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Libération animale - Page 112

  • Libération : "La corrida promise à mort"

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    Les arènes de Barcelone risquent de cesser leurs activités taurines dès l'an prochain. La pression des anticorrida ne cesse de croître, notamment chez les indépendantistes catalans.

    Par François MUSSEAU

    QUOTIDIEN : mardi 30 janvier 2007

    Barcelone envoyé spécial

    Face aux majestueuses arènes de la Monumental, un chef-d'oeuvre de style mudéjar de 1913 avec ses touches byzantines et ses toitures en faïence, ils sont une cinquantaine à évoquer le monde taurin, ses gloires passées et les difficultés présentes. Chaque jeudi soir, ces mêmes aficionados se réunissent au Breton, un bar typiquement espagnol avec machine à sous et jambons accrochés au plafond. Ils forment une peña, un club d'amateurs de corridas. La leur porte le nom de José Tomas, un torero surdoué, prématurément retiré en 2000, qui a surtout triomphé à Barcelone. En sous-sol, dans une cave aménagée où s'attablent les membres de la peña, Xavier Miguel, un quadra au front dégarni, montre une photo dédicacée du jeune prodige et invoque son retour en habit de lumières. «Cela nous aiderait car, depuis quelque temps, on souffre.» A l'approche du début de la saison (1), il énumère ses doléances : «Chaque dimanche, devant les arènes, des militants antitaurins nous traitent de "fils de pute" ou d'"assassins".» Ana Elipe, avocate, renchérit : «Les autorités locales nous ostracisent. On est comme en résistance, ici !» 

    Déclarée en 2004 «ville antitaurine» 

    A Barcelone, comme dans le reste de la Catalogne, les amateurs du toreo, la fiesta nationale, se sentent en territoire hostile. On les ignore ou les regarde de travers. Et lorsque la télévision régionale (TV3) se décide à parler de leur passion, c'est pour évoquer une marche antitaurine ou parce que le torero du jour s'est fait encorner. Ces derniers temps, le ton des autorités est monté d'un cran, laissant entendre que la corrida a ses jours comptés à Barcelone.

    Déjà, en 2004, la municipalité s'était déclarée «ville antitaurine». Le principal instigateur de cette initiative et deuxième adjoint au maire Jordi Portabella enfonce le clou : «Cela me paraît délirant qu'au XXIe siècle en Europe on tue encore un animal pour la délectation du public !» Cet indépendantiste rêve d'abolir «ce spectacle abject» à Barcelone, et d'utiliser la Monumental pour y héberger un marché aux puces. Il faut pour cela l'accord du propriétaire, Pedro Balaña, 82 ans, un gros empresario de corrida qui, contacté, ne répond pas. Si, comme l'affirme le quotidien El País, les arènes cessent leur activité à partir de l'an prochain, c'est l'estocade assurée pour la tauromachie barcelonaise. La Monumental ne serait pas rentable, explique-t-on en privé. En moyenne, la famille Balaña perdrait 24 000 euros par corrida, ce qui l'obligerait à vendre. Chez les aficionados, on reconnaît que les 20 000 places des arènes ne sont pas toujours occupées, loin s'en faut. Mais de là à fermer boutique...

    Comme bien d'autres, Angel González, critique taurin au journal conservateur ABC, flaire autre chose : «Depuis des années, on subit une attaque en règle de la part des nationalistes catalans. Ils veulent en finir avec la corrida de toros.» Le premier coup de banderille sérieux contre la fiesta survint en 1988, avec une loi régionale sur la protection des animaux, impulsée par les nationalistes de Convergència i Unió (CiU), au pouvoir pendant plus de vingt ans. Furent prohibées les arènes démontables (comme celles d'Hospitalet ou de Figueras, très fréquentées), ainsi que les lâchers de vachettes dans les endroits ne pouvant justifier une «tradition» bien ancrée. Autre mesure, fatale pour les écoles taurines et les vocations : les enfants de moins de 14 ans ne pouvaient plus assister à une corrida sans être accompagnés d'un adulte. Depuis 2003, ce n'est même plus le cas. Accompagné ou pas, un enfant n'entre plus dans l'arène.

    « Cette torture déguisée en art » 

    Sans équivalent dans le reste de l'Espagne (hormis aux Canaries, où le toreo est interdit), l'offensive anticorrida des autorités catalanes s'est faite au nom de la défense des animaux. Elles ont pu s'appuyer sur des collectifs ­ une bonne cinquantaine dans la région ­ ayant le vent en poupe. «On est plus actifs qu'ailleurs, avec un point commun : on ne supporte pas cette torture déguisée en activité artistique», lâche Nieves Camarero, membre du Pacma, un parti antitaurin qui, aux dernières législatives catalanes, a recueilli 13 730 suffrages ­ soit le huitième score. Il y a aussi le poids de deux formations parlementaires : les écologistes d'ICV et, surtout, les indépendantistes d'Esquerra (ERC). Sous leur impulsion, 39 municipalités sont officiellement anticorrida. Les arènes ferment les unes après les autres, dont l'emblématique plaza de Gérone. Au total, il n'en reste plus que trois: celles d'Olot, de Tarragone et de Barcelone. Dans la capitale catalane, précisément, sous l'égide de Portabella, la coalition de gauche rivalise d'activisme : ont été interdits les spectacles (dont le cirque) utilisant des «animaux sauvages» et, pour les commerçants vendant des animaux, leur simple exposition en vitrine.

    Reste donc, pour la mairie, à en finir avec la corrida. Un obstacle costaud ici car, si la région ne possède pas les élevages d'Andalousie ou d'Estrémadure, elle se targue d'une solide tradition taurine. Certains historiens attestent l'existence de «spectacles de toros» au XVIe siècle. Dans maints villages autour de Tarragone, la tradition de correbous (lâchers de toros) reste vivace. Après l'andalouse Ronda, Olot compte les arènes en dur les plus anciennes de la péninsule, et les grands toreros catalans n'ont jamais manqué: Cabré, Bernardo, Marín...

    Le cas de Barcelone est plus édifiant encore. Ce grand port a compté jusqu'à trois plazas de toros. Avec la Maestranza de Séville et Las Ventas de Madrid, la Monumental est l'une des rares en Espagne avec une vraie saison tauromachique, les autres plazas se limitant à des ferias, comme Valence, Pampelune ou Saint-Sébastien. «Le toreo fait intimement partie de l'histoire de la Catalogne. Depuis les années 70, l'afflux des touristes dans les arènes catalanes a, il est vrai, fait baisser le niveau et l'intérêt des aficionados, souligne Angel González. Mais, historiquement, il y a un grand engouement, tant des classes populaires que de la bourgeoisie.» 

    Comme la plupart des  aficionados, le critique taurin est persuadé que pour le camp adverse la protection des animaux n'est qu'une excuse. Il s'agirait en réalité d'extirper de Catalogne une tradition symbolisant l' «Espagne franquiste, centraliste et folklorique». Aux yeux des nationalistes, plus encore que la zarzuela (sorte d'opérette) ou le flamenco, la corrida est estampillée comme pratique non catalane, espagnole, donc étrangère. Paradoxalement, le nationalisme basque, plus radical et moins intégrateur avec les maketos (immigrés venus du reste de l'Espagne), a pleinement adopté la tauromachie comme une tradition propre ­ comme l'illustre la très moderne plaza de Illumbe, à Saint-Sébastien. Albert Boadella, célèbre homme de théâtre anticonformiste et aficionado, a son idée sur la question : «Ici, on veut démontrer au reste de la péninsule que nous , Catalans civilisés, ne pratiquons pas la torture et l'assassinat d'un pauvre animal sans défense !» Un autre chantre de la fiesta, José Suarez-Inclán, enrage aussi : «Quel paradoxe ! Barcelone, le grand emblème méditerranéen de la modernité et de la coexistence de cultures, veut se défaire de la fiesta comme d'une scorie.» 

    La cinquantaine, le bouc bien taillé, Luis Alcántara dirige avec des bouts de ficelle l'école taurine de Barcelone. Le siège n'est autre que le bureau de sa société de promotion d'entreprises, au coeur de l'Eixample, quartier du centre de Barcelone. L'école, sans subvention, ne compte que sept élèves (contre 28 il y a quelques années) devant s'entraîner sur un terrain de football cédé par la municipalité d'Hospitalet, en banlieue. «Les antitaurins ont la cote et je redoute l'effet domino. Si Barcelone tombe, ils s'attaqueront à Castellón, à Valence, puis à Madrid. Et ce serait la fin de tout.» Alcántara, qui accompagnait son père aux toros «avant même de savoir marcher», craint autant les attaques extérieures que la crise interne (lire encadré page précédente). «Le monde taurin ne sait pas faire face à ces menaces. Surtout parce qu'il est très égoïste. Une poignée d'éleveurs, d' empresarios et de matadors font beaucoup d'argent et ne pensent qu'à leurs intérêts.» 

    « Image de vieille Espagne rance » 

    Il n'est pas le seul à donner dans l'autocritique. «Une bonne partie du monde de la corrida renvoie une image de vieille Espagne rance, figée dans le passé et droitière psycho-rigide», confie dans l'anonymat un aficionado de gauche et «catalaniste». De fait, ces dernières années, le drapeau espagnol «orné» d'un toro est devenu l'étendard de l'extrême droite.

    Qui gagnera le bras de fer ? Président d'une «plateforme de défense de la fiesta» montée en 2004, Luis Corrales est persuadé que l'avenir de la corrida est assuré à Barcelone, et que le vieux Pedro Balaña maintiendra le toreo dans «sa» Monumental. Il sait que la communauté autonome de Catalogne a le pouvoir d'interdire la fiesta (une commission avait été mise sur pied en ce sens en 2004), mais, tente-t-il de se rassurer, il n'en sera rien, car le nouveau chef de l'exécutif régional, José Montilla, d'origine andalouse, est lui-même aficionado. Dans son bureau municipal de la place Sant Jaume, en plein quartier gothique, le leader anticorrida Jordi Portabella se montre d'un calme olympien : «Je ne suis pas inquiet. La disparition de cette tradition anachronique et sauvage n'est qu'une question de temps, en tout cas en Catalogne. Le public vient à manquer, les jeunes lui tournent le dos, la préoccupation pour l'animal gagne en force. La corrida est appelée à mourir ou bien à évoluer. A la fin du XIXe, il y avait un débat féroce pour ou contre la mort des chevaux dans les arènes. La question s'est déplacée aujourd'hui sur le toro : faut-il absolument le tuer ?» 

    http://www.liberation.fr/transversales/grandsangles/231697.FR.php

  • Une plainte en justice des producteurs de laine australiens contre Peta abandonnée

    http://www.peta.org/feat/annual_review04/images/wear_p2.jpg

    Australian wool industry drops lawsuit against PETA

    A lawsuit filed against PETA by the group Australian Wool Innovation over the animal protection organization’s global boycott of cruelly-produced wool has been abandoned.

    People for the Ethical Treatment of Animals (PETA) began its campaign against Australian wool in 2004 to put an end to two abuses of sheep raised for wool — mulesing (the mutilation of the lambs’ hind quarters), and live exports to the Middle East (many sheep die en route in squalid conditions on the weeks-long journeys, and most who survive are abused in ways that would be illegal in Australia.

    Lawyer Fraser Shepherd of Gilbert + Tobin, the firm which represented PETA and several other defendants in the litigation, described Australian Wool Innovation's (AWI) decision to drop its lawsuit as "a clear lesson to other industries that it is extremely unwise to try to silence their critics by using heavy-handed litigation, rather than sensible dialogue.”

    Under the terms of the agreement reached with PETA, AWI is withdrawing its lawsuit and has had to pledge, among other things:

    • to fast-track the development of genetic alternatives to mulesing by seeking the transition of over-woolled Merino sheep to the bare-breeched breed, something PETA has pushed for since its campaign began some 30 months ago;

    • not to stand in the way of a new labelling system to ensure that consumers and retailers can tell unmulesed wool from mulesed wool, giving it an advantage in the increasingly popular "compassion-aware" marketplace; and

    • to be bound to provide quarterly reports to PETA detailing AWI’s investments and progress in developing genetic alternatives to mulesing, and to encourage the development, approval and use of pain relief products.

    The sole “concession” PETA has agreed to in return for these pledges is to temporarily halt a tactic the group had already turned away from calling for boycotts of individual retailers that sell Australian wool because the group has been successfully working with retailers to pressure AWI to make improvements.

    Top retailers Liz Claiborne, Abercrombie & Fitch, American Eagle, Timberland, Limited Brands and UK-based mega-chains New Look and George have moved away from Australian wool, now favouring wool from countries that do not mutilate their sheep, while Nordstrom and Ann Taylor are giving purchasing preference to non-mulesed wool. Fashion designer Marc Bouwer – whose celebrity clients include Mariah Carey, Charlize Theron, and Angelina Jolie–wrote to Prime Minister John Howard, urging him to stop live exports and mulesing and pledged to ban Australian wool from his collections.

    PETA’s call for a boycott of Australian wool has garnered high-profile support from Pamela Anderson, Chrissie Hynde, Annalise, Martina Navratilova, and Pink, whose Australian wool exposé video will continue to be promoted on PETA’s Web site.

    For more information, including video exposés of the cruel practices of mulesing and live export, visit PETA.org.

    http://www.arkangelweb.org/international/australia/20070701petawinsuit.php

  • Valéry Giscard d'Estaing : chasseur en série

    http://chroniquesducrabillou.blog50.com/images/medium_giscard.jpg

    Certes ce n'est pas récent, mais la passion immodérée de VGE pour la chasse n'est pas pour rien dans la place qu'elle tient aujourd'hui en France.

    Découvrir le dossier complet paru dans le Canard Enchaîné en 1981

    Un dossier du RAC

    http://www.antichasse.com/Accueil.html

  • Hilary Benn, le nouveau Ministre de l'griculture du Royaume-Uni est végétarien : les éleveurs sont furieux !

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    “Farmers' dismay over the arrival of 'bean-eating' Benn”

    By Oliver Duff

    Published: 29 June 2007

    * Of all the surprises thrown up in Prime Minister Brown's reshuffle (and this one was only a surprise if you didn't read Pandora this week and last), none will cause so much of a stink in rural England as the appointment of Hilary Benn, the new Secretary of State for the Department for Environment, Food and Rural Affairs.

    The sandal-wearing Benn has been asked to fill the wellies vacated at Defra by outgoing swot David Mili-band (who got the Foreign Secretary job that Benn coveted). Hilary is in charge of solar panels and cows.

    One of his tasks will be lobbying on the behalf of British meat producers. Yet Benn is a fully-fledged vegetarian. Green-wellied country folk believe his bean-eating credentials place him at odds with the industry.

    Benn has been a proud veggie for the past 35 years, even converting his father Tony to the cause. While on business as a capable International Development Sec, he declined meals cooked by Gordon Ramsay and (separately) by Ethiopians.

    "This appointment comes as no surprise to rural Britain," declares Robin Page of the Countryside Restoration Trust. "It's an insult to all of us. We were promised change by Gordon Brown and we get more of the same: a minister with no rural roots, background or experience in farming at all. I now envisage many of the issues surrounding livestock will be ignored."

    I rang Benn's spokeswoman to ask what he's eating for tea and if he owns any wellies. She referred me to the Defra press office - who appeared to have knocked off early.

    * The model Caprice Bourret (or plain Caprice to you and me) is about to follow the well trodden Jimmy Choo-heeled footsteps of her fellow celebrities by launching her own fragrance.

    "It's a great thing to do because the profit margins are just so big," she tells me at Tatler magazine's summer party, at Home House on Wednesday night.

    "I'm hoping it will be released some time next January."

    It is certainly a refreshingly honest answer from Bourret - who, thanks to a thriving lingerie business (and not her brief pop career with Chesney Hawkes), has accumulated a small fortune.

    After all, you're not likely to hear Victoria Beckham extolling the virtues of her own bottled whiff on the back of its profit margins. Caprice: " That's because she probably doesn't know what one is."

    Mrs Beckham?

    * Chris Tarrant is making the most of his arrest by four flak-jacketed policemen at Nottingham's Plaza Hotel, after he had earlier thrown cutlery at a diner in a nearby Indian restaurant.

    In the rather more salubrious surroundings of Mirabelle, Mayfair, the refreshed television presenter this week reenacted the exchange of silverware for a delighted audience. At the start of his after-dinner speech, Tarrant picked up a spoon and hurled it at diners, striking a young man (who did not dial 999.)

    The worst moment of the original episode, Tarrant, recalled, was when the custody sergeant made him remove his laces. "As if I was going to do a Fred West!" he exclaimed, tipping his neck to one side and hoisting his fist above his head as if gripping a noose. The wine began to flow again quite swiftly.

    * A glance at Tuesday's business for the Commons shows that the Tory turncoat and "oily baldie" Quentin Davies is introducing a 10-minute rule bill about pre-nuptial agreements. He wants them recognised by law. A little late for him after getting hitched to Gordon Brown!

    * Next week, the brawny bass-baritone Bryn Terfel takes to the barely-scratched boards at Royal Festival Hall for a three-night reprisal of the musical Sweeney Todd: The Demon Barber of Fleet Street.

    Box office wallahs have decreed that the auditorium be filled with the aroma of piping hot "mystery pies" inspired by the demon barber, whose clients had untimely encounters with Todd's butcher/pie-maker accomplice, Mrs Lovett. "The contents of the Sweeney Todd pie will remain undisclosed," the theatre says, "leaving the purchaser to decide which combination of fresh ingredients has been used."

    If that leaves you heaving and reaching for the mini tub of ice cream, a PR woman does promise that the delicacies will not be "filled with human flesh". She adds: "That would be over the top."

    http://news.independent.co.uk/people/pandora/article2720060.ece

  • Jibrile : Rufin flambé

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    La revue littéraire belge Jibrile http://www.revuejibrile.com/ a bien voulu publier la critique - parue cette semaine - d’une militante antispéciste du dernier roman de Jean-Christophe Rufin, Le Parfum d’Adam : http://www.revuejibrile.com/JIBRILE/PDF/ACTUELLES/RUFIN.pdf.

    Le livre débutait par une scène, assez bien décrite par ailleurs, de libération d’animaux de laboratoire, pour diffamer mieux par la suite l'écologie profonde et le mouvement de libération animale.

    Jibrile avait déjà ouvert précédemment ses colonnes à Yves Bonnardel, rédacteur aux Cahiers Antispécistes.

    On peut remercier les créateurs de la revue, Frédéric Saenen et Frédéric Dufoing, de parler de l’antispécisme en leur écrivant à cette adresse : revuejibrile@hotmail.com.

    L’initiative est en effet assez rare pour être saluée.

    Suite à cette parution, l'association Droits des Animaux a repris la critique sur son site à la rubrique "Tribune" : http://www.droitsdesanimaux.net/tribune/tribune.html, où l'on pourra lire également, entre autres lignes intéressantes (Benchetrit, Charollois), un texte de l'écrivain Armand Farrachi. 

  • Marianne : « E. L. » (Élisabeth Lévy) et « P. F. » (Pierre Feydel) aiment les assassins et le disent

    http://www.vegetarismus.ch/heft/f2000-1/images/chasse2.jpg

    Décidément les médias nous gâtent en ce moment, brillant plus que jamais de tous les tristes feux de leur insignifiance.

    Nouvel Obs (meilleur souvenir à notre diffamatrice en chef Marie Vaton...), Marianne, La Croix, chaîne Planète, etc.

    Bel exemple de fraternité journalistique dans la Bêtise crasse et le Mensonge majuscule.

    Admirons cette prose (reproduite in extenso) sans cœur ni tête, mal écrite par-dessus le marché… et marrons-nous, puisqu’il n’y a hélas rien d’autre à faire.

    ***

    Les droits de l’animal d’abord

    Autrefois, les chiens étaient interdits de séjour dans les jardins du Palais-Royal à Paris. Mais on y laissait les enfants batifoler en toute liberté.

    Ces temps obscurs sont révolus.

    Les bambins sont désormais priés de jouer dans l’espace qui leur est réservé tandis que les droits des animaux sont enfin respectés. À un père agacé qui s’étonna de ce changement, un gardien répondit : « Monsieur, les chiens, c’est pour la tolérance. » Une telle réponse se passe de commentaire. Triste destin d’un lieu qui fut le point de départ de la Révolution française et où désormais les animaux ont plus de liberté que les enfants des citoyens.

    Nos nouveaux humanistes n’ont pas de mots assez durs pour dénoncer le spectacle abominable d’une tête de veau aux oreilles truffées de persil à l’étal d’un boucher. On évitera de rentrer dans les polémiques à propos de la corrida, mais on ne peut ignorer le sort fait à cet abominable prédateur qu’est le chasseur. Ces ignobles sont 1 360 000, si l’on en croit les dernières validations de permis de l’Office national de la chasse. Ils parcourent nos campagnes, bottés et armés, souvent en bandes plus ou moins avinées, et tirent sur tout ce qui bouge. Cette caricature du chasseur « viandard » est soigneusement entretenue par les associations antichasse. Le chasseur détruirait donc la nature en menaçant de quasi-génocide des espèces entières, mettrait en cause l’écosystème tout entier et représenterait même un danger pour l’homme, au vu des accidents de tirs ou des coups de feu tirés trop près des habitations. Ils ruinent notre environnement, donc nous pourrissent la vie.

    Inutile de tenter de démontrer qu’au contraire les fédérations de chasse repeuplent en gibier des régions entières, et que sans la chasse la prolifération de certaines espèces provoquerait de graves dégâts dans certaines cultures, que , d’ailleurs, ce loisir est extrêmement réglementé dans le temps et dans l’espace et que tout animal n’est pas chassable. Rien n’y fait. Chasseur est un tueur animé par des instincts primaires, totalement répréhensibles.

    Bizarrement, le pêcheur, âme paisible et pacifique, échapperait à cette condamnation. Il ne fait pas de bruit, une canne et un hameçon ne sauraient être une arme. Pourtant, lui aussi tue. Et lui aussi mange parfois, avec délectation, le produit de sa traque. Mais, bien sûr, un poisson saigne moins qu’un mammifère, et reste silencieux quelles que soient ses blessures. Plus facile, évidemment, de se sentir proche d’un bébé phoque que d’une truite fario. Certains individus pratiquent d’ailleurs les deux activités et y trouvent des plaisirs voisins.

    Des pervers polymorphes.

    E. L. et P. F.

    ***

    E. L. et P. F., les militants pour les droits de animaux condamnent aussi la pêche, rassurez-vous.  Et n’oubliez pas de préciser dans votre prochain torchon que, oui, les chasseurs tuent aussi des humains (une trentaine par an : http://www.onevoice-ear.org/campagnes/tuer_pour_plaisir/3_morts.html http://www.roc.asso.fr/non-chasseur/accidents-chasse.html), en sus de millions d’animaux.

    Merci de vous en souvenir, au nom de toutes les victimes de la Tuerie-Loisir, humaines et non humaines.

    « Tout ce que les nazis ont fait aux juifs, nous le faisons aux animaux. Nos petits-enfants nous demanderont un jour : où étiez-vous pendant l’Holocauste des animaux ? Qu’avez-vous fait contre ces horribles crimes ? Nous ne serons pas capables alors de donner la même excuse une seconde fois, que nous ne savions pas. »

    Helmut F. Kaplan

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  • Stopgavage devient une campagne de L214

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    Une nouvelle association est en train de voir le jour. Cette association, nommée L214, va nous permettre d’élargir notre action à d’autres animaux que les oies et les canards gavés. Stop Gavage restera la campagne ciblée contre le foie gras, menée de façon autonome à l’intérieur de L214.

    Journée des alternatives dans les magasins biologiques le 15 septembre

    Une des premières initiatives de L214 consiste à organiser, le 15 septembre prochain, la journée « Bienvenue dans le monde des alternatives » : cette journée d’information est destinée à mettre en avant les alternatives positives, sous l’angle du bien-être animal, présentes dans les magasins biologiques. Élevage bio, végétarisme, végétalisme, produits non testés sur les animaux, la palette offerte dans ces magasins permet au consommateur de mettre de l’éthique dans son quotidien, notamment dans son assiette ! Les magasins participants devront s’engager à ne pas vendre de foie gras.

    Nous vous sollicitons d’ores et déjà pour faire de cette journée un succès. Nous souhaitons mettre en place un réseau de sympathisants sur toute la France pour pouvoir relayer au mieux cette action et proposer aux gérants désireux de participer une aide pour l'organisation de cet événement.

    • Si vous envisagez de faire partie de ce réseau, merci de nous le signaler en envoyant un email à contact@L214.com, nous vous détaillerons alors ce projet.
    • Nous avons également besoin de l’aide de graphistes pour la mise au point de différents supports visuels (tracts et affiches). N’hésitez pas à nous contacter !

    Sur le front de la lutte antigavage, beaucoup d’avancées en Europe :

    La branche anglaise du groupe METRO vient de décider l’arrêt de la vente de foie gras. Le groupe METRO, spécialisé dans la distribution auprès des professionnels (détaillants alimentaires, restaurateurs, PME, PMI, etc.) est le 3ème groupe mondial dans ce secteur et le 2ème en Europe. En Angleterre, le groupe (nommé MAKRO) possède 33 entrepôts et propose 30 000 références en alimentaire.

    Cette décision fait suite aux précédents lancés par les chaînes Waitrose, Sainsburys et Lidl qui ont également décidé récemment la fin de la commercialisation du foie gras en Grande-Bretagne.

    Pour continuer avec les bonnes nouvelles d’Outre-Manche, la chaîne House of Fraser (60 boutiques), une des plus importantes de Grande-Bretagne, connue pour proposer de nombreux produits de marque, a également pris la décision de bannir le foie gras de ses étals. Jenners, une filiale de House of Fraser et l'un des plus anciens et célèbres grands magasins de Grande-Bretagne, vient d’emboîter le pas.

    Vidéo spectaculaire de gavage humain

    L’actualité en Europe, c’est aussi une scène spectaculaire de gavage d’humain réalisée aux Pays-Bas, des campagnes ciblées en Suède et en Allemagne. Retrouvez ces informations sur www.stopgavage.com.

    Et autour de l'INRA

    Nous serons présents au séminaire organisé par l'INRA le 4 juillet à Paris. Vous pouvez retrouver le programme de ce séminaire ici.

    Controverse télévisée avec un chercheur de l'INRA : la séquence de l'émission Complément Terre de la chaîne Direct8 est maintenant au bas de cette page.

    L’équipe de Stop Gavage / L214

    contact@L214.com

    N'hésitez pas à nous soutenir par un don.

    En 1976 pour la première fois l’animal est désigné comme « être sensible » dans la loi française. C’est l’article L.214 du code rural. Les implications éthiques de la sentience(1) animale sont considérables. Pour l’heure, elles n’ont été sérieusement prises en compte ni dans les pratiques ni dans le droit. L214 est une association à but non lucratif qui cherche à faire émerger cette évolution morale.

    (1) Sentience : en français il nous manque un mot pour désigner la chose la plus importante du monde, peut-être la seule qui importe : le fait que certains êtres ont des perceptions, des émotions, et que par conséquent la plupart d’entre eux (tous ?) ont des désirs, des buts, une volonté qui leur sont propres.

    http://www.stopgavage.com/lettres/2007-06-27.php#note

  • Gaia et ses collègues européens veulent faire cesser les horribles tests sur les singes dans l'UE

    http://www.mercyforanimals.org/images/monkey_restraining.JPG

    LES EUROPARLEMENTAIRES LIBERENT LES SINGES-MILITANTS DE GAIA DES CAGES DE LABORATOIRES
     
    Un convoi de singes-militants entre GSK à Rixensart et le Parlement européen
    de Bruxelles comme symbole du calvaire enduré par les primates
    Cet après-midi des europarlementaires de 11 états membres ont libéré symboliquement de leur cage 11 militants déguisés en singe devant leur Parlement à Bruxelles. Les militants en cage ont été transportés de la firme pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK) à Rixensart, le plus grand utilisateur de singes en Belgique, où une première action symbolique s'était tenue dans la matinée de manière à reproduire le calvaire enduré par des milliers de singes enfermés dans des laboratoires européens. 
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     L'action a débuté chez GlaxoSmithKline, le plus grand utilisateur de singes en Belgique

    En libérant ces primates de leurs cages, les europarlementaires ont voulu symboliser le fait qu'il est temps de mettre un terme aux souffrances des singes de laboratoire. Se trouvait parmi eux Bart Staes (Groen!). Une bannière de 10 mètres de long arborant le message « End Primate Experiments » (Arrêtez les expérimentations sur les primates) interpellait les parlementaires en leur demandant de supprimer les expérimentations sur les primates.

    Cette action internationale constitue le lancement d'une campagne européenne contre les tests sur les singes, menée à l'initiative de la Coalition européenne pour mettre fin à l'expérimentation animale (ECEAE) qui est représentée dans 17 pays dont la Belgique par GAIA. Chaque singe présent à cette action représentait un pays. 60 militants ont participé à l'action.

    Le point chaud de la directive européenne pour protéger les animaux de laboratoire

    Cette action était organisée à l'occasion de la révision des différents points de la directive européenne pour la protection des animaux de laboratoire. La commission européenne prépare en ce moment un projet sur lequel le Parlement européen devra se prononcer. Les tests sur les primates constituent un des points chauds du document. Les manifestants estiment que l'utilisation de primates pour des expériences douloureuses est moralement injustifiable et scientifiquement contestable.

    « Les singes sont des animaux extrêmement sensibles, intelligents et sociaux qui vivent dans des groupes d'une dizaine d'individus. Des liens sociaux complexes y régissent. Les enfermer dans des cages exiguës, les rendre malades, les empoisonner, les mutiler et les faire souffrir d'une manière ou d'une autre est totalement immoral » tonne le Président de GAIA Michel Vandenbosch.

    Plus de 10 000 singes dans les laboratoires d'UE

    En 2002, 10 362 singes ont été utilisés à des fins expérimentales (dont 567 pour la Belgique). En 2005, notre pays en utilisait 449, surtout par GSK.

    L'opposition s'intensifie

    Plus de 80% des citoyens européens trouve que l'utilisation des singes pour les expériences est injustifiable. C'est ce qui ressort d'une étude menée à grande échelle par la Commission européenne auprès de la population européenne sur la révision de la directive sur les animaux de laboratoire (40 000 sondés).

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    Avec l'aide de Michel Vandenbosch, l'europarlementaire Bart Staes (Groen!)
    libère un singe de laboratoire-militant.

    Le rapport de GAIA réfute les arguments pro-expérimentation sur les singes

    GAIA a rédigé un rapport dans lequel 33 arguments scientifiques, éthiques ou économique, tous pro-expérimentation sur les singes ont été réfutés ou fortement nuancés. Vous pouvez télécharger l'entièreté du rapport ici ou le commander via téléphone ou mail. GAIA a remis un exemplaire de ce document à chaque parlementaire présent.

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    Ces singes ont symboliquement été libérés par les europarlementaires

    105 europarlementaires ont déjà signé une déclaration écrite qui presse la Commission et le Conseil à s'atteler à cette directive de manière à mettre un terme à l'utilisation de singes pour des expérimentations scientifiques.

    L'ECEAE est une alliance de 18 asbl professionnelles des quatre coins de l'Europe qui réclament la fin des expériences sur les animaux. Plus d'info sur www.eceae.org

    > Voyez aussi: 24-04-2007: GSK n'a pas tenu parole en cette journée mondiale des animaux de laboratoire

    > En savoir plus sur notre campagne contre la souffrance des animaux de laboratoire


    De Belgique, Autriche, Tchéquie, Italie, Suède, Finlande, Pays-Bas, Royaume-Uni, (Croatie), Allemagne et Espagne

    http://www.gaia.be/fra/control.php?&topgroupname=&groupname=cp45

  • Foie gras : contestation croissante en Europe

    Dernière action choc d'une association hollandaise : le gavage (au yaourt) de Giel Beelen, célébrité de la télévision des Pays-Bas qui exprime ainsi son opposition à la suralimentation forcée des oiseaux pour le foie gras.

    (journalistes : nous contacter pour une version haute définition)

    La reine Beatrix des Pays-Bas vient d'annoncer que le foie gras est désormais banni des dîners officiels à la cour des Pays-Bas. Le restaurant du Parlement de ce pays avait pris la même décision en 2005. Un sondage publié en décembre 2006 aux Pays-Bas montrait que le gavage est, de loin, la pratique d'élevage que les habitants de ce pays réprouvent le plus, devant la castration des cochons sans anesthésie, l'élevage intensif de poulets, etc. (cf. sources plus bas).

    Après les Etats-Unis (et les interdictions du foie gras en Californie et Chicago), l'opposition au foie gras s'intensifie aussi dans d'autres pays d'Europe.

    La production de foie gras est déjà interdite au Royaume-Uni, mais pas l'importation. Une proposition de loi (EDM 1247) visant à interdire la vente de foie gras a ainsi été déposée en mars 2007 par le député Hugh Bayley. Plusieurs chaînes de distribution britanniques ont déjà décidé d'arrêter de vendre du foie gras : magasins de luxe (House of Fraser), grande distribution traditionnelle (Waitrose, Sainsbury's), hard discount (Lidl). Dernier en date, le grossiste Métro dans ses 33 magasins (Makro) du Royaume-Uni.

    Dans plusieurs pays européens, des campagnes d'information ciblées vers les restaurants ont déjà amené des dizaines d'entre eux à retirer le foie gras de leur carte (cf. nos précédentes actualités concernant la Suède ou l'Allemagne par exemple).

    Ces nouvelles menaces sur le foie gras en Europe expliquent peut-être que le CIFOG, le lobby français du foie gras, ait décidé d'affecter une partie des 2 152 000 euros de son budget à « une communication auprès de la presse professionnelle de la restauration européenne ».

    Sources

    En anglais

    • Proposition de loi d'interdiction de la vente de foie gras au Royaume-Uni : EDM 1247
    • Article de la BBC annonçant le retrait du foie gras des magasins de la chaîne House Of Fraser (Jenners, ...)
    • Communiqué (05/12/2006) de l'association Viva! annonçant le retrait du foie gras des supermarchés Lidl au Royaume-Uni
    • Communiqué (01/12/2006) de l'association CIWF annonçant le retrait du foie gras des supermarchés Sainsbury's au Royaume-Uni

    En hollandais

    • L'association hollandaise Wakker Dier ; Contact : Hanneke van Ormondt : +31 645756529 ; hanneke (at) wakkerdier.nl ;
    • Communiqué de Wakker Dier sur le sondage réalisé aux Pays-Bas montrant l'opposition au foie gras dans ce pays ; article relatant ce sondage ; résultats détaillés de ce sondage qui montre que 46 % des personnes interrogées désignent le foie gras comme le produit d'élevage auquel ils sont le plus opposés, et 22 % le citent en 2ème ou 3ème position des produits auxquels ils s'opposent le plus, parmi une liste de 11 produits ;
    • Communiqué de Wakker Dier sur la décision du parlement ; article rapportant cette information.
    • Lettre du ministère de l'agriculture des Pays-Bas annonçant la décision de la reine ; article du quotidien De Telegraaf rapportant cette information.

    http://www.stopgavage.com/actu_gavage_humain.php

  • Vivisecteurs = Tortionnaires = Terroristes

    http://87.98.222.182/0/02/74/00/dog04_1.jpg

    Dans les journaux français et étrangers, les articles se multiplient (voir ci-dessous), mettant en cause la légitimité du combat de celles et ceux qui veulent mettre fin à la torture des animaux, notamment dans les laboratoires d’expérimentation.

    Or les terroristes ne sont pas ceux qui sauvent des innocents : les terroristes sont ceux qui les torturent.

    L’histoire finira tôt ou tard par le reconnaître.

    http://www.erta-tcrg.org/cri6224/images/alf_promo2.jpg

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    9/06/2007 20:52

    Des militants anti-vivisection jusqu'au-boutistes

    À Oxford, un laboratoire où seront réalisées des expériences sur les animaux est au centre du débat entre les opposants et les partisans de cette méthode de recherche.

    Sept policiers pour neuf manifestants, c’est sans doute l’une des manifestations les mieux surveillées du monde. Deux des agents des forces de l’ordre sont à cheval, un autre prend tout le monde en photo tandis qu’un quatrième filme la scène. La raison de telles mesures de sécurité ? Les protestataires défilent contre la vivisection. Presque partout dans le monde, ces buveurs de lait de soja, avec leurs sandwichs végétariens sagement préparés dans un sac en plastique, ne provoqueraient pratiquement aucune réaction.

    Pas en Grande-Bretagne, où des militants extrémistes pour les droits des animaux défraient la chronique depuis des années, utilisant toutes les méthodes, y compris les plus illégales : colis piégés, campagnes d’intimidation, harcèlement… Dans les années 1990, une bombe a été posée contre un scientifique d’Oxford, qui a heureusement eu la vie sauve. Le fils d’un autre a été attaqué. L’une des méthodes d’intimidation les plus courantes consiste en « visites » de nuit, où les militants débarquent au milieu de la nuit chez les savants ou chez les chefs d’entreprise liés de près ou de loin à la vivisection.

    En 2004, quelques extrémistes sont même allés jusqu’à déterrer les ossements de la grand-mère d’un homme qui dirige une entreprise reproduisant des cochons d’Inde destinés à l’expérimentation. Une nouvelle loi, spécifiquement destinée à lutter contre les terroristes du droit des animaux, a cependant permis de réduire fortement ces attaques.

    Sabotage de camions

    À Oxford, les militants mènent depuis des années un combat contre la construction d’un nouveau laboratoire – rassemblant dans un même endroit différents laboratoires déjà existants –, dans lequel des expériences seront réalisées sur des animaux, notamment des singes. Preuve du climat de peur qui règne, les ouvriers travaillant sur le chantier ont le visage recouvert d’un tissu, afin de ne pas être reconnus. Le laboratoire d’Oxford est devenu le centre du combat entre chercheurs et militants anti-vivisection.

    « Sa construction a commencé de façon très discrète en 2003, raconte Nicky Old, porte-parole de l’université d’Oxford. Les manifestants anti-vivisection se concentraient alors sur un laboratoire à Cambridge. Mais ils ont finalement eu gain de cause quand Cambridge a décidé d’abandonner son projet. C’est alors qu’ils se sont intéressés à Oxford. » Les militants s’en sont immédiatement pris à l’entreprise de construction : lettre de menaces, intimidation, sabotage de camions… Ils ont également envoyé des courriers aux actionnaires, menaçant de faire chuter leurs cours boursiers. En juillet 2004, ils obtiennent gain de cause : le constructeur abandonne.

    L’université d’Oxford obtient alors d’une cour de justice que soit établie une zone d’exclusion pour les manifestants autour du chantier. Ceux-ci n’ont plus le droit d’être présents que quatre heures par semaine, le jeudi après-midi. Un nouveau constructeur est finalement trouvé et les travaux reprennent fin 2005. Le laboratoire devrait voir le jour, sans doute fin 2007 ou début 2008.

    Arguments scientifiques

    Amanda Richard, membre de Speak, la principale association qui organise les manifestations contre le laboratoire d’Oxford, est présente tous les jeudis face au chantier : « Quand le laboratoire aura ouvert, je viendrai encore manifester », avertit-elle en prenant la défense des plus extrémistes : « Les dommages criminels qu’ils ont commis ne sont rien en comparaison de la torture que subissent les animaux. » Et elle avance des arguments scientifiques pour s’opposer à toute forme de vivisection. Les animaux sont tout simplement trop différents des humains pour que des enseignements valables en soient tirés pour la médecine. Elle avance le cas du 33, un anti-douleur introduit en 1999, mais retiré de la vente en 2004 quand il a été prouvé qu’il doublait les risques de crise cardiaque. « Les animaux n’avaient pas fait apparaître ce problème. »

    Inversement, selon elle, l’aspirine et la pénicilline n’auraient pas été inventées si elles avaient été expérimentées aujourd’hui, parce que leurs effets sur les animaux sont très négatifs. « Les expériences sur les animaux reviennent, tout simplement, à tirer à pile ou face », dit-elle.

    Une grande partie de la communauté scientifique rétorque que la vivisection apporte des informations irremplaçables. Lunettes rondes, moustache fournie, Tipu Aziz est de ceux-là. Neurochirurgien, spécialiste de la maladie de Parkinson, il conduit les expériences les plus controversées : celles qui sont menées sur les singes. Quand il a commencé en 1989, une partie du cerveau avait été associée à la maladie de Parkinson. « Je voulais savoir ce qui se passerait si on détruisait cette partie. » À l’aide d’électrodes chauffantes, il tente l’expérience sur des singes. Leur condition s’améliore et il publie les résultats en 1991. Cette découverte, couplée à d’autres, mènera à l’invention de ce qui s’appelle « Deep Brain Stimulation », une intervention qui a été pratiquée sur 40 000 patients à travers le monde.

    "Il faut des animaux"

    Aurait-il pu faire la même chose sans l’expérience sur les singes ? « Non, c’est impossible. Pour développer un médicament, on peut utiliser des cultures de cellules. Pour étudier une cellule en particulier, on peut faire des modèles sur ordinateur. Mais pour voir la réaction d’un corps dans son ensemble, il faut des animaux. »

    Tipu Aziz s’exprime très publiquement en faveur du laboratoire, alors que la plupart de ses collègues préfèrent éviter d’attirer l’attention des militants anti-vivisection. « Je ne supporte pas qu’une minorité, en utilisant la violence, bloque le débat démocratique. C’est un véritable retour aux périodes sombres de l’histoire. »

    Paul Bolan, pharmacologue, a lui aussi décidé de briser le silence, il y a deux ans. Menant également des recherches sur la maladie de Parkinson, il utilise des souris pour des expériences étudiant une partie du cerveau qui, dit-il, est très similaire à celui de l’homme, même s’il est beaucoup plus petit. Selon lui, les précautions prises pour limiter la souffrance des animaux sont très importantes : « Sur nos souris, par exemple, nous ne provoquons la maladie de Parkinson que sur la moitié du cerveau, ce qui signifie qu’elles peuvent continuer à se nourrir ou à se déplacer par elles-mêmes. La température et l’humidité des cages sont contrôlées à un ou deux degrés près, pour assurer un maximum de confort. »

    Paul Bolan a décidé de parler ouvertement quand un de ses amis, qui dirige une entreprise de BTP, a commencé à recevoir des menaces, bien qu’il ne travaille pas sur le chantier du laboratoire. « Si les anti-vivisection avaient réussi à bloquer celui d’Oxford, cela aurait été un vrai coup d’arrêt à la recherche en Grande-Bretagne. Les expériences auraient simplement été faites ailleurs, en Asie notamment, où les soins apportés aux animaux sont moindres. Tout le monde aurait été perdant."

    Éric Albert

    http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2306440&rubId=5547  

    http://www.terrorisme.net/up/184_alf_arkangel.jpg