le milliard d’habitants et s’accroît chaque année de 19 millions de personnes.
En un an l’Inde s’accroît de plus d’habitants que la population totale des Pays-Bas, pays surpeuplé de presque 17 millions d’habitants.
La France elle-même fait une politique de natalité. C’est une politique dangereuse et irresponsable.
Le chanoine Sarkozy s’est vanté de l’accroissement démographique en France dans son interview à France 3 le 21.4.2008.
Est-ce que la France avec une population de 64.473.140 personnes (1.1.2008-Wikipedia) n’a pas assez d’habitants ?
Le président de tous les croyants catholiques, Sarkozy, veut-il que la France devienne « Hong Kong » et que les bidonvilles s’agrandissent ?
L’Égypte, dont le territoire est à 94 % désertique, compte 78.887.007 d’habitants.
En 2050 ils seront 120 millions.
Un enfant y naît toutes les 23,5 secondes (évaluation de 1995).
Comment trouver une solution à ce fléau démographique, dans un pays si pauvre, miné par l’islam, qui empêche l’émancipation de la femme égyptienne ?
Cette émancipation est la condition sine qua non à tout progrès culturel, social et économique ou à toute politique restrictive en matière démographique dans cette république pauvre et surpeuplée.
Si l’on ne veut pas comprendre que la population au lieu d’augmenter doit diminuer, il n’y a aucun espoir de voir la situation dans le monde s’améliorer. Comment l’Inde pourrait - elle trouver le nécessaire pour entretenir chaque année 19 millions de personnes en plus ?
Chaque année les terres cultivables se rétrécissent tandis que la population augmente. L’Inde, contrairement à la Chine, n’a aucune politique de planning familial pour la population, malgré sa situation démographique désastreuse.
Le Cirad (6) estime que 40 % ou 5, 2 milliards d’hectares sur 13 milliards de terres émergées sont menacées par la désertification (7).
La Chine avec sa population de 1,3 milliard d’habitants a perdu 2,6 millions de km2 de terres désertifiées, soit 27,3 % de la superficie totale de son territoire (8).
On considère qu’en 2040 il n’y aura plus de pétrole alors qu’il intervient dans la fabrication de quelques centaines de produits indispensables. Beaucoup de ces produits disparaîtront.
En 2050, il n’y aura plus de gaz ni d’uranium (énergie nucléaire). Les pénuries se feront sentir évidemment bien plus tôt et la guerre pour l’énergie s’amplifiera.
On a cru que la biomasse allait remplacer le pétrole et le gaz, après la première crise pétrolière en 1973.
Les écolos voyaient d’un bon œil ces énergies dites renouvelables appelées agroénergie, agrocarburants, biocarburants, bioéthanol, biodiesel, biogaz, biométhane, etc. fabriqués avec de la nourriture humaine ou animale (palmier à huile, betterave, colza, soja, tournesol, canne à sucre, orge, maïs, seigle, riz, etc.).
Il n’a pas fallu longtemps pour constater que les agrocarburants ne sont pas du tout la solution à nos problèmes énergétiques futurs, ni à nos problèmes de pollution ou de CO2.
La Fédération Internationale des Amis de la Terre (groupe du Sud) déclare que les « agrocarburants sont une catastrophe écologique et sociale » (9).
L’Europe a décidé de continuer sa politique en matière de biomasse édictée par la directive 2003/30/EC, malgré les signes alarmants de famine dans le monde.
La flambée des prix des denrées alimentaires a créé des émeutes violentes en Égypte, en Indonésie, en Mauritanie, au Cameroun, etc.
On ne peut détourner la nourriture humaine et animale, à l’usage de biocarburants, sans une flambée des prix dans le secteur alimentaire et sans augmenter la famine dans le monde.
Ce que le moteur consomme n’est plus disponible pour l’homme ou l’animal. Actuellement, des millions d’hectares de terrains agricoles sont déjà confisqués pour alimenter les usines d’éthanol.
En Chine, il faut 2.400 litres d’eau et en Inde 3500 litres d’eau pour produire un litre d’éthanol à partir du maïs, alors que la moitié des habitants sur Terre seront probablement sans eau dans environ 30 ans.
La famine augmentera rapidement à cause de tous les facteurs néfastes qui se conjuguent :
1° la désertification continue chaque jour (moins de terres cultivables et moins de forêts) ;
2° l’utilisation scandaleuse des terres agricoles pour les agrocarburants ;
3° l’augmentation dramatique de la population humaine ;
Les climatologues et autres savants organisent régulièrement des « colloques internationaux ».
Ce qui est le plus frappant, c’est que ces savants laissent complètement de côté le problème essentiel, cause principale de la destruction de la nature, de la surchauffe climatique, de la disparition des forêts, etc., à savoir : la démographie galopante, la surpopulation.
Non seulement ils devraient pousser un cri d’alarme et inviter toutes les nations à faire du planning familial à l’échelle mondiale pour enrayer l’accroissement démographique catastrophique, mais aussi exhorter les politiciens à prendre des mesures tendant à réduire la population mondiale au lieu de la laisser augmenter de façon criminelle (nouveau-nés qui meurent de faim).
On sait combien certains milieux essaient de minimiser le problème de la surpopulation qui détruit notre écosystème et donc notre planète. Il faut croire que l’on ne peut pas aborder la vraie cause de l’apocalypse qui s’annonce et à l’ONU la « croyance » l’emporte sur la « science ».
Seule une diminution draconienne de la population mondiale permettra de récréer des espaces naturels, pouvant servir à l’agriculture, au reboisement, etc.
Il ne sert à rien de parler de notre environnement si l’on accepte encore des milliards d’êtres humains en plus. Les écolos ne parlent jamais du problème de la surpopulation, cela semble tabou.
On dit qu’on doit moins polluer, moins consommer, moins se chauffer et porter un gros pull, isoler son toit, faire moins de kilomètres en voiture, mais à quoi tout cela sert-il s’il y a chaque année 80 millions d’habitants en plus pour augmenter la consommation et la pollution ?
Les religions ont une attitude criminelle dans le problème de la surpopulation mondiale.
Comment arrêter la famine, alors que la population augmente, que les terres cultivables se désertifient de plus en plus, que des millions d’hectares de terres destinées à l’alimentation humaine, sont utilisées à des fins industrielles pour la production d’éthanol ?
Mais que faire s’il faut renoncer à l’agrocarburant ?
Guillaume
1. Néologisme que j’ai formé par « famine » et le grec « gennan » (engendrer).
2. Selon la Convention des Nations Unies, le terme « désertification » désigne la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines.
3. Le malthusianisme est une politique prônant la restriction démographique, inspirée par Thomas Malthus.
4. 5.10.1973- 3e Congrès international du World Wildfife Fund (WWF) sur le thème « Toute vie sur Terre. » Voir ici.
5. Voir ici
6. Centre de Coopération internationale en recherche agronomique pour le développement. (Wikipedia)
7. Selon la Convention des Nations Unies le terme « désertification » désigne la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines.
8. Voir ici
9. Voir ici
Publié dans Changements climatiques, Dimensions sociales, Désertification, gestion / maîtrise de l'eau
Lien permanent Catégories : Action !, Humanitaire, Humeurs, Libération animale, Planète Terre, Santé, Société 0 commentaire -
Lotissements, pavillons, maisons à 15 E, chalendonnettes... : halte au mitage de la nature
Faisons de la Ville Durable et non du mitage pavillonnaire !
Au récent Grenelle de l’environnement, il a été question du "bâtiment" économe en énergie, mais pas de la forme urbaine.
Pourtant, peut-on raisonnablement évaluer la qualité environnementale d’un bâtiment sans le placer dans un contexte urbain précis, puisque de ce contexte urbain vont dépendre les déplacements quotidiens générateurs de pollution atmosphérique et d’imperméabilisation des sols (goudronnage des routes..) ?
La "maison à 100 000 euros" promue par Jean-Louis Borloo n’a pas vu le jour (voir le Monde du 16 novembre 2007, page 15). Le Ministre avait sous-estimé le problème du terrain.
Christine Boutin, la Ministre du logement, (même article du Monde) voit dans la production de pavillons à ossature bois "à 120 000 euros" une solution pour produire 500 000 logements par an !
On nous propose donc de pérenniser, de généraliser l’étalement urbain à la totalité du territoire, ce qui rendra la population entièrement dépendante de la voiture particulière, avec des conséquences catastrophiques en matière de pollution, mais aussi d’acculturation et de rupture du lien social (des habitants isolés dans leur pavillon "à plusieurs couches d’isolant", rivés à leur poste de télévision après des heures d’embouteillages sur les bretelles d’autoroutes !)
L’alternative à cette situation catastrophique se situe dans une forme urbaine dense et mixte (socialement et fonctionnellement mixte) dans laquelle la nature aura sa place (jardins urbains, arbres d’alignement, terrasses et toitures végétalisées...), mais aussi la convivialité, la Ville étant lieu de culture, de rencontre et d’échange.
Au lieu de disséminer des pavillons sur tout le territoire, créons de nouveaux quartiers de Ville dense, ou la qualité de vie soit comparable à celle dont jouissent les habitants de l’Ile Saint Louis à Paris ou du West-Village à New-York.
Il est possible de concevoir des logements bioclimatiques en milieu urbain dense. C’est le sujet d’une communication par Msika aux Rencontres et Journées Techniques de l’Ademe, en 1993, recherche ayant conduit depuis à l’établissement de projets urbains pour différents sites en France et à l’étranger.
La voiture électrique, à faible autonomie, c’est l’accumulation des déchets nucléaires ingérables et donc une mauvaise solution pour lutter contre le réchauffement climatique.
Seule la Ville dense, mixte, verte, attrayante, lieu de culture et d’échange pourra faire reculer le tout- automobile dévastateur pour l’environnement.
Jean-Loup Msika, architecte-urbaniste
http://www.naturavox.fr/Faisons-de-la-Ville-Durable-et-non-du-mitage-pavillonnaire.html
Lien permanent Catégories : Action !, Humanitaire, Libération animale, Planète Terre, Société 0 commentaire -
Jacques Derrida, "La bête et le souverain" (séminaire)
Information publiée le samedi 1 novembre 2008 par Marc Escola
SÉMINAIRE. LA BÊTE ET LE SOUVERAIN : VOLUME 1, 2001-2002 de Jacques Derrida. Galilée, 480 p., 33 €
Jacques Derrida a consacré, on le sait, une grande partie de sa vie à l'enseignement : à la Sorbonne d'abord, puis durant une vingtaine d'années à l'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm et enfin, de 1984 à sa mort, à l'École des hautes études en sciences sociales, ainsi que dans plusieurs universités dans le monde entier (aux Etats-Unis régulièrement).
Très vite ouvert au public, son séminaire a rassemblé un auditoire vaste et plurinational.
Si plusieurs de ses livres prennent leur point de départ dans le travail qu'il y conduisait, celui-ci demeure cependant une part originale et inédite de son oeuvre.
Nous inaugurons donc avec le présent volume une vaste entreprise : la publication de ces séminaires.
A partir de 1991, à l'EHESS, sous le titre général " Questions de responsabilité ", il a abordé les questions du secret, du témoignage, de l'hostilité et l'hospitalité, du parjure et du pardon, de la peine de mort.
Enfin, de 2001 à 2003, il a donné ce qui devait être, non la conclusion, mais l'ultime étape de ce séminaire, sous le titre " La bête et le souverain ".
Nous en publions ici la première partie : l'année 2001-2002.
Dans ce séminaire, Jacques Derrida poursuit, selon ses propres mots, une recherche sur la "souveraineté", "l'histoire politique et onto-théologique de son concept et de ses figures ", recherche présente depuis longtemps dans plusieurs de ses livres, en particulier dans Spectres de Marx (1993), Politiques de l'amitié (1994) et Voyous (2003).
Cette recherche sur la souveraineté croise un autre grand motif de sa réflexion : le traitement, tant théorique que pratique, de l'animal, de ce que, au nom d'un "propre de l'homme" de plus en plus problématique, on nomme abusivement, au singulier général, " l'animal ", depuis l'aube de la philosophie, et jusqu'à nos jours encore.
Partant de la célèbre fable de La Fontaine, « Le loup et l'agneau », en laquelle se rassemble toute une longue tradition de pensée sur les rapports de la force et du droit, de la force et de la justice, en amont comme en aval, dans une analyse minutieuse des textes de Machiavel, Hobbes, Rousseau, comme de Schmitt, Lacan, Deleuze, Valéry ou Celan, Jacques Derrida tente "une sorte de taxinomie des figures animales du politique" et de la souveraineté, explorant ainsi les logiques qui tantôt organisent la soumission de la bête (et du vivant) à la souveraineté politique, tantôt dévoilent une analogie troublante entre la bête et le souverain, comme entre le souverain et Dieu, qui ont en partage le lieu d'une certaine extériorité au regard de la " loi " et du " droit ".
* * *
On pouvait lire dans Le Monde des livres du 30/10/8 un article sur cet ouvrage :
Derrida, ce poisson torpille
par Stéphane Legrand
LE MONDE DES LIVRES | 30.10.08 | 11h48 • Mis à jour le 30.10.08 | 11h48
"Ne pas se laisser tromper par le caractère apparemment anecdotique de l'événement - "encore un livre de Jacques Derrida, un livre de plus..."
Depuis un certain temps déjà, le public s'était habitué à la parution régulière de ses oeuvres : les brèves retranscriptions d'une conférence (Eperons, en 1978) ou d'un discours (Fichus, en 2002), aussi bien que les livres copieux et labyrinthiques (Politiques de l'amitié, en 1994, ou encore, plus récemment, L'Animal que donc je suis, publié à titre posthume en 2006).
Ses ouvrages étaient certes reçus avec l'attention due à un philosophe majeur, dont l'influence internationale est considérable, mais on n'était pas sans noter un certain ronronnement dans cet accueil : toujours le même respect, de plus en plus silencieux peut-être, sinon religieux, de la part des "professionnels de la philosophie", toujours le même psittacisme ampoulé des clones et des clercs ; toujours les mêmes âneries haineuses émanant de jaloux ou d'incompétents.
Comme si on croyait désormais savoir à quoi s'attendre, avoir finalement "digéré" cet auteur, avoir absorbé l'effet traumatique qu'il suscita tout d'abord.
Oui, encore un livre de Derrida, un de plus...
Mais le texte qui paraît sous le titre Séminaire. La bête et le souverain. Volume I (2001-2002) pourrait bien nous réveiller de cet assoupissement rassuré, et redonner tout son tranchant et sa puissance éruptive à la pensée de ce poisson torpille - pour reprendre l'une des comparaisons animalières dont Platon avait gratifié Socrate, qui lui non plus n'avait pas son pareil pour tétaniser la bêtise.
Car il ne s'agit pas d'un "livre de plus", mais de la première étape d'un vaste projet de publication aux éditions Galilée : celle de l'intégralité des séminaires et cours de Jacques Derrida (1930-2004), dispensés à la Sorbonne (1960-1964), à l'ENS de la rue d'Ulm (1964-1984), puis à l'EHESS (1984-2003), soit quarante-trois volumes dont la publication devrait s'étendre sur une quarantaine d'années.
Un pareil projet donne corps, par sa simple existence, à certains des concepts majeurs de Derrida, il les réfléchit ou les met en abyme. D'abord parce qu'il a beaucoup à voir avec les thèmes de l'héritage, de la dette, du deuil et de la survie : car il s'agit, selon la belle expression de l'éditrice Cécile Bourguignon, d'un "projet qui empêche que la maison (Galilée) meure, sinon même qui l'interdit".
SINUOSITÉ LABYRINTHIQUE
Or que son oeuvre, que les traces de sa parole, en l'absence même de leur auteur, maintiennent en vie, et en même temps obligent moralement à survivre la maison même qui, à son tour, leur donne vie, voilà sans nul doute une circonstance qui aurait plu à Derrida - en admettant, mais allez savoir, qu'il ne l'ait pas lui-même envisagée, voire programmée...
Car ces textes "supplémentaires" que sont les séminaires, qui tantôt annoncent, tantôt font écho, tantôt prolongent des réflexions menées sous une forme plus achevée dans tel livre ou telle conférence, contribueront de manière décisive à faire apparaître les contours propres à la pensée derridienne, dans la sinuosité labyrinthique qui la caractérise : une pensée qui procède moins selon le fil continu de déductions obéissant à un "ordre des raisons" que par le réarrangement permanent d'un tissu serré de thèmes, de concepts et de gloses.
Une part considérable du texte de ce séminaire pourrait en effet être tirée presque directement de la masse des écrits déjà disponibles du philosophe, mais justement : c'est dans l'invention d'un nouveau cheminement à travers eux, d'une manière nouvelle de procéder avec eux à des opérations de greffes et de boutures que ça pense ici, que l'on devine à l'oeuvre et au travail cette chose qui se fait rare de nos jours - une pensée vivante.
Et ce jusque dans les percées que risque Derrida vers une réflexion sur l'actualité immédiate, le 11-Septembre bien sûr, mais aussi des objets plus triviaux, dont l'analyse peut s'avérer hilarante (tels développements sur la rituelle visite de nos politiciens au Salon de l'agriculture ou sur les postmodernes "magasins de bien-être" mêlant bouddhisme zen et sex-toys customisés...) ou empreinte de la touchante naïveté de l'intellectuel absolu qu'il était : non, la célèbre émission de marionnettes diffusée par Canal+, sur laquelle il s'attarde un moment, ne s'intitule pas "le Bébête Show"...
Le séminaire lui-même porte sur la notion de souveraineté, envisagée dans ses rapports avec la pensée du vivant.
Ce qui conduit Derrida à s'adresser aux pensées contemporaines de la "biopolitique".
Notamment chez Michel Foucault et Giorgio Agamben, avec lequel il n'est pas tendre (curieusement, Antonio Negri n'est pas même mentionné).
Il s'intéresse plus particulièrement au thème de l'animal comme bête - bestialité et bêtise.
L'importance de ces figures du souverain et de la bête qui se répondent en miroir, et de la logique perverse qui les relie, tient à ce qu'elles nous servent, directement ou par le biais du réseau de métaphores qu'elles mobilisent, à la fois à penser les limites extérieures à l'ordre humain et à dire quelque chose de ce qui est le plus propre à l'homme.
D'un côté, en cela qu'ils "partagent un commun être-hors-la-loi, la bête (...) et le souverain se ressemblent de façon troublante". Et de l'autre, "le social, le politique, et en eux la valeur de la souveraineté ne sont que des manifestations déguisées de la force animale".
De même, les hommes ne peuvent penser leur propre identité que comme une forme de souveraineté de soi sur soi, et seul un homme peut être bestial ou bête.
Ainsi est-ce la question fondamentale des limites que Derrida, comme souvent, soulève et fait trembler : limites que nous croyons à tort assurées et décidées entre l'homme et l'animal, entre la loi et le hors-la-loi, entre la bêtise et l'intelligence, entre le langage et le silence, entre le droit et la force, entre le vivant et le mort...
Limites dans l'enclos desquelles notre volonté de savoir enferme ceux dont nous prétendons prendre soin (animaux, fous, malades ou marginaux), mais dont elle est aussi captive.
Cette volonté de savoir, il nous faut donc apprendre à la "déconstruire", si nous voulons, selon la célèbre formule de Foucault, "affranchir la pensée de ce qu'elle pense silencieusement et lui permettre de penser autrement"."
——————————————————————
Le philosophe et ses fidèles
La publication des séminaires et cours de Jacques Derrida est menée par une équipe de "fidèles" du philosophe.
Parmi eux, Michel Lisse, Marie-Louise Mallet et Ginette Michaud ont pris en charge l'établissement du premier volume ; Thomas Dutois et Marc Crépon travaillent déjà sur le prochain, consacré à la peine de mort ; Geoffrey Bennington coordonne entre autres choses les traductions américaines.
En effet, ce chantier est d'autant plus impressionnant que la traduction des textes en anglais devrait paraître de manière quasi simultanée chez Chicago Press, de longue date des "compagnons de route de Galilée", pour reprendre la formule de Michel Delorme, qui dirige la maison d'édition où sont publiés la plupart des livres de Derrida.
Marguerite Derrida, la veuve du philosophe, prête main-forte à cette équipe, ce qui devrait s'avérer précieux dans le cas des premiers cours, intégralement manuscrits, dans la mesure où l'écriture manuelle de Derrida est difficile à déchiffrer.
-
Belgique : enquête télévisée sur la violente réalité du braconnage
Vendredi 31 octobre à 20:50 - Magazine Devoir d'enquête - Les braconniers au banc des accusés
Les braconniers : pour le grand public, ils font partie d'un monde un peu désuet, un monde du passé, presque folklorique...
Lorsque 28 d'entre eux comparaissent devant le Tribunal Correctionnel de Verviers, on découvre une toute autre réalité.
Les prévenus étaient accusés d'avoir, en dix ans, abattu plus de 8.000 bêtes : cerfs, biches, chevreuils et sangliers...
Ils étaient remarquablement organisés, avec tout un système de réseaux et de protections.
Les principaux responsables vont être condamnés à de lourdes peines.
Puis, l'affaire est à nouveau plaidée, sur le plan civil cette fois.
L'Etat, et les chasseurs, réclament d'importants dédommagements.
Les braconniers, ces marginaux de la nuit, plaident qu'il leur est impossible de payer les sommes qui leur sont réclamées.
Deux des braconniers ont accepté de raconter leur histoire.
C'est la plongée dans un monde méconnu : celui des forêts, la nuit, avec leurs bandes, leurs armes et les phares des 4X4 qui traquent le gibier.
Un monde où le silence abrite souvent de violents règlements de comptes.
Un monde sur lequel "DEVOIR D'ENQUETE" a braqué ses projecteurs.
Journaliste présentateur : Malika Attar
Editeur : Robert Neys
Réalisateur : Jean-Pierre Grombeer
Journaliste : Léon Michaux
Producteur : Eric Monami
Réalisateur : Jean-Michel Dehon, philippe lorsignolDurée : 65'
Rapport image : 16:9
Année de production : 2008
Précédente diffusion :
31/10/2008 à 20:30 sur La Trois
31/10/2008 à 20:30 sur RTBFSat
Prochaine diffusion :
31/10/2008 à 20:50 sur La Une
02/11/2008 à 09:05 sur RTBFSat
02/11/2008 à 09:05 sur La Trois
04/11/2008 à 02:10 sur RTBFSat
04/11/2008 à 02:10 sur La Trois
04/11/2008 à 14:10 sur RTBFSat
04/11/2008 à 14:10 sur La Trois
05/11/2008 à 10:50 sur RTBFSat
05/11/2008 à 10:50 sur La Trois
06/11/2008 à 22:45 sur RTBFSat
06/11/2008 à 22:45 sur La Trois
http://www.la1.be/programmes/details/index.htm?progId=21246300668
-
Troublant... (Gary Francione)
Le New York Times Magazine (26 octobre 2008) offre un long article sur la Proposition 2, en Californie.
J’écrirai davantage à propos de cet article que je trouve perturbant à plusieurs niveaux.
Mais je ne peux m’empêcher de commenter dès maintenant l’affirmation attribuée au président de la HSUS Wayne Pacelle : « Et quant aux gens qui veulent une révolution végane - c’est trop passif pour moi ».
L’éducation créative et pacifique au véganisme est tout sauf « passive ».
C’est la manière la plus efficace de diminuer la demande pour des produits d’origine animale.
C’est la manière la plus efficace d’opérer ce changement culturel pour passer du paradigme selon lequel les animaux sont des choses que nous pouvons exploiter tant que nous le faisons de manière « humanitaire » au paradigme selon lequel ils sont des membres de notre communauté morale, qui ont le droit de ne pas être créés dans l’objectif d’être tués simplement parce que nous apprécions le goût de leur chair et celui des produits que leur souffrance nous permet d’obtenir.
Il est pour le moins remarquable que Pacelle appuie la proposition soumise au scrutin parce que, selon lui, une proposition qui ne prendra effet qu’en 2015, qui est tissée d’exceptions et qui ne fera que mettre les consommateurs plus à l’aise pour continuer à encourager l’exploitation animale n’est pas « passive ».
Il n’est pas moins remarquable qu’un homme qui contrôle une organisation rapportant des revenus de $124,000,000 et ayant un actif d’une valeur de $223,000,000 considère l’éducation végane populaire comme un moyen « passif ».
Imaginez ce qui pourrait être fait pour les animaux nonhumains si une proportion significative de ces ressources était investie dans une campagne visant à promouvoir le véganisme.
Le fait que Wayne considère la Proposition 2 comme un bonne stratégie témoigne d’un manque total d’imagination, pour ne pas dire plus.
L’article du New York Times rapporte que Pacelle est devenu végan lorsqu’il avait 19 ans.
Je suppose que ce qui a motivé Wayne à adhérer au véganisme fût un changement dans sa manière de percevoir les animaux nonhumains.
Peut-être que les autres devraient aussi se voir offrir la chance de modifier leurs perceptions plutôt que de se faire dire de manière erronée qu’il posent un geste significatif en appuyant des projets comme la Proposition 2.
Gary L. Francione
http://www.abolitionistapproach.com/fr/2008/10/29/troublant/
-
Quand les chasseurs tirent sur la liberté
Dix-huit associations de chasseurs, fédérations départementales du sud-Est de la France essentiellement, ont cru pouvoir citer devant un tribunal correctionnel la CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE ainsi que son Président pour avoir publié, en septembre 2007, sur son site internet militant, un commentaire philosophique sur les rapports du plaisir et de la violence et pour avoir rappelé des faits vrais, connus de tous.
L’audience aura lieu le mardi 4 novembre à partir de 14 heures devant La sixième chambre du tribunal de LYON.
Gérard CHAROLLOIS, prévenu et Président de la CVN sera assisté de maître Richard MALKA, avocat spécialiste du droit de la presse et conseil de nos amis de CHARLIE HEBDO.
Cet éclatant aveu de faiblesse des chasseurs illustre toute la différence entre nous qui menons le combat des idées et ceux qui, incapables d’argumenter au fond, s’en prennent aux hommes qui les dérangent.
Or, opposant la passion au fanatisme, l’intégrité à l’intégrisme, la radicalité à la haine de l’autre qui confine si souvent au mépris de soi-même, nous ne nous abaisserons jamais aux attaques personnelles tout autant que nous pourfendrons sans complaisance les faits sociaux, les loisirs, les pratiques contre le vivant, les humains, la Nature, les animaux.
Diffamation prétendent nos censeurs qui oublient la définition juridique des termes : « imputation à une personne physique oumorale déterminée ou déterminable de faits mensongers de nature à porter atteinte à son honneur ».
Ce que nous avons écrit ne saurait constituer une quelconque difamation : la chasse est moralement un loisir pervers puisqu’il associe le plaisir d’un homme et la souffrance d’un être sensible.
Bien avant nous Victor HUGO écrivit : « ce gai chasseur armant son fusil ou son piège confine à l’assassin et touche au sacrilège » et une majorité de contemporains jugent à notre instar le loisir cynégétique comme cruel, anachronique et donc chargé de perversité.
Depuis quand la critique d’un loisir, d’un fait social, quand bien même elle déplait à ceux qui s’y adonnent, pourrait-elle devenir une diffamation ?
S’il en était ainsi, il en serait fini de la liberté d’expression et de débat.
Ce n’est pas tout :
Nous avons rappelé qu’un député socialiste, Vincent PEILLON, fut caillassé en avril 2000 à ABBEVILLE alors qu’il inaugurait une déchetterie, agression perpétrée par des militants chasseurs d’oiseaux d’eau.
Il dut être évacué par hélicoptère, des gendarmes furent blessés et une poignée de chasseurs condamnée pour ces faits en correctionnelle.
Serait-il interdit de l’écrire ?
Et puis, nous avons mentionné que les cols ardéchois, en février et mars, furent occupés de manière musclée par des braconniers, tueurs d’oiseaux migrateurs, nonobstant la fermeture de la chasse, et occasionnellement agresseurs de gardes de l’Office National de la chasse et de la faune sauvage.
(Interdit de le dire.)
Mais encore : que certaines officines « révisaient » les données ornithologiques afin, au regard du droit communautaire, de permettre l’allongement des périodes d’ouverture de la chasse.
N’est-il pas remarquable et serait-il prohibé de s’étonner de comparer les rapports d’expertises commandités par les tribunaux administratifs durant quinze ans, le rapport LEFEUVRE de 1999, fort complet et les « modifications de dates de migration et de reproduction des oiseaux » proposées par le comité voulu par le Premier Ministre pro-chasse de 2002 ?
(Interdit de s’étonner.)
Surtout, il eut fallu passer sous silence ces lettres dégradantes pour leurs auteurs que certains animateurs de partis pro-chasse adressèrent à un ministère pour demander des sanctions disciplinaires à l’encontre d’un magistrat dont l’unique tort est de fustiger la chasse.
Cela ne vous rappellerait-il déjà plus rien ?
Voilà ce qui est reproché à notre mouvement et à son Président ou du moins à Gérard CONDORCET !
Qui peut soutenir que ces faits sont mensongers ?
Tous ceux qui suivent l’actualité écologique et anti-écologique savent qu’un député socialiste a été caillassé dans la SOMME, queles cols ardéchois sont occupés en fin d’hiver, que les données ornithologiques sont « révisées en un sens unilatéral », et chacun peut apprécier ce qu’il faut penser de lettres de délations d’opinions.
Faits vrais et absence de toute imputation aux parties civiles privent l’action judiciaire des chasseurs de tout commencement de validité.
Ce mauvais procès s’avère sans fondement car il est plaisant de voir les fédérations départementales des chasseurs de la CORSE, du VAR, du RhôNE agir en diffamation en cette affaire, alors qu’aucun terme incriminé ne les concerne.
Or, rapppelons-le, pour qu’il y ait délit de diffamation, il faut imputer à une personne déterminée des faits mensongers de nature à porter atteinte à son honneur.
En conséquence, l’action des dirigeants cynégétiques ne devrait avoir aucune chance d’aboutir.
On peut s’interroger sur les motifs d’une telle action, aussi mal fondée.
Nuire à un homme ? L’intimider ? l’atteindre professionnellement ?
Pour nous, la liberté de pensée et d’expression, pas plus qu’un être sensible ne sont des « gibiers » et nous saurons les défendre sans jamais nous avilir dans des combats ad hominem.
Décidément, l’éthique cynégétique et la nôtre sont irréductiblement antinomiques.
La vérité et la vie valent bien un combat et nous ne doutons pas un seul instant de son issue.
Gérard CONDORCET
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE
-
Cirque Ringling Bros (USA) : le procès pour maltraitance d'éléphants repoussé
WASHINGTON, 27 oct 2008 (AFP) - Le procès intenté au cirque "Ringling Bros and Barnum and Bailey" pour maltraitance de ses éléphants, qui devait commencer lundi à Washington après huit ans de procédures, a de nouveau été repoussé à une date ultérieure, a indiqué lundi une porte-parole des plaignants.
Ce procès devant un tribunal fédéral de Washington est intenté par un ancien employé de Ringling Bros, scandalisé par le traitement des pachydermes et rejoint par plusieurs organisations de défense des droits des animaux dont Animal Welfare Institute, Fund for Animal et Animal Protection Institute.
Un nouveau délai a été accordé par le juge après que le cirque eut présenté quelque 19 nouveaux témoins, qui doivent être entendus par la partie adverse avant que le procès ne commence
"Il est extrêmement décevant que l'affaire soit retardée. Mais nous serons encore mieux préparés", a indiqué Tracy Silverman, de l'Animal Welfare Institute. Le procès pourrait se tenir début 2009, a-t-elle précisé.
Le groupe de défenseurs des droits des animaux estime que le cirque enfreint la loi sur la protection des espèces animales en danger en "blessant et harcelant" les éléphants d'Asie qui sont la vedette de ses chapiteaux, selon la plainte.
L'entreprise de cirque Ringling Bros and Barnum and Bailey, filiale de Feld Entertainment, estime pour sa part que "les groupes d'intérêts qui défendent les animaux altèrent les faits en faisant de fausses allégations sur le traitement des éléphants par Ringling Bros".